23 novembre 2018, 11:52

NORD

• "And Now There's Only a River Left Behind"

Blogger : Clément
par Clément
Album : And Now There's Only a River Left Behind

Auteurs d'un premier EP, « Monsters », paru en 2015, les Parisiens NORD constituent une sorte de chaînon manquant entre les DEFTONES et CULT OF LUNA. La nonchalance mélancolique du premier allié à la profondeur des ambiances du second affiche d’entrée de jeu quelques prédispositions pour s'extraire de la masse grouillante, un bon point pour eux. L’introductif "The Quiet Walker" en est une très bonne illustration, entre calme et tempête, voilà une carte de visite qui met à l’honneur une section rythmique bien carrée et des ambiances éthérées du meilleur effet. Déluré et sans complexe, le trio maintient cette tension à fleur de peau tout du long avec une mention spéciale pour "The Only Light" et "Holy Mountain" qui rappellent les prouesses de certaines formations du label Roadrunner au début des années 2000 : 36 CRAZYFISTS et GLASSJAW en têtes de liste. Alors que "Silent Shapes" ou "Xibalba" évoquent quant à eux un côté moins incisif, plus en retenue qui donne un peu d’oxygène entre deux embardées bien musclées.

Les cinquante minutes affichées ici au compteur passent comme une lettre à la poste, le groupe est à l’aise dans les différents registres auxquels il se frotte avec une maturité surprenante. L’ajout de nombreux éléments qui sortent du cadre imposé tels les violons, violoncelles, tuba et quelques chœurs achèvent de rendre ce tableau réussi. Principalement parce qu’ils sont utilisés avec justesse et ne font pas office de simples gimmicks qui viendraient jouer le rôle de cache-misère. Quant à la production solide et fouillée signée Clément Decrock dans son Boss Hog Studio, elle donne une coloration plus rock que metal à l’ensemble et devrait lui garantir un certain "replay power", concept si cher à nos camarades anglophones au sujet de ces albums qui tiennent la route sur la durée.

Pour sûr, les trois années qui séparent la sortie de « Monsters » et « And Now There’s Only a River Left Behind » ont été bien mises à profit pour affiner le propos musical du trio. Plus mélodique, intimiste mais en même temps plus ouvert et chaleureux, ce qui n'est pas incompatible, ce premier effort s’affirme avec quelque mois d’avance comme un disque idéal pour annoncer un printemps radieux. A moins que vous ne préfériez sa présence réconfortante pour les longues soirées d'automne au coin du feu...

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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