28 juillet 2017, 15:18

DEAD CROSS

• "Dead Cross"

Album : Dead Cross

Associer du Mike Pattosium avec du Dave Lombarthium provoque une explosion. On a vu et entendu le résultat avec FANTÔMAS il y a quelques années et revoilà le duo infernal en studio et en totale alchimie afin de revisiter le tableau périodique des éléments. DEAD CROSS de son petit nom accouche d’un premier album éponyme encore plus court que le « Reign In Blood » de l’ancien groupe de son batteur, SLAYER. En 27 minutes et 36 secondes précisément, Mike Patton, le guitariste Mike Crain, le bassiste Justin Pearson et Dave Lombardo vous proposent un abonnement chez votre chirurgien-dentiste après ces dix directs au visage. Donc oui, vous l’avez deviné c’est violent, un peu foutraque car on connait les gaillards mais c’est génial. On est loin d’un assemblage à la MR. BUNGLE (autre formation d’antan de Patton) et on est plus proche de FANTÔMAS par le côté brut de décoffrage. Distribué en "circuit fermé" sur les labels de Patton et Pearson (respectivement Ipecac Recordings et Three One G), décryptage ou tentative du moins, de cet OVNI sonore.

Mike Patton ne faisait pas partie de l’aventure à la création du groupe (le poste de chanteur était assuré par Gabe Serbian) mais qui d’autre que lui au final pouvait aussi bien s’approprier le style nécessaire à ces compositions ? « Un Patton sinon rien ! », si ce gars-là devait être une boisson anisée. Surtout que l’album était entièrement enregistré avant son arrivée et qu’il a donc posé ses parties en prenant soin auparavant de réécrire l’intégralité des paroles. Du maniaque "Seizure & Desist" en ouverture, au schizophrénique "Bela Lugosi’s Dead" (reprise de BAUHAUS), en passant par l’ultra-punk "Idiopathic" – à s’arracher les épingles à nourrice du nez – c’est du direct in your face. Et le mieux, c’est que ça continue et qu’on en redemande. "Shillelagh", une ritournelle empruntant son nom à, je cite : « une trique de bois poli et verni traditionnellement de prunellier, de la taille d'une petite canne et constituée d'une branche terminée par un large nœud. Une sangle de cuir y est souvent attachée, d'où ce nom irlandais ». Vous vous coucherez moins bête ce soir.

"Obedience School" envoie le bois (merci tonton Dave !), pire encore sur "Grave Slave", agression sonore gratuite destinée à violer nos conduits auditifs, dixit le groupe lui-même. Du "ponk" again sur "The Future Has Been Cancelled" (no future ?). L’album est commencé et il touche bientôt à sa fin avec un réflexe vomitif. Rassurez-vous, ce n’est que la traduction du morceau "Gag Reflex", à moins que le titre fasse allusion à une plaisanterie à propos d’appareil photo mais franchement, j’en doute. "Church Of The Motherfuckers" est la chanson épique du disque avec 3 mn 23 au compteur ! Wahou ! Du coup, elle prend le temps d’asseoir son propos et le titre est somme toute assez lent, permettant ainsi au Général Patton (fallait que je la case un jour celle-là) de se laisser à la folie qu’on lui connaît parfois. Encore un coup de scalpel, "Divine Faith", et nouveau coup de génie de ce disque aux titres aussi courts et intenses qu’ils sont jouissifs.

Intégristes du rock planant et progressif, passez votre chemin. Amateurs de démembrement auditif, précipitez-vous sur ce carnage sonore !

NDR : l’ordre des titres diffère de l’album tel qu’il sortira dans le commerce et celui utilisé pour cette chronique correspond à l’advance CD qui nous a été fourni par le label.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK