16 mai 2016, 14:36

TEMPLE OF ROCK

Interview Michael Schenker


Michael Schenker, le guitariste à la Flying V, a sorti le 6 mai le DVD/CD « On a Mission: Live in Madrid » avec son TEMPLE OF ROCK, enregistré au Joy Eslava de Madrid le 19 novembre 2015 (avec également le chanteur Doogie White et le guitariste/claviériste Wayne Findlay), toutes les époques de la fructueuse carrière de Schenker sont abordées, que ce soit UFO ("Lights Out"), SCORPIONS ("Coast To Coast"), MSG ("Victim Of Illusion"), et TEMPLE OF ROCK ("Live And Let Die"), en plus de plusieurs surprises, telles qu'une interprétation de "Rock You Like a Hurricane.".
Le guitariste nous parle de ce dernier rejeton, de ses projets et se livre à cœur ouvert sur d’autres sujets, dont SCORPIONS.

 

Pourquoi Madrid pour ce CD/DVD live ?
Tu sais, nous avions un certain nombre de dates européennes déjà bookées. La maison de disques voulait que nous fassions un DVD. Nous avons alors vu notre plan de tournée. Nous devions choisir la solution qui avait le plus de sens pour nous : c’était soit Paris, soit Madrid. Cependant, après toutes ces années, j’ai toujours eu envie de faire un album live en Espagne. La France aurait été bien aussi. La salle où nous avons joué et enregistré à Madrid était magnifique, l’équipe sur place aussi. Notre maison de disques était derrière nous. Madrid est devenu le meilleur choix à ce moment.


Et le choix des chansons ?
Ce DVD est aussi un CD live. Il représente les quatre dernières années de TEMPLE OF ROCK. Il s’agit de tout ce que j’ai enregistré comme artiste : ma carrière passée et actuelle. Le concert comprend des chansons de la période de Michael Schenker mais il y avait un certain nombre d’autres morceaux à choisir. Un choix difficile, je voulais des titres populaires de mon répertoire. C’était un choix difficile car nous avions déjà sorti un DVD il y a deux ans environ. Il ne fallait surtout pas se répéter mais le répertoire est conséquent. Il y a 22 chansons sur cet album au final.

Quelles sont les choses un peu spéciales sur ce DVD ?
Tout d’abord, le DVD a vraiment une atmosphère spéciale. Nous nous sommes éclatés sur scène, c’était vraiment un super moment. Nous étions très proches du public. L’enregistrement a été particulier. Il y avait des micros dans toute la salle. Tout a été enregistré, nous avons joué tout d’une seule traite. Tout s’entend, même les notes un peu faibles ou fausses. L’ambiance est vraiment superbe.

Tu joues sur une guitare Flying V double manche ?
Oui, j’ai une guitare comme ça. Je voulais jouer “Saviour Machine”. Wayne Findlay a en partie composé ce morceau et son riff a été écrit sur une guitare 7 cordes. Pour avoir un effet 7 cordes, j’ai demandé à Eliott de Dean Guitars de me construire une guitare double manche. Je l’ai appelée la “Flying Monster Double Neck”. Je joue la partie rythmique sur le second manche avec une impression 7 cordes et sur la première, je joue le solo. Ça sonne cool !

Parle-nous de ton line-up…
Francis Buchholz (qui fut bassiste de SCORPIONS de 1974 à 1993) a été choisi à l’époque de l’album « Temple Of Rock » en 2011. C’est un musicien “à l’ancienne” qui s’est impliqué avec moi professionnellement. A l’époque, je devais tourner. Michael Voss n’était pas disponible, Doogie White est apparu comme une évidence. Pete Way (ex-UFO et WAYSTED), qui tenait la basse, est tombé malade. J’ai alors appelé Francis, vous le connaissez tous et toutes, et lui ai demandé s'il pouvait m’aider sur cette tournée. Il était content de cette proposition et a accepté avec plaisir. Je suis très heureux car j’ai une section rythmique solide et historique qui est celle de SCORPIONS. Hermann Rarebell est formidable. Cela fait quatre ans maintenant avec deux albums, deux DVD. Nous préparons le prochain album pour 2017, le troisième. En attendant, il y a ce DVD/CD live !

Et ton ami et musicien, Wayne Findlay ?
Il est là depuis longtemps. C’est l’un des membres les plus stables de mon projet musical. Comme tu le sais, il joue de la guitare 7 cordes. Je lui avais demandé de composer des riffs avec. Habituellement, c’est Doogie et moi qui composons ensemble. Wayne est présent aussi, j’ajoute mes trucs aux siens et cela donne des choses artistiques vraiment satisfaisantes. Une belle atmosphère sonore. J’essaie de reproduire le caractère musical de Wayne avec cette guitare double manche que je me suis fait construire. 
 

« Je vais créer le Michael Schenker Fest avec les chanteurs originaux de mon groupe. » – Michael Schenker



Quels sont tes futurs projets ?
Je vais partir en tournée. J’ai un autre projet artistique un peu plus gros. Je vais créer le Michael Schenker Fest avec les chanteurs originaux de mon groupe. Le concept de TEMPLE OF ROCK est de créer une entité propre avec des éléments musicaux récents, anciens et classiques. Doogie White n’est pas obligé de tout chanter, il peut chanter ses propres chansons et laisser sa place à d’autres chanteurs pour d’autres. J’aurai Graham Bonnet avec moi, Robin McAuley, Gary Barden au Sweden Rock Festival le 11 juin. Il y aura également la section rythmique originale de l’album « Assault Attack » (de MSG, sorti en 1982) avec Ted McKenna (batterie) et Chris Glen (basse). Ce sera quelque chose de très spécial. Au Barcelona Fest, il n’y aura que Gary Barden au chant. Nous irons au Japon à la fin du mois d’août. Nous travaillons actuellement sur des dates anglaises et en Europe.

Passerez-vous par Paris ?
Je l’espère ! Je le veux.

Que fais-tu quand tu n’es pas sur la route ?
Je crée. Je ne peux pas m’arrêter. Je fais plein de choses à la maison, dans mon jardin. J’aime faire du design. Je vis le moment présent. Je trouve toujours quelque chose à faire. J’aime l’architecture. Je prends du bon temps avec des choses simples.

Tu composes de nouvelles chansons en ce moment ?
Je joue tout le temps et je découvre plein de choses. C’est comme une chasse au trésor, une chasse au trésor pour de l’or. Je joue de la guitare, et des fois, je trouve des trucs en or. Je les enregistre pour les conserver. Je collectionne toutes ces pièces et quand je dois enregistrer un album, je réécoute toutes mes pépites. Je complète les chansons par la suite avec l’inspiration qui me vient.
 

« Je ne jouerai plus jamais avec SCORPIONS. » – Michael Schenker


Joueras-tu avec SCORPIONS pour un événement spécial prochainement ?
(Temps de réflexion très court) JE NE JOUERAI PLUS JAMAIS AVEC SCORPIONS ! Laisse-moi te dire pourquoi. J’ai été contacté pour l’édition de leur dernière box-set, pour le 50anniversaire du groupe, pour l’album « Lovedrive », et notamment pour la biographie. Il y avait des choses fausses me concernant. J’ai vu que j’étais considéré comme le sixième membre du groupe sur ce LP. Je leur ai permis de jouer aux USA avec cet album. Pour les crédits, je n’étais pas mentionné ou pas comme il le fallait. Quand je les ai quittés à l’époque (à la fin des années 1970), j’étais tellement content de le faire que je n’ai même pas vérifié les crédits et les détails de l’album. Maintenant, je le découvre, je suis déçu par cette réédition : même pas une photo de moi, même pas une mention de mon nom.
Les SCORPIONS m’avaient demandé de l’aide pour cet album parce que Matthias Jabs ne pouvait pas le faire. A cette époque, à la fin des années 1970, je jouais déjà dans les stades avec UFO, j’avais composé des titres comme “Try Me”, “Love To Love”, “Lights Out”. J’ai quitté UFO à 23 ans. Mon frère m’a demandé de venir les aider, je l’ai fait. Ils ne voulaient pas me laisser partir. Je le voulais au bout de deux semaines. Rudolf m’a appelé au téléphone et m’a supplié, en pleurant, de revoir ma position. C’était embarrassant. J’ai réessayé avec eux mais je suis parti, il le fallait, ce n’était pas possible pour moi. J’étais content que Matthias soit finalement engagé et poursuive l’aventure SCORPIONS. Rudolf m’avait demandé à l’époque s’il pouvait utiliser une guitare de couleur noire et blanche. Je lui ai dit OK. Il m’a aussi demandé s’il pouvait avoir le titre “Coast To Coast” pour lui car j’avais participé à l’écriture des mélodies. Je lui ai donné mon accord et me suis demandé pourquoi il me demandait cela. Je me suis finalement aperçu que je n’avais pas été crédité pour ce que j’avais composé, pareil pour l’intro de la chanson “Holiday” qui dure environ 45 secondes.
Maintenant, je vois ce que Rudolf a fait, il a pris ces deux morceaux et les a présentés comme si c’était l’unique fruit de son travail. C’était mon travail aussi. Rudolf m’a déçu. Je me dois de rester à distance de lui car je ne lui fais plus du tout confiance. Il a vraiment joué un jeu pendant toutes ces années, même après les avoir quittés deux fois. J’ai joué le jeu en studio d’enregistrement, en tournée avec eux. Après, j’étais focalisé sur mon développement artistique et personnel. J’étais aux USA et j’ai ouvert mon propre studio d’enregistrement. J’ai suivi la carrière remplie de succès de mon frère et j’étais vraiment content pour lui. Ce n’est que récemment que j’ai vu cette trahison et ces mensonges, j’étais déçu. Les SCORPIONS, Rudolf, Matthias et Klaus sont des gens bizarres. A l’époque, je composais surtout avec Klaus Meine. J’ai beaucoup appris à Rudolf en termes de composition. Ils ont un peu copié ce que je faisais. Je me souviens, pour ce qui est de la chanson “Holiday”, les SCORPIONS étaient venus chez moi écouter des titres que j’avais composés.
Ils ont beaucoup appris de moi. J’ai un moment disparu du circuit musical commercial. Rudolf a berné un peu son monde. Il y avait quelque chose de très confus avec notre nom de famille, la guitare Flying V noire et blanche. J’étais dans les SCORPIONS, je les ai quittés, je leur ai ouvert les portes des USA. Les managers ont utilisé tout cela. De plus, j’ai joué un rôle de starter dans le groupe, notamment de compositeur dans le SCORPIONS des débuts avec “Another Piece Of Meat”, j’ai écrit la musique de l’album « Lonesome Crow ». Tout a été crédité à l’ensemble du groupe mais j’étais trop jeune pour comprendre tout ce système. J’avais 17 ans, ils ont profité de ma créativité et de mon innocence. Je ne veux plus croiser Rudolf, qu’il reste où il est, il fait ce qu’il veut et vit sa vie. Impossible de faire confiance à cet homme.

Désolé d’entendre ça…
C’est la vraie histoire. Il l’a réécrite. Rudolf ne sait même pas jouer proprement de la guitare, c’est un fait !

Pour finir sur une note positive, un mot pour les Français ?
Keep on rockin’, soyez-vous mêmes et éclatez-vous ! A bientôt, à Paris !


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Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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