S'il y a bien un groupe qui déchaîne les passions aujourd’hui, c'est AVENGED SEVENFOLD. Pour les fans, c'est le grand groupe à suivre. Pour les “haters”; c'est le groupe à minettes à fuir. Certains s'arrêtent aux coupes de cheveux, moi j'ai décidé de m'intéresser plus en profondeur à ce groupe et à son succès.
En parlant avec une amie, une étrange hypothèse a germé il y a quelques jours. Nous sommes nombreux à nous inquiéter des groupes de demain, de ceux à même de prendre la relève des mastodontes vieillissants. Une nostalgie, une crainte de voir disparaître tout un genre musical se fait jour. Le metal peut-il mourir ? Je vais déchaîner cris et protestations, mais je lance une hypothèse : et si A7X avait le potentiel d'être les nouveaux METALLICA ? Laissez-moi développer... Je repense aux parcours de ces deux groupes. A leurs débuts fracassants et à leurs similitudes. Même si l'un a plus trimé que l'autre pour se hisser sur le haut de l'affiche me le lancerez-vous à la figure, c'est vrai, je voudrais essayer une analyse comparative.
Pour les deux groupes, tout a commencé assez vite avec deux albums phares, METALLICA nous offrant les références du thrash metal que furent « Ride The Lightning » en 1984 et » Master Of Puppets » en 1986, AVENGED SEVENFOLD gagnant la reconnaissance heavy mélodique avec « City Of Evil » en 2005 et « Avenged Sevenfold » en 2007. L’histoire de deux succès représentatifs de leurs générations respectives. Pour METALLICA, la consécration après en avoir bavé, à une époque où le travail était reconnu à force de concerts, de bouche à oreille et de cassettes échangées entre potes. Pour AVENGED SEVENFOLD, ce fut plus simple, "Almost Easy" oserais-je dire ? Cette jeunesse fut aidée par une Toile qui venait de se développer, avec un YouTube qui permettait de propager aisément les clips alléchants. Toutefois, à l’orée de cette ère numérique, les groupes étaient aussi devenus légions, les fans plus indolents dans leur volonté de découvrir, on ne s’intéressait souvent pas aux textes ou à un album en entier. Il fallait faire le buzz pour sortir de la masse. On peut donc considérer les efforts de A7X pour s'extraire du lot comme une autre forme de travail d’Hercule. Sociologiquement parlant, les deux groupes ont percé suivant un schéma adapté à leur temps.
L’histoire se poursuit avec leur envolée qui fut stoppée net par la perte d'un membre fondateur et fondamental. Cliff Burton et The Rev. Oui, osons les assimiler. Les deux musiciens et compositeurs étaient des piliers avec leur touche magistrale qui allait manquer pour la suite. Les deux groupes l’ont senti de suite. Les interrogations ont vu le jour alors que la souffrance était encore présente. La période de deuil là aussi peut être mise en parallèle. Quand les premiers s'enfermèrent dans un garage, avant de sortir un « Justice For All » en 1988 au son radicalement différent, les seconds composèrent « Nightmare » en 2010, un chef-d'œuvre qui explorait toutes les phases du deuil au travers de tableaux musicaux empreints de la touche et des influences du membre perdu. Deux albums exutoires.
AVENGED SEVENFOLD enchaîna d’ailleurs sur cet album polémique que fut « Hail To The King » en 2013. Pourquoi polémique ? Car il livra des compositions entièrement inspirées, pompées diront les mauvaises langues, de grands groupes des années 80. Le titre éponyme, "Hail To The King" et "This Means War", ce n’est pas un secret, sont du pur METALLICA. Tiens tiens… Mais avant que les boucliers ne se lèvent, rappelons l’anecdote suivante : METALLICA les a invités à Minneapolis en première partie de leur concert en août dernier, on peut donc clairement affirmer qu'ils ne sont pas si outragés que ça par ces "plagiats".
Ensuite ? Repartir de zéro, continuer à exister en tant que nouvelle entité tout en portant un nom désormais célèbre. Pourquoi ? Parce que le son ne serait plus jamais le même. Le public serait à “reconquérir". Il en va de même pour leur identité. Au final, nous avons un « Death Magnetic » en 2008 ou un « The Stage » en 2016 explorant de nouveaux horizons, de nouvelles possibilités. Les vieux de la vieille auront toujours beaucoup de mal avec ces compositions de groupes ayant évolué de manière darwinienne. Mais les fans doivent savoir suivre l’odyssée de l’espèce comme leurs idoles ont su le faire. Ainsi survit la communauté metal. J'y vois la même volonté, la même audace, le même instinct de survie.
Alors je valide cette hypothèse, au risque d'en effrayer beaucoup, mais peut-être aussi pour rassurer ceux qui ont la crainte de voir disparaître les grandes têtes d'affiche, AVENGED SEVENFOLD a trouvé sa place en tant que nouveau maître dans la grande parade métallique.
La suite au prochain épisode...
