10 août 2015, 20:33

CARTES POSTALES DU WACKEN 2015

Episode 1


Qu’éprouve un Musulman, de retour de La Mecque, la première fois ? Sans doute un sentiment de plénitude, mêlé de nostalgie diffuse. Sûrement un surcroît de motivation vis-à-vis de sa foi, des convictions affermies. Beaucoup d’amour, il faut l’espérer, et forcément une question : « reviendrai-je un jour ? ». Fin de la spéciale dédicace à Paul O’Neill (mastermind de TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA et SAVATAGE). Wacken 2015, c’est avant tout une collection de souvenirs longue comme l’épaisseur de boue qu’il faut pour engloutir une paire de bottes en caoutchouc.

Cette série de cartes postales débute dès le mercredi soir : le jour des retrouvailles ou de la bienvenue, autour d’une tente, abritant deux scènes annexes, et d’un village réservé aux artistes de l’affiche du soir. L’ambiance devrait être à la fête, mais chez les organisateurs, les mines sont longues : il pleut, parfois beaucoup, depuis plusieurs jours. Le sol est saturé, le ciel ne se dégage pas. Aucune inquiétude pour les concerts ou les infrastructures, seulement pour les conditions d’accès au site, le confort des festivaliers, l’organisation générale de l’évènement. Rain or shine...

Mercredi, 20 heures : EUROPE – conférence de presse

Tout le groupe est là. Joey Tempest, chaud comme la braise, se lance dans un monologue survolté, jonglant avec son micro comme s’il était sur scène : déchaîné par l’idée de jouer ce soir sur l’Headbangers Stage de Wacken pour y enregistrer un DVD live, qui accompagnera la sortie du troisième extrait de (l’excellent et surprenant – ndr) "War of Kings", avant la fin de l’année. Dommage que Joey s’adresse à une cohorte de reporters et d’invités trempés jusqu’aux os, frigorifiés après un convoyage pédestre de 10 minutes sous un déluge, surtout préoccupés de savoir s’ils vont pouvoir rejoindre leur hôtel ou leur tente (et dans quel état ?) avant que le ciel ne leur tombe sur la tête.

Un long ange passe donc après l’envolée de Joey Tempest (cf : photo), qui aurait donc peut-être dû enlever ses Ray-Ban avant de se barrer un peu en sucette. La première question finit toutefois par tomber et le dialogue s’instaure, qui permet notamment d’apprendre que, l’unique fois où EUROPE avait décidé de ne pas jouer "The Final Countdown" (pendant un Download), le concert avait été annulé pour cause d’intempéries. Heureusement, "The Final Countdown" est sur la set-list ce soir.



Mercredi, 22h10 : Uli John Roth – live

Hendrixien, Zappesque voire Santanal… Premier moment de grâce : Ulrich Roth tourne sur son album "Scorpions Revisited" (2015). C’est donc une série de reprises de son ancien groupe qu’il offre au public de la W:E:T Stage : "All Night Long", "The Sails of Charon", "Sun In My Hand", "Fly To The Rainbow" ou encore "Dark Lady", notamment : autant de véritables pépites, dans une ambiance surchauffée, en contraste avec les éléments qui, dehors, continuent de balayer et bombarder Wacken de flotte froide.



Mercredi, 23h35 : EUROPE – live

Donc Joey Tempest est vraiment en forme, comme ses petits camarades, d’ailleurs. Fan ou pas, chacun apprécie à sa juste valeur ce concert intime, quasi-privé, d’EUROPE. Les très anciens morceaux sont rares : "Scream Of Anger" au milieu du set, puis "Rock The Night" vers la fin et "The Final Countdown" en rappel – évidemment. Si ceux tirés de "Out Of This World" ou "Last Look At Eden" sont parfois moins convaincants, les nombreux titres (souvent très distinctement colorés) de "War of Kings" maintiennent la cohérence du set : le morceau "War Of Kings", entêtant, enchaîné à "Hole in my Pocket", en ouverture, comme sur l’album ; l’épique "The Second Day" ; le « psychédélico-stonifiant » et bluesy "Praise you" – pour n’en citer que quelques-uns. Non, décidément, EUROPE n’est pas qu’un groupe de hard rock des années 80 et les morceaux de leur plus récent album démontrent, à plus forte raison en live, que John Norum conserve encore quelques excellents riffs, de très bons plans et pas mal de feeling sous la pédale.



Jeudi, 14h : ouverture du site principal – la boue, partout

La météo annonce une amélioration pour le courant de la journée : le mercredi aurait vu le plus gros de la pluie (le jeudi livrera pourtant son lot de vigoureuses averses). Reste que dès l’ouverture officielle de ce qu’on appelle ici « infield », le site est entièrement couvert de boue : une bonne couche, une bonne vieille couche, voire une méchante couche, selon les endroits. Boue liquide, boue onctueuse, boue qui colle, toutes les sortes de boue ! La boue qui rend paresseux, qui retarde : celle qui transforme une simple promenade en parcours du combattant, celle qui décourage d’aller visiter les campings, celle qui dissimule parfois des trous ; cette boue dans laquelle on tient statistiquement une bonne chance de finir par se vautrer, parce qu’on n’avait pas perdu assez de temps comme ça.



Jeudi, 16h : U.D.O. und Bundeswehr Musikkorps – live

Premier regard sur la mythique True Metal Stage de Wacken et vision étrange : Udo, en treillis, entouré d’hommes et de femmes en uniforme (celui de la musique de l’armée allemande), livre un best-of symphonique : "Animal House", "Independence Day", "Man and Machine", entre autres, ainsi qu’une paire de reprises d’ACCEPT, "Metal Heart" et "Princess of the Dawn", le tout en version grandiloquente et en mode gnangnan, dans une ambiance et sous un ciel d’Oktoberfest… « WA-CKEN ?!? »



Jeudi, 17h45 : IN EXTREMO – live

Passage dans le pit photo de la Black Stage : les folk-metalleux médiévaux teutons sont habitués des scènes principales de Wacken, qu’ils ont d’ailleurs fréquemment visitées bien plus tard, dans la nuit. On est encore loin de la jauge de « l’inflield », mais le public a considérablement enflé depuis U.D.O. Né en 1995, IN EXTREMO n’est plus un groupe rare, depuis quelques années – même en France. Sa notoriété a bien progressé sous nos contrées, après leurs passages au Motocultor Open Air (août 2014) et au Hellfest (juin 2015). Pour ceux qui apprécient ce groupe hybride, purement folk et véritablement puissant, sa prestation revêt une dimension particulière quand ses chants aux paroles complexes, bien loin des « slogans » trisyllabes de RAMMSTEIN, par exemple, sont repris par quelques demi-douzaines de poitrines motivées. Adrénaline, enfin…


A bientôt pour la suite avec notamment des nouvelles de MOTÖRHEAD, Paul Di’Anno, SAVATAGE n’friends, ANNIHILATOR and many more...


Blogger : Naiko J. Franklin
Au sujet de l'auteur
Naiko J. Franklin
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2 commentaires

User
Karl Libus
le 10 août 2015 à 21:38
User
Christian Lamet
le 10 août 2015 à 21:54
Parfait mon Naiko. Comme si on y était... mais en restant au sec.
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