25 août 2018, 11:00

METALLICA

• "…And Justice For All" - 1988 (Elektra)


Nous sommes (déjà) en 2018 et cet album fête ses 30 ans ! Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.


Sorti le 25 août 1988, « …And Justice For All » est le quatrième album de METALLICA et le premier qui va commencer à susciter de vives critiques, créer une tension palpable chez les fans (mais qui sont les vrais, les faux ?) et celui qui va marquer indéniablement un tournant dans la carrière du groupe. Premier album suite au décès du bassiste Cliff Burton qui se voit remplacer par la force des choses par un transfuge de FLOTSAM & JETSAM, Jason "Newkid" Newsted. Pressenti au départ, le producteur Mike Clink qui vient d’ajouter à son curriculum l’album « Appetite For Destruction » de GUNS N’ ROSES, est viré lorsque le choix initial des Four Horsemen, Flemming Rasmussen, avec qui ils ont déjà enregistré auparavant, se libère début janvier 1988, date à laquelle le quatuor entre alors aux studios One On One de Los Angeles.

En 1988, METALLICA qui ne tourne plus en première partie d’autres formations (même s’il participe aux Monsters Of Rock cette même année), a prouvé en trois albums référentiels qu’il est un des leaders et a su faire évoluer son style sans renier ses origines, ce qui en fait un pionnier et un pilier de la scène de cette époque. A l’étonnement des fans suscité par la longueur des nouveaux titres qui oscillent pour leur grande majorité entre 7 et 10 minutes (« …And Justice For All » sort d’ailleurs au format double LP), il est bon de rappeler que sur ses précédents disques, certaines compositions étaient déjà loin du format radio de 3 minutes 30, quand bien même METALLICA n’est pas vraiment le genre des radios grand public. Il le deviendra trois ans plus tard mais ceci est une autre histoire… Débutant par "Blackened", un titre "écolo" suivie par un pamphlet sur le système judiciaire, l’éponyme "…and Justice For All", on est interloqués et presque sidérés par un détail, si tant est que cela en soit un : l’absence de basses. Quand on le compare à l’EP paru l’année précédente, « Garage Days Re-Revisited – The 5.98 $ EP » avec cette basse ronde et ronflante, presque prédominante, on se rue sur l’équaliseur de sa chaîne stéréo pour vérifier si les basses sont à zéro. Eh non, leur absence est belle et bien voulue. Mais que s’est-il passé alors ? Aujourd’hui encore, le flou est de mise et l’absence du producteur lors de l’étape du mixage (what the fuck?!) semble en être la cause principale. Mais derrière ? Bataille d’égos entre James Hetfield et Lars Ulrich, têtes de proue du navire de guerre ou l’envie de "venger" Cliff ? Peut être aussi. Ajoutez à cela un son de guitares rêche et abrasif, une caisse claire euh… particulière et vous obtenez un son global euh… particulier. Et c’est tout cela qui fait aussi ce qu’il est devenu. Adoré ou détesté, il n’a laissé personne indifférent. Les compositions qu’il renferme sont toutes des classiques ("One" en tête) même s’il aura fallu attendre plus de vingt ans parfois pour entendre enfin en live et dans toute sa puissance "The Frayed Ends Of Sanity" ou encore une trop rare "Dyers Eve" (comme à Nîmes en 2009) dans les set-lists de toutes époques.

Avec cet album, METALLICA serait passé de l’autre côté de la Force. De Chevalier Jedi luttant avec la rébellion, il serait devenu Guerrier Sith ayant vendu son âme. C’est du moins ce que pense la frange "bête" des fans alors qu’en réalité, le groupe devient ce à quoi il a toujours prétendu et ce, alors que James rencontre des problème d'alcool, usant de substances chimiques (à l’instar de tous dans le groupe, chose dont ils ne se sont jamais vantés dans la presse ou en public comme ont pu le faire des formations comme MÖTLEY CRÜE qui se camaient eux, à ciel ouvert). Les chiffres de vente (l’argent, le nerf de la guerre !) atteignent près de 2 millions d’exemplaires écoulés aux Etats-Unis sur la seule année 1988 pour un cumul mondial qui atteint aujourd’hui les 9 millions d’unités. La vidéo du titre "One" joue un rôle moteur dans la réussite de l’entreprise, en étant la première que tourne le groupe et en se donnant les moyens d’en faire quelque chose d’unique et jamais vue. La home-video « 2 Of One » sort en 1989 avec la version courte (renommée "Jammin’ Version") et la version stantard de la chanson incluant des images du film Johnny Got His Gun sont utilisées et dont les paroles s’en inspirent. Carton plein, heavy-rotation sur MTV avec le succès que l’on sait.
Le groupe s’embarque dans une tournée marathon qui passe par la France à trois reprises (Toulon, Montpellier et Paris), donne des concerts de plus en plus longs avec une scénographie conséquente (l’écroulement de Lady Justice est un point d’orgue des shows) et devient définitivement la machine de guerre inébranlable qui allait asseoir sa toute-puissance à la sortie du « Black Album ».
 


Pour aller plus loin :

« Kill ‘Em All » (1983)
« Master Of Puppets » (1986)
« Metallica » (Black Album) (1991)
« Death Magnetic » (2008)
« Hardwired… To Self-Destruct » (2016)


 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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1 commentaire

User
Phucking Phiphi
le 30 août 2018 à 10:18
Je suis un fan "bête".
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