15 mai 2016, 9:01

Tyler Bryant & THE SHAKEDOWN

@ Paris (La Boule Noire)


Tyler Bryant. Mais qui sont ce phénomène et son groupe qui accompagnent AC/DC sur sa tournée européenne (entre autres) ? Ce jeune garçon de 24 ans et The Shakedown vont l’expliquer au public présent en cette première date à Paris dans le cadre de La Boule Noire.
Tyler, s’il est un inconnu pour beaucoup, a déjà énormément bourlingué (5 tournées avec Jeff Beck - excusez du peu -, AC/DC donc et bientôt la tournée US de Zakk Wylde).
Une salle à moitié remplie ce soir, mais constituée d’un public de vrais connaisseurs. Et en cela, c’est une belle surprise car les fans maîtrisent les titres au point que certains en chantent les refrains. D’autres ont pu les voir au Stade Vélodrome en première partie d’AC/DC, mais ce n’est absolument pas la configuration requise pour apprécier ce rock 'n’ roll débridé, frais, mâtiné de blues profond et de soul. C’est là, en club, que la musique prend toute sa dimension.

Ayant eu l’occasion d’assister aux balances du groupe, j’ai pu constater que Tyler Bryant vit sa musique comme certains respirent en haute montagne. A pleins poumons. Déjà, lors du soundcheck, il est extatique, à 110%. Et lors de l’arrivée du groupe sur scène, c’est en frontman assuré qu’il entreprend le public. Il explique que le t-shirt qu’il porte, et siglé "Paris Texas", est un hommage à nous Français et à l’état dont il est originaire.
Les morceaux s’enchaînent, tantôt rock, pied au plancher, tantôt blues énervé. On note au passage une reprise époustouflante du "Mojo Working" de Muddy Waters. D’ailleurs, Tyler Bryant est un fan de blues à la base. Il a eu l’occasion de rencontrer à 15 ans le grand BB King qui lui a prodigué un conseil devenu son mantra : « Oublie la drogue, concentre-toi sur le rock et les femmes ». Et l’interview effectuée l’après-midi le confirme : c’est un garçon qui a la tête solidement ancrée sur les épaules et qui sait où il veut aller. Musique, musique et musique (et un peu de femmes aussi rigole-t-il).



Extatique, je disais, et preuve en est faite lorsqu’il descend dans la fosse en compagnie de son batteur (qui prend avec lui un tom énorme), les deux tapant un bœuf au beau milieu d’un des morceaux. Leur batteur, Caleb Crosby, est un cogneur de première bourre. Leur bassiste Noah Denney, armé d’une Gretsch fait résonner les infrabasses s’imposant ainsi dans la sono et contrebalançant son côté plus réservé que ses camarades de jeu. Quant au dernier acolyte, Graham Whitford (le fils de Brad Whitford, bretteur chez AEROSMITH), il est lui aussi discret mais pas moins efficace car tricotant des rythmiques complexes et très bluesy. L’influence de son père plane sur son jeu et c’est peu de dire que c’est une bonne influence. D’ailleurs, la musique de Tyler Bryant emprunte par moments à AEROSMITH dans ce qu’il a fait de plus blues. Le blues, encore et toujours. N’allez pas croire qu’on est dans la retenue, car c’est électrique et heavy à la fois. Un mariage parfait et savamment dosé. La marque des grands pour faire court.

Le concert dure 1h30 et n’offre aucun temps mort grâce à une set-list parfaitement préparée. Dès lors, on n'a qu’une seule envie, le revoir très vite revenir jouer et c’est ce qu’il promet. On l’attend donc de pied ferme. Retenez bien ce nom : Tyler Bryant car avec ou sans The Shakedown, il ne fait aucun doute qu’il aura une carrière prometteuse, eu égard au talent dont il est rempli... un peu à l’instar d’un Joe Bonamassa.


Photos © Hard Force / Naiko J. Franklin - DR

Setlist


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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