8 juin 2016, 19:06

DESTRUCTION

"Under Attack"

Album : Under Attack

Que dire sur DESTRUCTION qui n'ait déjà été dit ? Leader de la scène thrash teutonne depuis plus de 30 ans maintenant, le groupe a produit quelques classiques incontournables pour tout bon fan de thrash qui se respecte et se lave les cheveux régulièrement : « Sentence Of Death », « Eternal Devastation », « All Hell Breaks Loose », j'en passe et des plus brutaux encore... D'ailleurs, l'avant-dernier album de Schmier et ses potes, « Spiritual Genocide » (2012), méritait une place de choix parmi ces pièces maîtresses tant les Allemands y affichaient une forme insolente en associant violence et technicité comme rarement auparavant. Quid de ce nouvel album, « Under Attack » ? Un pas en arrière, serais-je tenté de dire. Non pas que ce disque soit mauvais, non, mais après la baffe que votre serviteur avait reçue avec la galette susmentionnée, tous les signaux étaient au vert pour un nouveau chef-d'œuvre. Ce que « Under Attack » n'est qu'à moitié...

Certes, le genre dans lequel évolue DESTRUCTION ne laisse que peu de place à l'expérimentation et attendre de « Under Attack » qu'il révolutionne le thrash – germanique, de surcroît ! – était aussi vain que d'espérer que SODOM se mette au rock progressif sur ses futures réalisations. DESTRUCTION ne sera jamais Devin Townsend et c'est tant mieux ! Les premières notes acoustiques du morceau "Under Attack", qui ouvre le disque, sont pourtant le meilleur indicateur que le trio de bouchers (pas de Hanovre mais de Lörrach !) sait nuancer son propos. Et quel propos ! Quand Schmier fait vrombir sa basse, que Mike Sifringer – l'un des tout meilleurs guitaristes du circuit, soit dit au passage – cisaille de superbes soli et que le petit nouveau (qui a rejoint le gang en 2010, tout de même !) Wawrzyniec "Vaaver" Dramowicz démolit ses toms, ben DESTRUCTION... c'est quelque chose, ma bonne dame !

Alors, si des titres comme "Under Attack" justement, "Second To None" ou "Stand Up For What You Deliver" sont là pour démontrer que DESTRUCTION est toujours une redoutable machine de guerre, d'autres comme "Dethroned", "Elegant Pigs" ou "Pathogenic" sont bien trop génériques pour susciter un réel enthousiasme. Seul le superbe "Getting Used To The Evil" semble réellement sortir du lot avec ses airs de fausse ballade. En fait, il manque à "Under Attack" ce petit grain de folie, cette étincelle qui faisait de « Spiritual Genocide » le meilleur DESTRUCTION depuis au moins « Inventor Of Evil » (2005). On ne peut pas mettre en doute la sincérité de la démarche des Allemands qui ont même, pour l'occasion, changé de méthode de travail en morcelant l'enregistrement du disque sur de longs mois. Ça serait stupide...

Peut-être ai-je tout simplement vieilli et que ma nostalgie d'une époque bénie, celle de l'âge d'or du thrash dans la seconde moitié des 80's, si bien décrite dans le "Chez Laurette" de Michel Delpech, me fait-elle voir tout ceci sous un autre angle ? Peut-être, tel le vieillard pensant à toutes ces années gâchées à l'aune d'une belle – mais triste – journée d'automne, attendais-je trop de cet album ? Peut-être IRON MAIDEN me fera-t-il un procès pour cette phrase au lyrisme aussi débile qu'improvisé ?

Autant de questions qui ne changeront rien au fait qu' « Under Attack », s'il est un bon disque de DESTRUCTION, n'est en aucun cas l'une de ses meilleures réalisations.

Blogger : KillMunster
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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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