23 mai 2018, 16:37

FISHBONE

• "Give A Monkey A Brain And He’ll Swear He’s The Center Of The Universe" - 1993 (Columbia)


Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.


Lorsque paraît l’album (attention, on prend son souffle !) « Give A Monkey A Brain And He’ll Swear He’s The Center Of The Universe » il y a 25 ans de cela le 23 mai 1993, FISHBONE (maison fondée en 1979) a déjà une belle carrière et sorti trois albums. Pour ceux qui s’interrogent sur le caractère mystérieux de ce titre, il leur faut consulter internet car il provient d’un texte « religieux » affiliée au discordianisme. On vous laisse aller voir par vous-mêmes,  ça vaut son pesant de « cahuètes Chris’ine ! ». Bref, niveau barré, les musiciens de l’arête de poisson (« fishbone » en VO) se posent là. Leur chanteur-saxophoniste Angelo Moore pose régulièrement à cette époque pour le magazine ricain de la fumette High Times (avec son saxo bourré de marijuana notamment) et en fait la promotion ainsi qu’un usage quotidien. Combo fou-fou mais hyperdoué, FISHBONE réussit néanmoins à concentrer ses efforts en studio pour aboutir à un disque à part qui ne sera d’ailleurs jamais réitéré par la suite, ne serait-ce que par le fait d’être le dernier à réunir tous les membres originaux de la formation.

Fourre-tout en terme de genres, on passe du metal lourd (''Swim'' et son clip de fada visible en fin de chronique et avec l’ajout sur disque d’un extrait de sketch du comédien Damon Wayans décrivant son expérience d’un concert du groupe) ou atmosphérique (''End The Reign'') à du ska jazzy parfaitement maîtrisé et inspiré sur ''Unyielding Conditioning'' ou de la fusion furieuse sur ''Properties Of Propaganda''. Un reggae triste fait même son apparition pour le morceau ''They All Have Abandoned Their Hopes''. Reggae ? Punk ? « Punky reggae party ! » rétorquerait Marley père et ''Warmth Of Your Breath'' de débouler dans les enceintes. Si cette amalgame de morceaux si différents les uns des autres s’avère sur le papier totalement indigeste, à l’instar de la recette du gloubi-boulga de l’orangé Casimir (ceux qui ne la connaissent pas, elle se trouve sur internet aussi), il n’en est rien pour les oreilles pour peu que l’on ait les cages à miel (ou les feuilles de chou, selon que l’on soit plutôt sucré ou salé) ouvertes à la mixité musicale. Et puis en plus, ça joue grave derrière ! Section de cuivres de dingues et un duo basse/batterie qui suinte la soul par tous les pores. Les guitaristes ? A l’avenant ma bonne dame ! Ca skank si besoin ou ça shredde s’il le faut. « Versastyle » me souffle Lord Kossity…

Malheureusement, c’est après cet enregistrement que les choses se sont gâtées. Le guitariste Kendall Jones se barre du groupe, est soupçonné d’être atteint de troubles mentaux (ce qui n’est pas sympa à son encontre car si on écoute le titre ''Drunk Skitzo'', on peut en dire de même de toute la bande) et s’enfuit en Californie où le bassiste Norwood Fisher, croyant que Jones est aux prises d’une secte religieuse, l’embarque de force et se retrouve accusé de tentative d’enlèvement. L’usage intensif de la marijuana tendrait, parait-il, à rendre parano certains de ses usagers réguliers et assidus… Un concert de soutien fut même organisé pour payer les frais d’avocat de Fisher avec, à l’affiche, PORNO FOR PYROS (excellent side-project de Perry Farrell, leader de JANE’S ADDICTION), PRIMUS, TOOL et ALICE IN CHAINS. Pour recentrer le débat musicalement, il est regrettable de constater que ce disque ne se soit classer que 99è au classement du Billboard US malgré une qualité rare en termes de compositions et qui ont été très bien mises en valeur par le fantastique producteur Terry Date (PANTERA, SOUNDGARDEN, 24/7 SPYZ). Quant au live, c’est peut-être plus ce que c’était comme on a tendance à le dire des vieux groupes mais ça reste furieux quand même (l’ancien guitariste de SUICIDAL TENDENCIES, Rocky George, étant même de la partie). Un conseil, n’hésitez pas à aller les voir s’ils s’aventurent près de chez vous car comme le chantait Bon Scott sur le morceau d’AC/DC , "Live Wire" : « If you're looking for satisfaction, there's satisfaction guaranteed… ».

Pour aller plus loin :

« Truth And Soul » (1988)
« The Reality Of My Surroundings » (1991)



 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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