A peine remis de la déflagration causée par l'album de FRAKASM, me voilà confronté au dernier missile lancé depuis la base Lilloise de Great Dane : RED DEAD. Après le nord, c'est au sud de montrer les pecs à l'aide d'un gros death qui tâche, forcément pourrait-on se dire au vu du patronyme du quatuor de Bayonne. Et ce n'est pas ce psychopathe aux gros biscotos qui fait mumuse sur le cadavre encore fumant d'un individu qui lui a vraisemblablement manqué de respect qui viendra me contredire. "Red" qu'il s'appelle le bougre, paraîtrait même qu'il ne serait pas tout à fait humain, ce que je veux bien croire au vu du faciès halluciné du bonhomme. L'introduction plonge elle aussi dans l'ambiance : quelques pas résonnent au loin, on devine le bruit d'un couteau aiguisé qui farfouille dans les viscères, une porte claque, les guitares s'installent, le décor est planté.
Et c'est parti pour une séance de death metal à l'ancienne plié en moins de quarante minutes chrono. Celui-là même qui tâche la chemise et fait ressortir les auréoles sous les aisselles, qui lâche des rythmiques lourdes, écrasantes, ne rechignant pas non plus à faire joujou avec des embardées plus speed : ici pas de place pour la masturbation technique, ça gicle et ça éclabousse, gare aux godasses ! Au rayon des douceurs, signalons également une batterie déchaînée, capable elle aussi de ralentir le tempo quand il le faut ainsi qu'une basse qui claque et bastonne comme il se doit. Le tout est emballé par votre boucherie préférée dans une prod' juteuse à souhait qui chagrinera les conduits auditifs les plus délicats. Comme je le disais plus haut, tout cela est d'un classicisme éprouvé... mais foutrement efficace et il y a fort à parier que les fans d'OBITUARY, BENEDICTION ou ASPHYX puissent trouver ici un peu de réconfort.
Pourtant, en constatant que le groupe est actif depuis plus de six ans, qu'il a déjà deux EP embarqués dans sa besace et un paquet de tournées dans les bottes (au vu du nombre de flyers qu'il affiche sur la page d'accueil de son site), j'imaginais qu'il prendrait un peu plus de risques pour afficher un style plus mûr sur « Therapy Of The Evil ». D'autant que le groupe dispose avec "Red" d'un concept fort, son bonhomme chimérique exposant sur chaque morceau ses tranches de vies croustillantes. RED DEAD n'a cependant pas à rougir (ce serait un comble !) de ce premier jet qui gagne juste à être affiné par la suite pour atteindre sa cible, des morceaux comme "Ghost From The Old Port" ou "Tortured Spirits" en sont d'ailleurs de bons exemples.
