12 février 2018, 19:30

VINTAGE LIVE REPORT - Manard (ULTRA VOMIT)

• SUICIDAL TENDENCIES @ Saint-Sébastien-sur-Loire (L’Escall) - 27 avril 1995


Pour chacun d'entre nous, il y a eu LE concert qui nous a donné le virus du metal. Le Vintage Live Report n'est donc pas un compte-rendu comme les autres puisqu'il a été le déclencheur d'une passion. Manard, batteur d’ULTRA VOMIT, regarde dans le rétro de son kammthaar…


Mon premier concert, c’était SUICIDAL TENDENCIES à côté de Nantes. J’avais 15 ans, j’écoutais du metal depuis un an-un an et demi et très vite, c’est devenu un de mes groupes préférés. Il y avait beaucoup de « motherfuckers » dans les textes et quand tu es ado, ça te parle. J’étais dans ma période “explicit lyrics”, à fond dans deux groupes : SUICIDAL et BODY COUNT, qui vient tous les vingt ans en France. C’est bien tombé, ST faisait une longue tournée en France, au moins d’une dizaine de dates. Pour moi, le groupe avait une aura incroyable. Le côté gangsta, cosmopolite, avec Rocky George qui, à l’époque, devait être l’un des rares Blacks à jouer du metal, le charisme de Mike Muir, les paroles… Je trouvais ça fascinant.

J’ai vraiment eu ma période SUICIDAL TENDENCIES et c’est bien tombé puisque c’était leur “tournée d’adieu”. Ça fait un peu rire quand on dit ça aujourd’hui… Ils ont splitté peu de temps après avant de revenir, mais pour moi, ils n’ont jamais retrouvé ce truc qu’ils avaient à l’époque. Il y avait un line-up incroyable avec Robert Trujillo, Rocky George, Mike Clark et Jimmy DeGrasso à la batterie. Quand Muir a reformé SUICIDAL, ce n’était plus du tout les mêmes musiciens et je pense qu’il a perdu un truc. Quelque part, c’était la tournée d’adieu du “vrai” line-up.
 

« Pour moi, SUICIDAL avait une aura incroyable. Le côté gangsta, cosmopolite, avec Rocky George qui, à l’époque, devait être l’un des rares Blacks à jouer du metal, le charisme de Mike Muir, les paroles… Je trouvais ça fascinant. »


Je suis allé au concert avec un pote parce qu’à 15 ans, je ne me sentais pas d’y aller seul. A l’époque, même si j’écoutais du metal, j’avais encore mon look “premier de la classe” : des grosses lunettes en cul de bouteille, des belles dents en avant et des cheveux très courts (sourire)… Côté look, je n’étais donc pas très metal et mon pote non plus d’ailleurs. Mes parents ont toujours été assez bienveillants sur le fait que je commence à me passionner pour la musique. Mon père m’avait acheté ma première batterie, mes parents s’étaient un peu saignés, et ils ont toléré que j'en joue dans ma chambre en acoustique… Pour ce qui est du concert, je pense qu’ils étaient un peu inquiets mais ça allait.
 


C’est plutôt quand on est arrivés devant la salle qu’ils ont commencé à flipper un petit peu. Et moi aussi. A 15 ans, j’étais plutôt grand pour mon âge mais les mecs étaient hyper grands, c’était un mélange de punks et de métalleux. Ça n’avait pas l’air très accueillant pour un petit jeune premier de la classe comme moi. Mon père a dû dire : « Bon, vous êtes sûrs que vous voulez y aller, hein ? » Et on a répondu que oui, oui, mon pote et moi, on voulait y aller. Mes souvenirs sont un peu lointains vu que ça date quand même, mais je sais que pendant le concert, je ne suis pas arrivé à aller tout devant parce que c’était trop violent pour moi et qu’à un moment, avec la chaleur, le volume sonore et le mouvement, j’ai eu la nausée pendant 5-10 minutes. C’était quand même assez extrême pour un premier concert, je ne m’attendais pas à ce que ça soit aussi puissant. Je ne pensais pas que c’était aussi fort… Mais ça n’a pas duré et ça reste un super souvenir.

J’ai le souvenir d’un solo de basse de Robert Trujillo qui m’a fait halluciner, mais je me demande si je ne mélange pas avec INFECTIOUS GROOVES qui est passé un an plus tard dans la même salle… Il paraît qu’à l’époque, Mike Muir était malade mais ça va, il a fait le show. J’étais surtout fan des deux derniers albums en date, « The Art Of Rebellion » et « Suicidal For Life », et je n’ai pas beaucoup accroché aux titres des premiers albums qu’ils ont joués. Je n’ai jamais été très branché punk. Je n’attendais qu’une chose : qu’ils jouent des titres de « Suicidal For Life ».

Ces derniers temps, je dois bien avouer que j'ai perdu un large intérêt pour le groupe, principalement parce que le line-up n'est plus le même, mais aussi parce qu’ils sont focalisés principalement sur le punk, l'aspect metal étant assez limité. Et moi, comme on l'a dit précédemment, je suis plus un fan de ST période metal, en étant large de « How Will I Laugh Tomorrow… » (1988) à « Suicidal For Life » (1994). J’ai quand même écouté l'album « 13 » (2013), et honnêtement, autant Eric Moore, le batteur sur cet album, est un véritable monstre, autant j'ai détesté son style sur du metal. J'ai vraiment trouvé que ça n’était pas adapté. Et encore pire en live lorsqu'il changeait complètement les anciennes parties.

J’étais donc plutôt content quand a été annoncée l’arrivée de Dave Lombardo dans le groupe. Mais au final, et même si sa performance sur « World Gone Mad » est excellente, j'ai été assez déçu de l'album en lui-même, même si je l’ai plus apprécié que les précédents, principalement parce qu’il est trop punk et pas assez metal. J’aimerais tellement retrouver le line-up de « Lights… Camera… Revolution ! » (1990)  avec George et Clark…
 

« J’aimerais tellement retrouver le line-up de « Lights… Camera… Revolution ! » avec Rocky George et Mike Clark… »


J’ai commencé la batterie en 1994. J’avais des potes qui avaient un an ou deux de plus que moi qui jouaient déjà de la guitare et de la basse. C’est pour ça que même si j’ai longuement hésité entre la guitare et la batterie, j’ai finalement choisi la batterie, pour qu’on puisse jouer ensemble. Quand j’ai vu SUICIDAL, j’avais un tout petit peu commencé à jouer mais je ne comprenais rien à l’époque. Je suis autodidacte. ST, c’était, “un concert de profane” en quelque sorte, j’ai juste pris les trucs dans la tête et j’étais super heureux d’entendre les morceaux en live mais je n’analysais pas encore à l’époque.

Le premier batteur que j’ai vu en live et qui m'a mis une tarte, c’est Nick Menza avec MEGADETH en 1997, sur la tournée “Cryptic Writings”, au Zénith de Paris. Menza, c’est une de mes grosses influences. J’ai toujours été un peu plus MEGADETH que METALLICA, même si j’adore les deux groupes. Forcément, avec les potes, on a repris tout le répertoire de METALLICA mais je préfère toujours jouer les morceaux de MEGADETH. Menza est – enfin, était – un grand batteur mais c’est surtout l’intensité qu’il mettait dans son jeu qui m’a impressionné. Dès qu’il pouvait se lever, il se levait, faisait la descente debout. J’hallucinais. Et puis il avait un kit hyper impressionnant, avec toutes les cymbales suspendues au rack, sans pieds de cymbales, et la batterie en plexiglas… C’est un des concerts qui m’a marqué avec celui de SUICIDAL.

Le groupe avec lequel je jouais à l’époque n’avait même pas de nom. Pendant six-sept ans, j’ai joué avec les mêmes potes dans le même grenier/débarras, sans jamais faire de concerts, on travaillait juste nos instruments en faisant des reprises du mieux qu’on pouvait. Au départ, c’était principalement du METALLICA, « Kill ‘Em All », « Master Of Puppets ”, “Enter Sandman”… Après, on a parsemé avec du MEGADETH et quand le niveau a commencé à monter, on a mis un peu de SLAYER, du “peinard” comme “Mandatory Suicide” par exemple. Suite à quoi on a commencé à varier un peu. On reprenait “Genghis Khan” de MAIDEN, du CARCASS, du ANNIHILATOR… La base de mes goûts musicaux, c’est le thrash, mais ils vont du hard FM au death et au black. Et un jour, sur CaraMail, je suis rentré en contact avec Fetus (chanteur/guitariste d’ULTRA VOMIT) qui cherchait un batteur. Je me suis dit que ça pourrait être marrant de jouer avec un autre gars, pour changer un peu. ULTRA VOMIT (dont on voit ci-dessus le tout premier line-up et ci-dessous la formation actuelle, NDJ) est donc mon premier “vrai” groupe.
 


Le futur proche d’ULTRA VOMIT

• Une bonne cinquantaine de concerts, dont les 13 dates du Hellfest Warm-Up aux quatre coins de la France, le Download le 16 juin et l’Olympia le 13 octobre. Vous ne pourrez pas leur échapper…

• Le tournage de deux vidéos : “Evier Metal”, un clip « assez ambitieux, plus que celui de “Kammthaar” » promet Manard qui sait (normalement) de quoi il parle. Et un titre pas encore dévoilé en animation…

• Une tournée québecquoise en juillet, parallèlement à un gros festival auquel participeront les Nantais.
 

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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