18 novembre 2017, 11:20

Jesper Binzer

• "Dying Is Easy"

Album : Dying Is Easy

Chanteur-guitariste et leader de la formation Danoise D-A-D, Jesper Binzer a sorti avec son groupe nombre d’albums, dont certains (« No Fuel Left For The Pilgrims » et « Riskin’ It All » en tête) sont devenus du classique du hard rock. Plus de trente ans après les débuts de la formation, et grâce à la pause "créative" (à cause ?) prise par D-A-D, l’homme aux cheveux toujours longs (référence à la chanson ''I Won’t Cut My Hair'' et également titre de son autobiographie), en profite pour sortir son premier album solo intitulé « Dying Is Easy » et qui sort sans tambours ni trompettes chez Warner Music Denmark.

Doté d’une voix caractéristique et reconnaissable entre mille, on est heureux de l'entendre, éraillée et rocailleuse, sur l’immédiat ''The Future Is Now'' qui ne dépareillerait pas sur un album de D-A-D tant il contient de similarités avec la formation. Le titre suivant, ''Dying Is Easy (Rock N’ Roll Is Hard)'' a été choisi comme single et trace dans le sillon du premier morceau de ce disque. Avec ''Rock On Rock On Rock'', un piano bienvenu et une guitare acoustique font leur arrivée et la chanson se veut nonchalante dans le rythme. L’influence du guitariste Jacob Binzer, frère de Jesper qui joue également dans D-A-D, se fait entendre dans les sonorités de ''Planet Blue'', morceau plutôt mélancolique. Le Danois sait comment composer des titres entraînants et mélodiques et applique la recette à ''Saint Fantasia'', pas le plus marquant des morceaux de cet album mais au capital sympathie indéniable. Une petite bluette avec la poétique ''The Bumpy Road'' (« [la vie] est un chemin cahoteux si tu n’as pas d’amour »), piano et acoustique étant mises en avant pour cheminer tout du long. Il est bon de noter que l’homme qui a passé la cinquantaine écrit des textes qui sont de plus en plus travaillés et matures, voire empreints de sagesse. Les morceaux à tendance acoustiques interviennent à espaces réguliers depuis le début et l’on a en 8ème piste ''Real Love'', une belle ballade ou Jesper expliquer vouloir trouver le vrai amour. Qu’il l’ait trouvé ou non (on lui souhaite bien entendu), il chante avec sincérité et nous fait adhérer au message (qui ne serait pas d’accord d’ailleurs ?).
Retour au hard rock que l’on a quitté après les deux premières chansons sur le percutant ''The Space She’s In'' aux guitares tranchantes et dont le couplet a un riff étonnant dans sa rythmique mais qui fonctionne au top. Délicate et intime, ''I See It In You'' fait de nouveau appel à notre sensibilité et est une belle déclaration dans ses paroles. Choisissant de refermer l’album par une reprise, Jesper a choisi de s’attaquer à une chanson du groupe Danois THE SAVAGE ROSE, ''Wild Child'', dont la version originale est sortie en 1973 et qui est un de leurs classiques chantée par la voix sublime de la chanteuse Annisette Hansen. Autant dire qu’il s’attaquait là à quelque chose de délicat à reprendre. Le résultat est extrêmement convaincant bien que Jesper n’a pas la pureté d’une voix féminine comme Annette lorsque celle-ci monte en voix de tête lors du refrain. Mais il réussit à insuffler une dose de rage et de sincérité à son interprétation tout en conservant son style et son caractère. Rares sont les reprises "intelligentes" (j’entends par là un morceau rare, voire inconnu, d’un artiste ou suffisamment ancien pour susciter un intérêt pour l’auditeur), et celle-ci en fait indéniablement partie. La production de ce disque sert bien l’ensemble et on a un son plein, chaleureux et qui rappelle celui de… D-A-D.  

Même s’il est difficile pour Jesper Binzer de se démarquer de D-A-D dans le style et l’écriture et c’est un des reproches que l’on peut formuler à l’encontre de ce disque, on ne peut pas dire que l’on n’est pas heureux d’entendre à nouveau sa voix (en attendant le retour du groupe !) sur cet album qui sans être inégal, manque de peps et de gros morceaux rock (3 sur 11, c’est peu). Peut-être n’a-t-il pas voulu trop se rapprocher des standards utilisés chez D-A-D ? Le gros reproche à faire est à adresser à sa maison de disques qui n’a pas daigné faire de promotion et c’est par un pur hasard que nous sommes tombés sur la sortie de cet album (merci le single !) et dont nous nous félicitons. Ce « Dying Is Easy » permet au final de patienter tranquillement en attendant le retour de Disneyland After Dark (D-A-D) et c’est déjà pas si mal.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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