5 juillet 2015, 21:51

Slash feat. Myles Kennedy & THE CONSPIRATORS + RAVENEYE @ Nice (Théatre de Verdure)

On ne remerciera jamais assez les promoteurs qui ont eu la brillante idée de proposer à Slash et ses boys de venir se produire à Nice, entre leur date de Genève et celle de Madrid, tant ce concert était inespéré. En effet, depuis AC/DC et son “Black Ice Tour” il y a cinq ans, aucun groupe de cette envergure ne s'était aventuré de ce côté-ci de la France. Bien leur en a pris puisque le Théâtre de Verdure affichait complet depuis plusieurs semaines.
 


Pour assister au concert de RAVENEYE, il fallait arriver tôt. Le goulet d'étranglement pour présenter sa place n'ayant rien à envier à celui, notoirement célèbre, de l'Enduropale du Touquet, on passe au compte-gouttes et c'est de l'extérieur qu'une partie du public (dont le photographe et moi-même) suivra la prestation du jeune power-trio. Dommage car les Anglais, qui s'étaient déjà fait remarquer il y a un an en ouvrant pour Joe Satriani, puis BLUES PILLS, évoluent dans un hard-rock bluesy seventies puissant non dénué d'un petit côté hendrixien. Non content d'être un excellent guitariste, Oli Brown, le leader, a un magnifique grain de voix qui rappelle par moment Chris Cornell de SOUNDGARDEN et AUDIOSLAVE (ou Richie “WINERY DOGS” Kotzen, ce qui revient au même). Que le trio n'ait à ce jour qu'un EP à son actif et, surtout, pas encore de deal avec une major, est assez incompréhensible. Mais comme dirait l'autre : mieux vaut être seul que mal accompagné. A découvrir d'urgence.

On passera rapidement sur les difficultés à voir quelque chose quand on mesure moins d'1,80 m et que le Théâtre de Verdure est à ce point blindé de monde, ou encore sur la température tropicale qui y règne. Parce que Slash, Myles Kennedy & THE CONSPIRATORS sont en ville et que l'on serait prêt à affronter des conditions bien pires pour avoir le plaisir d'assister à leur show. Dire que le groupe a foutu le feu est presque trop facile, et pourtant… Le public a beau être tout acquis à la cause de Slash, l'homme au haut de forme, celui qui débarqua sur des millions de platine un beau jour de 1987 avec « Appetite For Destruction » et son groupe d'alors, GUNS N'ROSES, ça fait toujours autant d'effet de le voir en chair et en os. En muscles aussi, parce qu'à quelques jours de ses 50 ans, il a rarement été aussi "fit". Et que son jeu demeure l'essence même du hard-wack'n'wôl.
 

  


Quant à la dream team composée de Myles Kennedy au chant (un poil en retrait sur scène comparé à ses prestations avec ALTER BRIDGE, "son" groupe il est vrai. Et puis une guitare entre les mains lui va si bien…), Brent Fitz à la batterie, Frank Sidoris à la deuxième guitare et, surtout, l'impeccable Todd Kerns à la basse et au chant, impressionnant d'aisance, on tient là ce qui se fait de mieux en la matière. Prenez quelques-uns des meilleurs titres du quintette ("You're A Lie" qui ouvre le show, "Halo", "Wicked Stone", "The Dissident", le très beau "Bent To Fly", "Anastasia", "World On Fire"), glissez-y un best of de GUNS ("Nightrain", "Welcome To The Jungle" – chanté comme d'habitude par Todd, également au micro pour "Doctor Alibi", un morceau de Slash –, "You Could Be Mine", "Sweet Child o'Mine" et "Paradise City" qui clôturera le show sous une pluie de confettis noirs et blancs) ; ajoutez-y quelques titres du maître de cérémonie ("Back From Cali" , "Starlight", ou "Slither", unique clin d'œil à l'épisode VELVET REVOLVER) et vous obtenez deux heures de show au top.

Au rayon 'déceptions' (très minines, hein, les déceptions !), on regrettera l'absence du superbe "Shadow Life" et la présence de l'anecdotique "Double Talkin' Jive", tiré de « Use Your Illusion I » de GN'R, que l'on aurait très bien vu remplacé par "Civil War" ou, pour rester dans un trip plus direct, "Back Off Bitch" ou "Right Next Door To Hell", par exemple. Quant à "Rocket Queen" qui s'est étiré (dans tous les sens du terme) sur un quart d'heure, c'était un plaisir de voir Slash se lâcher dans un solo de près de 8 minutes, mais c'était quand même un peu longuet…
 


Si les spectateurs ont vécu intensément ces deux heures de show, on peut en dire tout autant des cinq hommes, à l'évidence ravis par l'accueil qui leur a été réservé. Dis, m'sieur Kennedy : vu que les Niçois adorent Slash mais qu'ils t'aiment énormément aussi, tu ne voudrais pas venir faire un concert avec ALTER BRIDGE au Théâtre de Verdure l'été prochain ? Tu pourrais dire à Mark et aux autres que ça t'a rappelé la Californie, qu'on est à deux pas de la plage et surtout, que c'est un sacré bon public. Je compte sur toi (on peut toujours rêver, non ?). Une leçon de hard-rock en tout cas.

On n'oublie pas le portfolio par Chris Cap.

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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