5 février 2018, 0:14

AVATAR

• Rencontre avec sa Majesté le Roi & Johannes Eckerström


© Johan Carlen

 

C'est une nouvelle qui aurait dû faire la "une" des journaux télévisés ce 12 janvier, mais ils ont préféré l'ignorer : la naissance du royaume d'Avatar proclamée par le souverain, le "Kungen", de cette contrée originellement suédoise. Le Roi Jonas, accompagné du chanteur et plus fidèle serviteur Johannes Eckerström, s'est rendu dans la plupart des pays européens pour une visite protocolaire afin d'annoncer les grandes lignes de sa politique intérieure et ses ambitions internationales. A savoir, une tournée d'exportation de sa principale production, cet alliage de metal totalement avant-garde, notamment en France en mars et une surprise révélée avant la mi-février à l'antenne de HEAVY1 sont à l'ordre du jour.
Citoyens de France, accueillez AVATAR ! Vive le Roi, vive "Avatar Country" ! 


Alors, tout d'abord, comment dois-je m'adresser à vous ? L'usage, c'est bien "Votre Majesté" ?
Le Roi : Cela me convient parfaitement !

Qui vous a proclamé roi ?
Le Roi : Eh bien, en fait, je l’ai fait moi-même depuis le début, mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que tout le monde y adhère. C’était donc assez inattendu que cela soit resté.

Parlez-moi du concept derrière cet album, "Avatar Country".
Johannes Eckerström : Nous avons décidé d'ouvrir finalement les frontières du pays d'Avatar et de dire la vérité sur notre roi en lui rendant l’hommage qu'il mérite. Rien n’est dû au hasard. C’est en fait quelque chose que nous avons beaucoup travaillé pour nous assurer que le monde serait prêt à l’entendre. Par exemple, si vous prenez nos disques précédents, vous verrez que la liste de remerciements dans les livrets se terminait souvent par “remerciements particuliers à Kungen”, qui signifie Le Roi en suédois. Le drapeau du pays d'Avatar, nous l’avons agité à de nombreuses reprises, à la fois sur scène et dans un clip précédent. Donc, nous nous dirigions vers cela et ce n'était juste qu'une question de timing. Les muses nous ont parlé et nous ont dit que ce moment était venu.

J'ai compris que vous ouvriez donc vos frontières et acceptiez des gens venus d’ailleurs ?
Le Roi : Absolument.
Johannes Eckerström : Oui ! Vous aussi pouvez devenir citoyen d’Avatar.

C’est justement ce que je voulais savoir : comment postuler ?
Johannes Eckerström : Tout est arrivé très vite. Et aussi génial que puisse être le pays d'Avatar, nous avons aussi une bureaucratie très élaborée... donc il y a un peu de retard. Mais une fois la page d’accueil mise en place, les gens pourront postuler en ligne. Et, oui, nous acceptons la double nationalité. Vous pouvez donc rester français et être citoyen d'Avatar, parce que le Roi aime tout le monde et le Roi veut que tout le monde participe à cette expérience incroyable.
Le Roi : Peu importe qui vous êtes ou d’où vous venez, tout le monde est le bienvenu. Vous aurez la fierté d’être citoyen... et obtiendrez aussi des réductions sur les frais de livraison des produits de notre pays... Et je pense que nous pourrons également organiser des concours avec des présents remarquables et exclusifs.

En devenant citoyen de sa Majesté, nous allons donc tous nous nourrir de metal, j'imagine.
Le Roi : Bien sûr, c'est la finalité.
Johannes Eckerström : Exactement. C’est notre produit d'exportation principal, le metal. Avatar a déjà commencé à exporter son metal, mais il y avait déjà beaucoup de gros metal aux alentours. Je pense que nous avons tous apprécié pendant au moins 35 ans l’acier britannique, par exemple, mais nous pensons que dans les mines de métaux d'Avatar, il y a une saveur particulière que nous n’avons pas encore vue ailleurs sur le marché mondial. Nous sommes donc heureux de délivrer cela au plus grand nombre.

Parlez-moi de cette qualité de metal. Qu’est-ce qui le rend tellement plus délicieux que d’autres ?
Le Roi : Il est très authentique. Il vient de notre coeur. Oui, tout est une question de joie, de communion du public - vous savez comment sont les concerts. Tout le monde autour de vous dans le public forme une grande famille.

Il existe beaucoup de metal et d’acier en Suède, un royaume ami d'Avatar que vous connaissez bien.
Johannes Eckerström : Oui, absolument, c’est pourquoi nous nous sentons si proches de la Suède. Et nous avons passé du temps à grandir et à faire partie du monde plus conventionnel de la géographie en Suède ... Le fait que le Roi ait passé tant de temps en Suède pourrait être une des raisons qui explique pourquoi la Suède dispose de tellement de metal aujourd’hui. Simplement par l’aura et l’énergie qu’il déploie. Il y a peut-être aussi quelque chose dans l’eau suédoise. J’aimerais personnellement accorder tout le crédit au Roi pour cela.
Le Roi : Les écoles de musique suédoises sont gratuites et vous pouvez les fréquenter dès l'âge de neuf ans. Donc, beaucoup de gens apprennent à jouer à un âge précoce et ... je ne peux pas vraiment dire pourquoi le metal prédomine.

Quel genre de metal avez-vous dégusté jeunes ?
Johannes Eckerström : J’ai été assez omnivore, pour ainsi dire. Je pense que la première fois que j’ai entendu quelque chose qui m’a fait décider de ne plus me couper les cheveux, c’était “Keeper of the Seven Keys, Part 2” de HELLOWEEN. Mais ensuite, j’ai pris le chemin naturellement sain et nécessaire vers des choses plus extrêmes - du power metal, même du thrash, puis fondamentalement commencé à le suivre chronologiquement. Et à un moment donné, lors de mon adolescence, je me suis attaché à CRYPTOPSY, MESHUGGAH, et ainsi de suite. J’ai apprécié toute la richesse de la palette metal.

Comment se passe l’écriture des chansons ?
Le Roi : Par des parties de guitare. Nous commençons habituellement par une séance d’écriture où chacun travaille dans son coin, enregistrant toutes les idées qui lui viennent à l’esprit. Ensuite, nous nous réunissons tous les cinq et choisissons les parties préférées de chacun. Nous reprenons certaines d’entre elles, nous manipulons les riffs et les chansons prennent forme pour que Johannes puisse commence à travailler le chant. C'est un puzzle que nous construisons ensemble, afin que tout le monde prenne part à la créativité. Il y a un peu de tout le monde dans ce que nous créons.
Johannes Eckerström : Nous sommes plusieurs “experts en riffs” dans AVATAR, ce qui est un luxe. Nous avons le plaisir et l’honneur de pouvoir présenter nos propres idées au Roi, qui encourage notre créativité. Il veut que nous nous exprimions librement, car c’est la raison pour laquelle nous sommes dans son orchestre d’élite. Nous nous complétons très bien.

Cette monarchie est assez démocratique, en somme.
Johannes Eckerström : Quand nous créons des choses qui obtiennent un taux d’approbation de 100%, il n’y a pas besoin de démocratie. Notre Roi est un grand leader, un dirigeant juste et équitable et nous essayons d’être comme notre Roi, de penser comme des rois et, par conséquent, nous finissons par être en phase. Et si le Roi n’aime pas, je n’aime pas non plus.

Donc vous êtes tous des mini-rois.
Johannes Eckerström : D'humbles serviteurs du Roi qui s’efforcent d’être dignes de notre grand seigneur et maître.

Votre album est assez épique. Cela ressemble pratiquement à une bande originale de film. Par exemple, le deuxième titre, "Legend of The King", dure 8 minutes, avec des progressions. C’est comme un film. Avez-vous des influences cinématographiques et quelles sont elles  ?
Johannes Eckerström : Absolument. Il y a beaucoup de passerelles dans tout ce qui nous inspire. Par exemple, si nous parlons cinématographiquement, une fois que nous avons commencé à tourner et à traiter nos clips comme de l’art et pas seulement pour mettre nos chansons sur YouTube, la musique a bien sûr commencé à façonner la vidéo d’une autre façon. Pour "Avatar Country", nous pensons à l’ensemble de l’image. Donc, dans ce cas, quelque chose comme "The Wall" de PINK FLOYD serait une influence, par exemple. Musicalement, Ennio Morricone serait une influence. Il y a tellement de références comme ça. 
Le Roi : La preuve, nous tournons des clips cette fois pour toutes les chansons de cet album. 
Johannes Eckerström : Nous nous efforçons de filmer de plus grandes parties de cet album que tout autre disque réalisé dans le passé. Le tout pour former une histoire complète. C’est encore un travail en cours au moment où nous nous parlons. Pour en revenir aux inspirations, le croisement se fait aussi dans d’autres domaines que le cinéma. Par exemple, en tant qu’artiste, j’ai l’impression d’avoir appris ce qu’il faut faire sur scène et sur la façon de traiter une scène autant des musiciens que des lutteurs professionnels. Parce que si vous regardez des interviews, ils ont tendance à parler de ce qu’ils font devant un public de manière identique à celle d’un musicien. Il y a donc beaucoup d’exemples. Je trouve énormément d’inspiration chez Trey Parker, Matt Stone - les gars de South Park - parce qu’ils raisonnent autour de ce qu’ils créent et comment ils créent des choses pour eux-mêmes. Et puis, ils ont un public qui, je suppose, adhère parce que c’est quelque chose qui vient du cœur. Cela semble très authentique et pur, et ils auraient pu suivre une formule, mais ils continuent. South Park compte 21 saisons mais ça ne cesse de changer, d’explorer, d'essayer d’apprendre quelque chose de nouveau, et je peux m’identifier et être très inspiré par cela.

Il y a un aspect très corrosif dans South Park. Est-ce aussi votre cas ? Est-ce quelque chose que vous essayez de percer ? Parce que tout est si politiquement correct et artificiel de nos jours...
Johannes Eckerström : Je pense que ce n’est pas vraiment ce que nous voulons faire d’une façon ou d’une autre. Ce que nous essayons de réaliser, c’est toujours trouver un niveau d’honnêteté plus profond dans la façon dont nous nous exprimons musicalement, dans les textes, tout... Et simplement d’essayer de faire des choses qui ont d'abord un sens pour nous et nous excitent. Et puis, je ne me soucie pas de savoir si c’est trop violent ou si c’est trop gentil, ce que font certaines personnes. Donc, il n’y a pas d’ordre du jour en termes de ... Notre seul genre politique pour ainsi dire est de répandre les connaissances de notre grande monarchie Avatar. Nous essayons d’expliquer politiquement pourquoi nous sommes une monarchie en cette année 2018. Vous dites 2018... au pays d'Avatar, c’est l’Année du Roi, comme l’était l’année dernière et que la prochaine le sera aussi. Au pays d'Avatar, nous n’avons pas besoin de perdre du temps avec des élections. Pas parce que nous sommes une dictature oppressive - non, nous sommes une monarchie - c’est juste que tout le monde aime le Roi. Il possède un cote d’approbation de 100%. Pourquoi perdre du temps avec une élection quand tout le monde voterait pour le Roi de toute façon. Les gens peuvent se détendre et aller faire un pique-nique à la place d’une élection. Les choses sont politiquement correctes, nous ne sommes peut-être pas politiquement corrects, mais nous ne sommes pas non plus dans la provocation. Je ne m'inquiète pas pour ça. Je me soucie juste de rester fidèle à mon Roi et à nos valeurs.

Dans "Avatar Country", les influences ne sont pourtant pas exclusivement metal, mais c'est le genre dont vous vous revendiquez ? Majesté, à quand remontent les origines de votre passion pour ce courant ?
Le Roi : J’ai grandi en écoutant les BEATLES, QUEEN, tous ces vieux groupes ... ce que mon père écoutait. Puis quand j’a découvert le metal, je suppose que j'ai aimé parce que c’était... réel. Toute la musique qu'on entend à la radio, je ne dis pas que c’est mauvais, mais une grande partie de la musique n’est faite que pour produire de l’argent. Il n’y a pas d'âme, et pour moi, il est très important que vous puissiez sentir que cela signifie réellement quelque chose pour celui qui l'interprète.
 


Le metal est la nourriture pour l’âme, comme dans le pays d’Avatar.
Le Roi : Exactement.

Qui est la reine ? Il devrait y avoir une reine dans le pays d’Avatar.
Le Roi : C’est vrai. En ce moment, je dois dire que c’est ma guitare parce que c’est avec elle que je passe le plus clair de mon temps.

Et si une reine prenait le contrôle du pays ?
Le Roi : Nous verrons bien quand cela arrivera !

Comment voyez-vous l’avenir du metal ?
Le Roi : Espérons que le metal continuera d’aller de l’avant. Nous y travaillons. On a l’impression que le genre heavy metal s'essouffle. Il y a encore beaucoup de groupes de rock, mais je parle de heavy metal. Je trouve que c’était plus important il y a quelques années, mais avec un peu de chance, ça va reprendre.

Pourquoi pensez-vous qu’il est en train de disparaître ?
Le Roi : Probablement à cause de toute l’industrie de la musique, la façon dont ça marche. Si on compare aujourd’hui à quand j’étais jeune, à l’époque j’achetais 2-3 CDs par mois, et puisque c’est tout ce que j’avais, je les écoutais correctement du début à la fin. De nos jours, quand vous avez Spotify, tant que vous avez internet, vous pouvez accéder à peu près n’importe quoi. Je pense que beaucoup de gens écoutent les premières secondes d’une chanson : “Ce n’est pas bon!”, ils passent au suivant. Ça ne leur parle pas en quelques secondes, ils passent à autre chose. La façon dont la musique pop est construite, c’est censé aguicher les gens dès les premières mesures. Je pense souvent au metal et ce n'est pas construit pour ça, parce que ce sont des chansons plus longues et des compositions plus complexes. Ça ne s'aborde pas de la même manière.
 


​Vous devez l’apprécier un peu comme une oeuvre de musique classique.
Le Roi : Oui, exactement.

L'album "Avatar Country" est avant tout un concept. Va-t-on le retrouver sur scène aussi ?
Le Roi : Partiellement. Nous allons avoir beaucoup plus de production que d'habitude... un trône, de nouveaux costumes. Le thème de l’album sera complètement intégré.

Et une couronne ?
Le Roi : ...et une couronne !

••• Une annonce très exceptionnelle d'AVATAR sera faite sur l'antenne de HEAVY1 dans les prochains jours, alors restez connectés •••

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