DARK ANGEL. Ce seul nom suffit à mettre en émoi tout bon thrasher qui se respecte, et ce pour deux raisons :
La première est que ces monstres ont démoulé des albums phénoménaux entre 1985 et 1991, en publiant dans cet intervalle quatre tranches auditives d’une férocité indécente, capables de prendre sur leur terrain de prédilection rien de moins que SLAYER en terme de vélocité, MEGADETH s’agissant de technique pure, METALLICA en terme de composition à tiroirs et ANTHRAX en terme de rien du tout. Pour faire court, DARK ANGEL a su faire évoluer sa musique au fil de sa courte carrière, partant d’un thrash extrêmement rapide et abrasif à une musique beaucoup plus complexe bien que subtile et singulière, sans pour autant rogner sur ses autres qualités, ce qui n’a pas toujours été le cas des autres groupes de cette époque (inutile de quémander des noms, la délation n’a jamais été le point fort de cette rédaction).
La deuxième est que le quintette californien, mené par le quintal et génial batteur Gene Hoglan (ex-...mettez c’que vous voulez !), a décidé de remettre le couvert il y a quelques années en se reformant et en donnant une série de concerts qui ont démontré à tous la puissance de feu de l’Ange sombre au sein duquel on retrouve, outre le briseur de fûts et ami de Roberval, le chanteur Ron Rinehart, le bassiste Mike Gonzalez et les guitaristes Jim Durkin et Eric Meyer. Cette formation demeure celle dite "classique" par les observateurs de tous bords car elle fut la plus reconnue, notamment à la sortie de « Leave Scars » (1989) et plus encore de « Time Does Not Heal » (1991), bien que les puristes purent regretter l’ambition affichée par le groupe, lors de la sortie de ce dernier, d’effectuer une musique peut-être plus alambiquée mais pourtant pas exempte de tempi rapides et ravageurs.
2016, tous au Père-Lachaise (choléstérol mon ami). Cependant le groupe, lui, est toujours bel et bien vivant et s’apprête à fêter ses 35 ans d’existence le 8 octobre prochain en jouant l’intégralité de leur second album « Darkness Descends » paru en 1986. Etonnant lorsque l'on se souvient que Rinehart (et non pas Ruinart) ne vociférait pas sur ce disque, Don Doty (demi-frère de son demi-frère Jon Bon Doty – délation ou pas ?) tenant le microphone sur cette galette (de Pont-Aven) culte de chez culte. Mais qu'importe le rillon pourvu qu'on ait la graisse. Cela fait figure de double anniversaire que les petits chanceux qui seront présents à ce show exclusif au Vogue Theater (Of Pain, pour le coup) de Vancouver au Canada vont déguster amoureusement tel un disciple de Satan se jetant sur un discours nombriliste et caricatural de son gourou. Espérons que DARK ANGEL et son staff décident de tourner autour du globe pour quelques dat(t)es supplémentaires et pourquoi pas en France…(Ndr : on peut toujours rêver). Pour l'heure, rien n'est moins sûr.
Par ailleurs, Jim Durkin a annoncé lors de son passage au Metal Messiah Radio Show que le groupe avait bien quelques idées de nouveau matériel sur lesquelles il travaillait sans toutefois préciser la teneur exacte en oméga 3 de la direction prise. Mais, assure-t-il, le résultat sera aussi puissant que possible avant de conclure par ces mots : « Ayez confiance en moi, ce sera balaise ». On lui fait confiance. Quelque chose nous dit que les Séraphins et autres Chérubins vont prendre cher… mais alors très chère ! .
