Après une campagne de financement participative couronnée de succès, que donne donc ce « Strangers » ? Enregistré en décembre et janvier dernier à Paris dans le quartier de Belleville avec Francis Caste, qui avait déjà produit leurs deux premiers albums, ces nouveaux titres forment un tout plus que percutant où l’agressivité est savamment dosée et laisse parfois (souvent) la place à un groove démoniaque et contagieux. Si l'on rajoute à cela un nouveau guitariste et un nouveau tourneur, ces changements ont permis à BUKOWSKI d’aborder ce disque différemment et de livrer un album à part dans sa discographie. Le meilleur ? Les artistes ont souvent tendance à vouloir le croire mais là, on ne peut qu’abonder en ce sens
S’il est plus mélodique, cela reste du "BUKO" pur jus et il est d’ailleurs difficile de les cantonner à un style particulier précis et c’est tant mieux ! Cela tend à prouver que le groupe propose un mélange unique et qui lui appartient. Il y a du groove, je l’ai dit (sur la finale ''Bad Habits''), des explosions hardcore (''Haters'' qui souffle le chaud et le froid au sein de ce même titre), des passages presque psyché/grunge à certains moments (''Starless Night'') et la furie du metal sur la monstrueuse ''Easy Target'' qui annihilera toute autre présence scénique à leurs côtés lors des prochains concerts à venir. Les quatre musiciens, dont les frères Matthieu (chant, guitare) et Julien (basse, chant) Dottel, sont remontés comme des coucous, et ceux qui ont pu les voir au Hellfest cette année ne diront pas le contraire.
Le séquençage de ce disque est également judicieusement étudié pour faire monter la pression au fur et à mesure des titres. « Strangers » s’ouvre avec délicatesse sur ''Facts and Consequences'' (rassurez-vous, ça part à fond la caisse quand même sur le break), pour finir vers l’épique (et colégram) sur ''A New Sun'' avec son clin-d’œil au thème du film Rocky III, L’œil du tigre, si tant est qu’il leur soit nécessaire de nous rappeler que l’on venait de prendre une salve de directs du gauche en pleine face.
Un clin d'œil au pape du reggae intervient à la toute fin de "Mater Dolorosa", preuve de l'ecléctisme musical (et du bon goût) des membres de cette formation qui manie également l'humour par petites touches bienvenues...
Habitants des quatre coins de la France, repérez les dates de passage de BUKOWSKI près de chez vous et ne manquez surtout pas d’aller soutenir et applaudir un groupe qui, depuis 2006, aligne les sorties de qualité sans coup férir et surtout, courez acheter « Strangers ». Vous êtes encore là ? VOUS ATTENDEZ QUOI ?
