29 octobre 2017, 23:50

W.A.S.P. + BEAST IN BLACK

@ Paris (Elysée-Montmartre)

Paris. L’Elysée-Montmartre. W.A.S.P. C’est un rendez-vous qu’il n’est à chaque fois que peu excusable de louper et cette date l’aura été encore moins. Le groupe du grand Blackie Lawless a entamé une tournée pour célébrer les 25 ans de cet album culte paru en 1992, « The Crimson Idol », et pour l’occasion, a été totalement réenregistré et rebaptisé du nom de « Re-Idolized » (certains – comme d’habitude – crient déjà au sacrilège sans avoir entendu la moindre note du résultat final) et cette halte parisienne nous permet d’être témoins de cette célébration (« Good time, Come On ! »).

La première partie est assurée par les Finlandais BEAST IN BLACK et la demi-heure qui suit est une litanie, un calvaire et nous sommes alors au pilori du Golgotha, nommé aussi Mont du Calvaire et référence non dissimulée bien sûr au dernier album en date de W.A.S.P. (il faut bien un peu d’humour pour faire passer ce qui va suivre). Le groupe a en préambule la bonne idée de plonger la salle dans le noir et de passer en intro le titre "Night Crawler" de JUDAS PRIEST en entier, pour la seule et unique raison qu’on peut y entendre la phrase « Beware The Beast In Black ». Super ! La suite ? Une purge ! Tous, et je dis bien TOUS les poncifs, clichés les plus éculés et ridicules du heavy "à l’ancienne" sont déployés sous nos yeux. Côté musique, personne ne peut vraiment l’affirmer sans preuve mais beaucoup se posaient ouvertement la question à l’issue du set : jouaient-ils en playback ? Le doute est permis, et d’une par le nombre de bandes utilisées pour les claviers, samples, chœurs et les voix lead doublées. Etude des soli ? Le doute est encore là. Une phrase que le chanteur termine à côté du micro mais dont le son nous parvient très distinctement dans les enceintes ? Le doute est VRAIMENT là. Si on ajoute à cela le plagiat éhonté de certains de leurs titres (allez écouter l’intro de "Eternal Fire" et chantez "The Final Countdown" d’EUROPE à la place pour voir) et vous aurez une idée précise d’où je veux en venir. Cerise sur le gâteau, une caisse claire qui ferait passer celle de Lars Ulrich période « St. Anger » pour un mètre-étalon (il ne jouait pas en playback, lui ?!). Quelle délivrance de les voir – enfin ! – quitter la scène !

Tout ce qu’il faut pour W.A.S.P. est déjà installé et c’est à 20h30 pétantes que les trois écrans (oui oui, trois) commencent à passer les images du film qui va accompagner cette première partie du set des Californiens. Prestation ultra-carrée durant une heure de façon à bien caler les images avec les paroles de certaines chansons et les passages en narration. De "The Titanic Overture" en passant par "Chainsaw Charlie (Murders In The New Morgue)" à "Doctor Rockter", "The Idol", "Hold On To My Heart" ou le final "The Great Misconceptions Of Me", le public est transporté pendant une heure dans l’univers de Jonathan Aaron Steele, personnage fictif (vraiment ?) au centre de cette histoire qui parle d’un jeune homme rejeté par les siens et qui va tout faire pour accéder à la gloire et devenir une star du rock. Ce qu’il réussit à faire avant de sombrer dans les abysses que nombre ont connu avant lui, c'est-à-dire l’alcool et la drogue. Fin dramatique inéluctable de par son suicide symbolique et ironique par pendaison avec les cordes de sa guitare. Impossible de ne pas avoir une pensée à ce moment pour Chris Cornell ou Chester Bennington…



Très professionnel et impliqué mais aussi respectueux de l’ambiance à instaurer pour la solennité du moment, Blackie ne salue l’audience qu’à son retour sur scène pour les rappels. Entouré par les fidèles Doug Blair à la guitare, qui verra son travail "salopé" par un son sale et une présence très faible dans les enceintes (une vraie déception vu le nombre de soli légendaires qu’il y a sur ce disque), et Mike Duda à la basse (qui lui, s’entend très bien par contre. Trop bien même) et par le "petit nouveau" Aquiles Priester à la batterie qui effectue tout du long un travail exceptionnel et restitue toutes les parties avec précision, on a un groupe aguerri et cohésif. Chapeau !
Un rappel avec "The Real Me" et "L.O.V.E. Machine" dont les écrans passent les clips d’époque et nous permettent de revoir notamment le line-up, dit classique, composé de Johnny Rod, Frankie Banali et du géant Chris Holmes, un inattendu et énorme "Golgotha" lui aussi agrémenté du clip magnifique dont il avait bénéficié avant un définitif "I Wanna Be Somebody" qui achève l’audience et la fait chanter, un hymne tiré bien sûr du premier album éponyme de W.A.S.P.

W.A.S.P. L’Elysée-Montmartre. Paris. C’est à chaque fois de belles retrouvailles, le groupe y ayant toujours été très bien accueilli et cette date n’a pas failli à la règle encore une fois. Merci mille fois encore Blackie pour avoir composé ce chef-d’œuvre intemporel qu’est « The Crimson Idol » et que nous avons pu entendre pour la première fois en live dans son intégralité. Un vrai lifting auditif et visuel nous ayant fait rajeunir de 25 ans le temps d’1h30. Et ce n’est déjà pas si mal que ça. Vivement la prochaine !


Photos © Axelle Quétier - Portfolio


Blogger : Jérôme Sérignac
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Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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