RED DRAGON CARTEL est un groupe fondé par Jake E. Lee qui entre autres faits d’armes, a officié avec Ozzy Osbourne avec qui il enregistra deux albums, « Bark At The Moon » et « The Ultimate Sin » entre 1982 et 1986. Depuis, bien des litres d’eau ont coulé sous les ponts et quatre ans après un premier album auto-intitulé, nous voici avec un deuxième disque nommé « Patina » (Patine en français soit : dépôt qui s'est formé progressivement sur certains objets ; couleur prise avec le temps). Ce titre évoquera de suite la longue carrière du guitariste qui vit une seconde jeunesse avec ce groupe qui, s’il ne truste pas les têtes d’affiche de festivals, ne s’en avère pas moins intéressant et solide.
Après une petite valse de musiciens qui a eu lieu après la sortie du premier album, le line-up est redevenu stable pour laisser la valse de côté et se concentrer sur le hard rock. Le chanteur Darren James Smith (ex-HAREM SCAREM) s’adapte à l’ensemble et Jake E. Lee a également recruté du lourd à la rythmique avec un ex-LYNCH MOB à la basse, Anthony Esposito, ainsi que Phil Varone (ex-SAIGON KICK et SKID ROW) à la batterie. Et ce bon Jake alors ? A-t-il sorti du riff bien lourd et du solo qui éclabousse ? Ben oui. Les guitares rythmiques de ''Havana'' et ''Crooked Man'' en attestent.
Au rayon des réussites, citons ''Chasing Ghosts'' et son excellente ligne de basse introductive, ''Punchclown'' également ou encore ''Ink & Water'' qui, pour cette dernière, a des relents de THE BEATLES pour les mélodies vocales, et se voit dotée d’un pont qui oscille plutôt vers le répertoire de THE DOORS. Le son est très bon en ce qui concerne le côté production dont Jake et Anthony Esposito se sont chargés, avant de confier le tout au talentueux Max Norman que Jake connait bien, celui-ci ayant travaillé notamment sur des albums d’Ozzy Osbourne mais aussi LOUDNESS et MEGADETH.
S’il ne révolutionne bien évidemment pas le genre (d’ailleurs, qui peut s’en targuer en 2018 ?), ce deuxième disque de RED DRAGON CARTEL ne fait pas moins son job et le fait très bien par ailleurs. Les dix titres (onze avec le titre bonus ''Havana'' en version acoustique), s’insèrent progressivement dans le cerveau de l’auditeur en dévoilant bien plus de nuances qu’il n’y paraît de prime abord, et à l’arrivée de ces premiers frimas, je vous le recommande chaudement.