Vous aviez apprécié le petit tour proposé par HARD FORCE du côté de chez Great Dane Records, l'un des derniers labels hexagonaux sinon européen à défendre le death metal coûte que coûte ? Bien, c'est un bon début. Que diriez-vous maintenant d'un voyage quelques 2500 kilomètres plus à l'est, du côté de Saint Petersbourg, pour aller y découvrir l'un des labels les plus prolifiques toutes catégories de metal confondues ? Oui, messieurs, dames, accrochez-vous à vos sièges, SATANATH Records a sorti la bagatelle de près de soixante-huit disques en 2016 ! Un travail de stakhanoviste mené à la baguette par Aleksey Koriolov, qui signe à tour de bras des groupes de tous univers issus des quatre coins du globe, du Kazakhstan à l'Equateur en passant par le Venezuela et la Turquie, un vrai globe-trotter en culottes courtes ! On revient en images sur quelques une des sorties les plus marquantes du label pour l'année passée...et une petite surprise à la fin de l'article.
Les Hongrois SIN OF GOD ne sont pas des novices puisqu'ils traînent leurs guêtres au sein de la scène locale depuis plus d'une décennie. Plus de dix années consacrés à élaborer un death metal traditionnel et technique, qui saura aussi bien régaler les amateurs d'embardées brutal death à l'américaine gorgées de solos que ceux qui ne jurent que par leurs petits copains du grand Nord aux aspirations plus mélodiques…un must !
Salvador ? Mmmmh... Henri ? Et non perdu, on parle bien ici du petit bout d'Amérique centrale coincé entre le Guatemala et le Honduras. Autant dire pas grand chose à l'échelle metallique mondiale. Sauf que ce quintet de San Salvador n'en a que faire et balance un death/thrash musclé et fougueux sans crier gare à ceux et celles qui voudront bien lui laisser sa chance. Bénéficiant d'un très bonne production, ce « Death and Beyond » ravira les fans d'un metal extrême tradi' ancré dans les années 80 avec ce qu'il faut de modernité pour en faire un sérieux concurrent aux AT THE GATES, NECROPHOBIC et autres EUCHARIST.
On reste en destination plein sud avec les équatoriens EPIDEMIA qui n'ont visiblement pas l'intention de faire de la figuration en matière de death brutal et sanguinaire, comme en témoigne sans détour la pochette (ci-dessus) de leur dernier album « Leprocomia ». Ici pas de place pour les mélodies mielleuses et claviers atmosphériques, on veut du lourd, du brutal, du viril. Et on est servis pendant plus d'une demie-heure avec des rythmiques rouleaux-compresseurs de première classe, un batteur-Bob l'éponge qui tape à tout va et un vocaliste dont les growls vont faire frémir dans les chaumières. Le chaos, la guerre, le sang, quelque chose comme ça, oui. EPIDEMIA, c'est plus fort que toi !
On finit cette revue de caserne death metal par la Turquie avec GROTESQUE CEREMONY, qui incarne mieux que quiconque le fameux credo du grand vizir Iznogoud : "devenir calife à la place du calife" ! Sauf qu'ici le calife est INCANTATION et que ce « Demonic Inquisition » suinte l'hommage et la dévotion au club des quatre de Pennsylvanie par tous les pores jusqu'à reprendre à la note près le cultissime "Profanation" en bonus-track !
Seul problème, le seul membre de cette formation est chauve... alors pour l'hommage capillaire à l'illustre chevelure bleue argentée de John McEntee, cela risque d'être un brin compliqué. Quoique quelques implants couplés à un arrosage intensif de Petrol Hahn peuvent faire des miracles...
En dépit de sa pochette kitchouille, ce deuxième album du trio du Loiret AKSAYA fait bien le job en un matière de black mélodique et racé ! Limité à 666 copies (tiens, tiens ce chiffre me rappelle quelque chose), celui-ci ravira les amateurs de nappes de claviers à l'ancienne, de bons blasts sans coup férir et de parties de grattes bien troussées. On pense parfois à DISSECTION ou EMPEROR mais les quelques incursions heavy et death distillées ici et là amènent une touche de brutalité et de punch dont l'on se délecte sans sourciller. Le tout est exécuté et produit avec classe et doigté alors pourquoi s'en priver ?
Side-project du leader lausannois de BORGNE, ENOID va vous en faire voir de toutes les couleurs ! Oui, car à l'inverse de ce jeu de mot maladroit, cet album a tout pour séduire les fans de la formation principale de Bornyhake. Son bien raw, guitares grésillantes et agressives, vocalises raclées à l'acide chlorydrique, tous les ingrédients d'un bon gros taquet black metal sans compromis sont réunis ici. Et dieu sait qu'en matière de black, les Suisses n'ont de leçon à recevoir de personne. CELTIC FROST, HELLHAMMER, SAMAEL, il y a pire en matière de généalogie non ?
Pourtant signé sur un label russe, le duo du Colorado HELLEBORUS n'est ni beau, ni russe. Mais plutôt charpenté et américain ! Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences. Bref, du nom de la plante vénéneuse dont il s'inspire, le black metal torturé, lourdement lesté de death et de touches indus est ici meurtrier et fait mouche sur chacun des neuf morceaux qui compose ce « Carnal Sabbath ». Entêtant et ténébreux, celui-ci donnera des sueurs froides à ceux et celles en quête d'un metal noir sans compromis.
On finit cette tournée par la Suède et le quintet de NAZGHOR. Un black mélodique et traditionnel qui vient taper dans les réserves des grands anciens, DISSECTION et SACRAMENTUM en tête de la shopping-list. Parfaitement produit, exécuté sans faux col par une équipe de passionnés qui en est quand même à son cinquème album... en quatre ans ! A l'image du label sur lequel ils sont signés, ces Suédois impatients n'ont pas de temps à perdre. Cela tombe bien, nous non plus.
CONCOURS
Vous en voulez encore ? Pas de problème, HARD FORCE vous en donne plus ! Pour cela rien de plus simple, répondez à cette question d'une simplicité confondante : "D'où est originaire le label Satanath ?" et raflez trois albums de votre choix dans les huit chroniqués quelques lignes plus haut au format digital que vous pourrez choisir (FLAC, Mp3 bla bla bla...), vous avez trouvé ? Un petit mail au label à satanath@mail.ru et le tour est joué !
