Vingt après leur premier album très réussi et quelques autres publications au compteur plus ou moins heureuses, les Anglais ARENA remettent le couvert. Qu'attendre d'un nouveau disque du duo Pointer / Nolan en 2015 ? Et bien cette fois, ce sera plutôt une bonne surprise, à ranger du côté de "The Visitor" avec qui il partage d'ailleurs une certaine homogénéité à défaut d'une même inspiration. Le concept ? Une histoire fantastique de magie et d’horreur, née de l’imagination de l’écrivain anglais Montague Rhodes James.
Après une introduction symphonique convenue mais enlevée, c'est un "Demon Strike" ruant dans les brancards qui annonce la couleur : technicité (le Pointer malmène ses fûts comme rarement), guitares tourbillonnantes sur nappes de claviers ronflantes : on est en terrain connu et ça bastonne sévère. Les parties nerveuses de l'album sont d'ailleurs traitées avec la même virtuosité : guitare flamboyante ("No Change Encounter"), arpèges de piano ("The Unquiet Sky"), claviers virevoltants ("Time Runs Out") et les deuxièmes parties de "The Bishop Of Lufford" ou de "Traveller Beware"... Les passages plus calmes, respirations obligatoires dans ce genre d'exercice, sont plus anecdotiques ("Oblivious To The Night" ou "Markings On a Parchment" sont désespérément plats) à quelques exceptions près : "Unexpected Dawn", mais surtout le somptueux "How Did It Come To This ?", ballade mid-tempo qui rappelle les (très) grandes heures du genre : mélodie imparable et solo de guitare à tomber. Le plus bel effort de l'album et sans doute un des trois ou quatre plus grands morceaux du groupe, tout simplement.
Bref, ARENA n'invente toujours pas le fil à couper le beurre mais continue son petit bonhomme de chemin avec un très beau disque qui s'imposera aux oreilles patientes, amatrices de jolis arrangements et qui feront abstraction d'une production un peu brouillonne qui ne lui rend pas totalement justice. "20 ans, le bel âge", voici un adage dont "The Unquiet Sky" offre une jolie illustration !