Les frères Cavalera ont créé la surprise et fait le buzz en 2008 à l’annonce d’une nouvelle collaboration sous le nom de CAVALERA CONSPIRACY et la sortie de leur premier album, « Inflikted », déflagration magistrale qui (dé)montrait à tous (détracteurs en tête) que les frangins et ex-SEPULTURA pouvaient très bien en remontrer à plus d’un et ne pas avoir de leçon à recevoir. Le second, « Blunt Force Trauma » était un cran en dessous et ce n’est pas « Babylonian Pandemonium » qui a changé la donne. Alors, coup de chance que ce « Inflikted » ? Oui et non car il aura fallu près de dix ans et « Psychosis » pour renverser la vapeur, un voyage en forme de carnage auditif en 9 manches.
Brutal, thrash, death et un peu black sur les bords, « Psychosis » est tout cela à la fois. ''Insane'' déboule à 1000 à l’heure, impitoyable et ''Terror Tactics'' joue la nostalgie en nous ramenant à une époque où SEPULTURA était incontournable et on repense de suite à « Arise », ce qui ne sera pas la seule fois sur cet album. Max et Iggor ne sont pas revenus pour conter fleurette et c’est tant mieux. Le morceau ''Impalement Execution'' a un titre qui parle pour lui et a des relents de ce « Inflikted » qui nous avait bien cassé les dents. Différentes ambiances pour ''Spectral War'' qui rappelle l’esprit 80’s de la formation d’origine de la fratrie. ''Crom'' débute par une longue introduction avant d’asséner sa colère sur l’auditeur et on fait à ce moment du disque le constat que si Iggor n’est pas le plus subtil des batteurs, il n’a rien perdu de sa frappe monstrueuse et de sa rapidité. ''Hellfire'' et ''Judas Pariah'' n’ont pas été taillés dans la dentelle de Calais et Max crache et éructe des paroles vindicatives et emplies de haine pour la dernière. Rampant et malsain, l’instrumental ''Psychosis'' qui donne son nom à l’album fait presque office de ballade, CAVALERA CONSPIRACY ralentissant le rythme ultra-rapide insufflé depuis la première note du premier morceau. L’album est conclu par ''Excruciating'' qui achève l’auditeur et contient la quintessence de tout ce qui a fait le succès des groupes de Max et Iggor avec une fin au didgeridoo (« Roots », es-tu là ?) et une déclamation en forme d’hommage à SEPULTURA. On notera plusieurs titres dont le sujet ou les paroles ont une portée théologique, que ce soit pour évoquer Dieu, le diable, Judas, la notion de messie, Crom le sumérien, la guerre aussi et les paroles sont à l’image de la musique, violentes et sans pitié, écrites de façon chirurgicale et faites pour marquer les esprits. Côté musique et guitares en particulier, pas de fioritures inutiles : du sale, du rentre-dedans, en somme de l’efficace.
Produit et mixé par le bassiste de la formation, Arthur Rizk, dans un studio en Arizona non loin de là où habite désormais Max, le groupe nous donne là 41 minutes de plaisir masochiste car « Psychosis » fait mal. Il est alors de bon augure de citer ici et à l’encontre de CAVALERA CONSPIRACY la phrase d’intro que l’on entend sur le morceau ''Hell Awaits'' de SLAYER : « Welcome Back ! ».
