Après six années de silence, THUNDERSTONE revient avec un sixième album qui voit aussi le retour de son chanteur original, Pasi Rantanen. THUNDERSTONE, pour rappel, c'est un groupe de power metal finlandais. Il est important de le signaler, pour plusieurs raisons. D'abord parce que le power metal scandinave n'a rien à voir avec son homonyme américain. Il est simplement une migration/évolution du speed metal mélodique germain initié par HELLOWEEN. On est donc loin d'AGENT STEEL ou de VICIOUS RUMORS... Par contre, et c'est le second point, on se retrouve pile poil dans l'entourage de SONATA ARCTICA, STRATOVARIUS et autres ténors du genre. Un ami suédois qui officie dans certains gros groupes du coin (vous ne m'en voudrez pas de ne pas le nommer) me confiait que les groupes de power metal étaient légion. « Plus tu vas vers le nord, pire c'est : avec les journée interminables et les nuits polaires, on perd le sens du temps et on s'ennuie ferme. Alors soit on boit, soit on fait de la musique, ou bien on fait les deux... », et de me faire remarquer que le power metal devenait une norme pour des musiciens qui n'avaient que trop de temps à perdre pour pratiquer leur instrument et deviennent de ce fait de véritables cadors. Et c'est vrai, le power metal, même très bien fait, finit un peu par perdre son originalité.
Une bien longue intro pour expliquer que THUNDERSTONE propose donc un album sans originalité (ce qui n'est pas un défaut en soi) mais bien écrit, mélodique à souhait et truffé d'exploits guitaristiques en tous genres. Ne vous y trompez pas, même si je semble amer, j'ai vraiment apprécié cet album. Il est bien écrit, bien joué, les arrangements sont aux petits oignons. Le son est typiquement finlandais, avec ce côté hyper travaillé qu'on dirait taillé pour l'Eurovision. THUNDERSTONE a d'ailleurs tenté une participation il y a quelques années. La Finlande a le sens du bon goût. Je n'ai pas vraiment retiré un morceau en particulier dans l'album. Tous sont suffisamment catchy, tous sont très bien composés... Et c'est bien le problème au final : tout est bon, mais rien n'est extraordinaire. Je regrette juste qu'après plus de vingt ans d'existence, on ne voit pas le style se renouveler. J'ai beau ne plus être de la première jeunesse, je ne vis pas dans la nostalgie. Je voudrais donc profiter de cette chronique pour inviter les musiciens à se renouveler. Non seulement parce que ça crée de la diversité, mais aussi parce que la stagnation finit par noyer la musique. Pour le coup, j'avoue que j'ai vraiment joué au difficile... THUNDERSTONE mérite toutefois votre attention, ils bossent vraiment bien.
