7 novembre 2017, 9:10

MORIBUNDO

• "Raiz Amarga"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Raiz Amarga

Tiens, tiens, un album de doom bien profond et sépulcral, voilà qui tombe à pic pour refroidir les coeurs en cette période automnale plutôt estivale ! Et c'est d'Espagne que nous vient le trio MORIBUNDO, un patronyme qui trahit sans surprise un attrait évident pour le metal noir, dont les membres ont déjà traîné leurs guêtres dans un paquet d'obscures formations locales. Underground jusqu'au bout des ongles incarnés, les Madrilènes signent ici un premier album de qualité qui devraient ravir les fans des premiers efforts d'ANATHEMA ou MY DYING BRIDE, quatre longs titres qui laisseront à coup sûr un goût amer en bouche (« Raiz Amarga » signifiant "Racine Amère" dans la langue de Nadal) à ceux et celles qui oseront s'y aventurer.

Car le groupe sait y faire en matière de lenteur écrasante et d'embardées pachydermiques, le son est ici lourd comme une fondue de plomb mais pas dénué de mélodies, ce qui le rapproche invariablement des formations anglaises précitées. Les vocalises, éructées dans la langue natale de MORIBUNDO, sont puissantes et profondes, en revanche pour une analyse détaillée des textes je ne serais ici d'aucun secours, ayant choisi la langue de Goethe il y a bien longtemps. J'imagine malgré tout, au vu de la teneur des titres ("Suicide Illustré", "Lumière Aveugle"...) que le groupe n'étale pas ici sa passion dévorante pour la joie de vivre, on parle de doom tout de même ! Ce qui est plus surprenant en revanche est l'utilisation de rythmiques plus death, enjouées qui viennent relever le tempo quand il le faut et permettent d'aérer la structure de chaque morceau, dont deux dépassent d'ailleurs la barrière des dix minutes. Mélancoliques, solennels, les riffs concoctés par le guitariste Evilead témoignent d'une expérience dans le troussage d'atmosphères prenantes tout comme la frappe pesante de Luis Miguel Merino, qui ne laissera aucune chance aux esgourdes qui manquent d'entraînement. Quelques notes de claviers et voix féminines, discrètes, font aussi leur apparition de temps à autres (notamment sur l'excellent "Antitesis") et amènent un petit vent de fraîcheur bienvenu dans cette sombre entreprise.

Quant à la production, celle-ci est juste idéale pour le style et rend justice à chaque détail de ce périple passionnant et passionné. Un petit coup d'oeil sur l'artwork signé Cesar Valladeres (qui a également exercé ses talents pour ASPHYX, KRISIUN ou encore UNDER THE CHURCH) et particulièrement réussi ne fera que renforcer le constat d'avoir entre les mimines un disque à la beauté ténébreuse. Du doom/death dans sa forme la plus viscérale, celui-là même qui fait souffler un vent glacial sur nos pauvres oreilles qui n'en demandaient pas tant. Brrrrr...

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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