24 janvier 2018, 13:36

Bruce Dickinson

• What Does This Button Do?

Paru aux éditions Harper Collins, on peut dire que ça a été LA sortie littéraire majeure de l’an dernier en littérature musicale. « What Does This Button Do? » est la première biographie officielle de Bruce Dickinson, principalement chanteur du groupe IRON MAIDEN, mais également pilote de ligne, écrivain, ancien escrimeur de haut niveau, présentateur radio et TV, entrepreneur et même conférencier. Si certains ouvrages ont été publiés sur l’homme auparavant, comment l’homme lui-même allait-il nous (d)écrire son existence jusque-là ?

S’il faut apporter un bémol (qui sera le seul), il est regrettable que l’ouvrage n’est pas été traduit d’emblée dans quelques langues et qu’il ne soit disponible uniquement dans celle de Shakespeare comme on dit, restreignant de fait et de façon très large le potentiel lectorat. En parallèle, je précise que j’ai lu le livre tout en me faisant faire la lecture par Bruce himself, le livre étant disponible en audio-book. Un délice, sachant le bougre plutôt facétieux et plutôt à l’aise à la narration, quiconque l’a vu sur scène digresser de temps à autre confirmera ceci. Il a d’ailleurs donné plusieurs séries de présentation de ce livre au Royaume-Uni où extraits et passages "live" se côtoyaient pour le plus grand bonheur et amusement du public qui a pu assister à l’une de ces représentations.

Comme il le précise à la fin, la version initiale aurait dû comporter 800 pages et qui, au lieu de servir de "cric à bus londonien" (sic), s’est vu réduire à un peu moins de 400 pages évitant tout ce qui concerne la sphère familiale. On ne peut qu’abonder en son sens, souhaitant préserver les siens et ce qui est vraiment d’ordre très privé.
Le livre démarre sur ses plus jeunes années et survole (vous noterez l’allusion à sa plus grande passion…), toutes les années l’ayant finalement amené à être de front au sein d’IRON MAIDEN. Si vous êtes friands d’anecdotes sur ce groupe et ne jurer que par lui, vous risquez cependant d’être déçu car Bruce n’en parle pas tant que ça finalement. Bien sûr, tout s’articule plus ou moins autour mais la part belle est surtout faite à son attrait pour le domaine aérien et les histoires qu’il relate ici sont passionnantes, captivantes et palpitantes selon ce qu’il s’y passe. Et certaines valent le détour croyez-moi !

Comme beaucoup a déjà été dit, écrit, décortiqué, scruté et analysé par d’autres livres, magazines et autres, Bruce au niveau musique nous éclaire énormément sur sa carrière solo qui s’est avérée riche en péripéties et rebondissements ainsi qu’en rencontres décisives et en leçons de vie. L’époque « Skunkworks » et le périple bosniaque est un parfait exemple à ce titre. Longuement évoqué dans le dernier chapitre de cette biographie est le cancer qu’il a brillamment combattu et vaincu. On passe dans ce très long chapitre (le dernier je l’ai dit, mais c’est celui du livre et pas de l’homme fort heureusement !), d’un registre grave à un autre plus léger car Bruce fait preuve d’un humour incroyable et relate même une anecdote scatologique très privée avec moult détails qui déclenche chez le lecteur un rire gêné mais irrépressible. L’émotion et les larmes aussi lorsqu’il arrive victorieux au bout de ce combat d’une vie pour sa vie et l’on se sent aussi soulagé que lui à la lecture des mots « I was clear » (ici, « j’étais en rémission totale »).

Véritable montagne russe émotionnelle littéraire, la lecture de ce livre est indispensable à quiconque maîtrise la langue anglaise et est fan de Bruce Dickinson dans tout ce qu’il a pu entreprendre. Il indique même qu’un livre d’anecdotes pourrait bien voir le jour ultérieurement et on ne peut que le souhaiter de toutes nos forces car celui-ci regorgera forcément de moments hilarants, à l’instar de certains qu’il a bien voulu partager avec nous dans ce livre sincère et qui est au final une formidable leçon de vie pour chacun.

(En guise d’hommage personnel, la chronique de cet ouvrage comporte exactement 666 mots)


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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