10 février 2017, 19:54

BATTLE BEAST

"Bringer Of Pain"

Album : Bringer Of Pain

Et de quatre pour les Finlandais BATTLE BEAST. Après un « Unholy Savior » rendu étonnant par des ajouts très eighties, suivi du départ du membre fondateur du groupe, nous ne pouvions qu'être curieux et anxieux avec l'arrivée de ce nouveau-né... allait-il nous apporter autant de douleur que son titre l'annonce ? Le premier morceau nous touche "Straight To The Heart". Aucun doute là-dessus : du pur heavy old school comme nous l'aimons, avec des riffs prenants et cette voix… cette voix si caractéristique de Noora, qui pousse si loin dans ses vocalises. Un régal. « I’m not what you want, but I’ve got what you need ». Voilà exactement toute la force du morceau.

Vient ensuite "Bringer Of Pain". Toujours porté par un rythme soutenu, avec une montée progressive de la voix suraiguë de la douée demoiselle, des refrains graves en contre-point et des soli hommages aux grands prêtres du temps jadis. Nous voilà bien lancés. Après cette mise en appétit vient le défi "King For A Day". Premier single, première surprise. Le titre baigne dans un mix dansant très pop eighties. Et c’est excellent ! Ou quand Prince et ABBA rencontrent ACCEPT, il fallait oser. C’est chose faite. C’est chose réussie. Et la voix de Noora nous emporte toujours plus loin avec ses expérimentations sans limites. Nous tenons peut-être là toute l’originalité de la formation : BATTLE BEAST et sa Metal Dancing Queen !

"Beyond The Burning Skies" nous la joue power. Décidément, cet album varie encore plus les styles que le précédent. Deuxième single, "Familiar Hell", encore un hit power metal réussi. Classique, mais classieux. On ne peut que l’apprécier et faire voler sa chevelure en tous sens… si on en a encore une, de chevelure. "Lost In Wars" est un morceau rampant, lancinant, qui explore les frontières du symphonique. Intéressant.

La chanson qui est pour moi un hit en puissance, c'est "Bastard Son Of Odin". Là je dis oui ! Une introduction synthé, puis un groove power et heavy qui ne peut que nous faire taper du pied. Cette cavalcade me rappelle tant SABATON que j’ai été surpris d’apprendre que BATTLE BEAST ne s’en n'est nullement inspiré. Un titre que je me repasse en boucle pour mon plus grand plaisir.
"We Will Fight" est un appel aux armes métallique du plus bel acabit. La voix de Noora est un tel bonheur sur ces riffs puissants et cette rythmique guerrière... BATTLE BEAST porte bien son nom. "Dancing With The Beast" nous propulse à nouveau dans l’esprit insouciant et dansant des eighties. On peut sentir la chaleur des spotlights sur nos nuques. Pour peu que les metalleux soient ouverts d’esprit, ce dont je ne doute pas un instant, ce titre vous donne rendez-vous avec le plaisir ! "Far From Heaven" est une conclusion en douceur, une ballade typique, pas mauvaise, mais pas inoubliable non plus.

Voilà, l’écoute est achevée. Personnellement, je n’ai qu’une envie, vous recommander cet album très différent des précédents. Un « Bringer Of Pain » qui est loin d’en être un. Un vent d’originalité plutôt, proposant tant de styles que je le considère déjà comme un pur bijou. Dix titres et autant de portes ouvertes sur la diversité des genres musicaux. BATTLE BEAST est un groupe à suivre de très près. J'attends avec impatience de vivre ces titres joués sur scène, pour danser dessus. Le groupe n'attend que ça, nous voir danser. Avant tout cet album révèle les talents d’une nouvelle chanteuse qui a sa place parmi les reines. Noora, la Metal Dancing Queen !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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