24 juin 2017, 20:28

GUNS N' ROSES

@ Lisbonne et Madrid (Passeio Marítimo de Algés & Estadio Vicente Calderon)

Blogger : AnneM
par AnneM

GUNS N' ROSES, trois jours, deux concerts, à Lisbonne et Madrid. Retour sur un road-trip à la poursuite du "Not In This Lifetime Tour". Lisbonne, 2 juin, Passeio Marítimo de Algés, une fosse de plus de 50 000 personnes attend fébrilement, sous un soleil de plomb, la reformation du groupe le plus dangereux du monde.
19h30, Tyler Bryant AND THE SHAKEDOWN entament la première partie avec un excellent set qui fait monter encore d'un cran la température. Le groupe de Nashville assure comme une bête et le public lui en est reconnaissant. Une salve d'applaudissements les accompagne. S'ensuit Mark Lanegan, où comment faire retomber un soufflé en cinq secondes. Le set est d'une mollesse sans rivalité. On se rassoit gentiment afin d'attendre la fin de la sinécure. Le chanteur à la voix du Parrain sous trachéo, qui a pourtant joué avec SCREAMING TREES et QUEENS OF THE STONE AGE, ne convainc personne.



 

21h, le thème des Looney Tunes, ça y est, ils sont là ! Axl, Slash, Duff et Dizzy enfin réunis entament "It's So Easy" sur les chapeaux de roues. On n'a pas le temps de s'en remettre qu'ils enchaînent avec "Mr. Brownstone". Axl court partout, nous offre le plus célèbre déhanché de l'histoire du rock alors que Slash envoie les riffs comme si sa vie en dépendait. Quant à Duff, vous connaissez la définition du bass-heroe ? Non ? Ouvrez votre dico à Duff McKagan, c'est bien ça, vous l'avez. La scène n'est pas immense et est épurée niveau déco, les écrans habituels et juste un petit pont en fond qui servira presque exclusivement à Duff. On comprend vite qu'il n'y aura pas de chichis et que le concert va tenir exclusivement sur la musique, pour notre plus grand bonheur. Les titres se suivent à un rythme effréné, impossible qu'ils puissent maintenir cette cadence jusqu'à la fin. Après "Chinese Democracy", "Welcome To The Jungle" et "Double Talkin' Jive" vient un "Better" sur lequel on pourrait supposer un peu de relâchement.


Absolument pas, le rouquin en profite pour taper des cent mètres. Si l'on avait pu avoir un doute sur la réelle connivence des membres du groupe, il a été levé dès les premières minutes. Il y a un réel échange entre eux, on ressent un vrai plaisir de jouer ensemble et ils le communiquent à merveille. D'ailleurs l'ambiance est limite intimiste, on a l'impression de non pas être 50 000, mais à peine 3 000. Après un "Estranged" au tempo un peu relevé qui ne nous laisse toujours pas reprendre notre souffle, c'est en totale apnée que nous arrivons à "Live And Let Die" pour lequel les GUNS concéderont quelques petits jets de flammes (ndlr : "Live And Let Die" sans lance-flammes, c'est pas "Live And Let Die").
Le jeu de Slash est faramineux, son solo à la talkbox sur " Rocket Queen" impressionnant, probablement la meilleure prestation de l'homme au chapeau qu'il nous ait été donnée de voir. Après "You Could Be Mine" vient la minute punk, donc de Duff, avec un enchaînement de "You Can't Put Your Arms Around A Memory" et un "New Rose" jouissif.

Sur "This I Love", on sent une légère difficulté au niveau de la voix d'Axl, un petit enrouement indétectable jusqu'à présent mais audible sur ce morceau difficile. L'homme possède la technique nécessaire pour passer l'intégralité du titre sans pour autant se flinguer la voix et l'on ne peut qu'admirer sa maîtrise. Plus aucun problème à signaler de ce côté là jusqu'à la fin du concert. Aucune relâche au niveau pression, ils continuent à envoyer alors qu'on est presque à deux heures de set. Après "Coma" et la présentation des membres du groupe, un solo de Slash à s'en faire péter les coronaires, les premières notes du "Godfather Theme" retentissent avec un vibrato d'une perfection indescriptible qui donnera la chair de poule à tout le public. Un très grand moment de guitare qui se poursuit par un "Sweet Child O'Mine" déconcertant de facilité. Le piano est de sortie pour "November Rain" et on tremble quelques secondes car le tempo est un peu trop rapide. Ce doit être aussi l'avis d'Axl qui le ralentit de manière salvatrice. Un clin d’œil à son passage chez AC/DC avec la reprise de "Whole Lotta Rosie" et "Paradise City" vient clôturer un concert de près de trois heures qui nous laisse sur les genoux.

Madrid, 4 juin, Estadio Vicente Calderon, on remet ça. Même contenance pour le stade mais avec des tribunes. Tyler Bryant AND THE SHAKEDOWN s'acquittent à nouveau à merveille de la première partie et l'on se prépare avec quelques a priori au set de Mark Lanegan qui finalement sera bien meilleur qu'à Lisbonne. Niveau ambiance, si les Lisboètes étaient assez candides, les Madrilènes sont déchaînés et scandent le nom du groupe à la manière de "Get In The Ring" à tel point qu'on les verrait bien faire une entorse à la tradition et commencer par ce titre. Loupé, ce sera "It's So Easy". Axl est complètement déchaîné. Le "Welcome To The Jungle" est apocalyptique. Si on pensait qu'il avait tout donné au niveau de la voix à Lisbonne, on s 'était lourdement fourvoyé. « You know where you are ? You're in the Jungle baby ! ». Aucun doute, on y est. Si Slash s'est surpassé au Portugal et délivre ici une excellente prestation, Madrid restera la date d'Axl. Sa voix a gagné en rondeur et en puissance, ce qui semble incroyable tellement le set de Lisbonne était bon. Il ne court plus, il vole d'un point à l'autre de la scène et Slash fait des bonds partout. On était prévenus, mais on reprend une énorme claque.



 

La minute punk verra l'avènement de "Attitude" à la place de "New Rose". Tout aussi orgasmique, peut être même plus. Le "This I Love" qui suit a pleine puissance est magistral, aucune trace de la gêne de l'avant veille, mais des frissons qui parcourent l'échine. "Don't Cry" en titre supplémentaire et "The Seeker des WHO à la place de "Whole Lotta Rosie". Ici aussi les morceaux s'enchaînent à une vitesse folle, sur un tempo légèrement pressé par rapport aux enregistrements studio. Axl, comme souvent en concert écourte ses fins de phrasé ce qui confère au tout un sentiment d'urgence et de tension. L'ambiance est dingue, oui on est bien devant le groupe le plus dangereux du monde, aucun doute possible et l'on surprendra quelques strings voler à l'attention de Monsieur Fleur.
Pour ceux qui auraient encore un doute sur ses capacités respiratoires, il suffit d'avoir entendu "Patience". La dernière note a été un moment de perfection ultime. Tenue plus de vingt secondes, elle n'en finissait pas. Aucun trémolo, aucune vibration, une intensité, une puissance constante jusqu'à la fin, un stade bouche bée, des frissons et la chair de poule pour tout le monde. On avoue honteusement avoir pensé à un effet de l'ingé son, mais on était assez près pour voir son diaphragme bouger et la contraction des muscles de son cou. Lorsqu'il a décidé d'arrêter, il s'est payé le luxe indécent de couper cette note à pleine puissance, il avait encore de la réserve derrière. Impressionnant. Il a eu une légère expression de satisfaction. Il pouvait.
Le stade lui a offert une ovation. Rien que pour cette note, il fallait être à l' Estadio Vicente Calderon ce 4 juin. On finit sur un " Paradise City" apocalyptique où
Slash nous fera même l'honneur d'assurer une petite partie des chœurs.



 

Au final, les deux concerts étaient gigantesques. Le choix de la setlist est étudié pour donner un maximum de plaisir au public. Beaucoup de clins d’œil à leurs mentors, les reprises systématiques de riffs mythiques par Slash, ceux-là même qu'on espère sans trop y croire, ils sont tous présents. Le "Wish You Were Here" avec Richard Fortus est superbe en cela qu'il n'essaie pas de faire du Gilmour mais réalise sa propre interprétation et ses arrangements personnels. Pour ce qui sont des nouveaux membres, ils semblent parfaitement intégrés, Richard Fortus à la rythmique est excellent ainsi que Frank Ferrer à la batterie et Melissa Reese aux claviers et chœurs. On ressent une vraie complicité entre Axl, Slash et Duff, ils sont bien là, ensemble et l'on se prend à rêver de la suite de l'aventure.

Trois jours, deux concerts, des étoiles plein les yeux et cette sensation d'avoir vécu quelque chose d'exceptionnel, Guns N' Fuckin Roses are still alive !


Galerie complète des 2 dates dans le portfolio.
 

Blogger : AnneM
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1 commentaire

User
vir NIV
le 25 juin 2017 à 18:50
merci Anne pour cet article d'une grande qualité, pour ceux comme moi qui n'ont pu assister au retour des GN'R!!!
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