2 février 2019, 7:19

IRON MAIDEN

• Please Professor Maiden, teach me! (Part 3)


 

Si nombre de formations (la plupart même) inventent leurs textes de toutes pièces, IRON MAIDEN a depuis le départ choisi la littérature, le cinéma ou encore l’Histoire comme points d’ancrage des paroles de la plupart de ses chansons. C’est ce postulat qui fait qu’aujourd’hui, vous allez pouvoir combler éventuellement quelques lacunes et, comme cela a été le cas pour moi, apprendre quelques "trucs" qui vous feront à coup sûr briller en société ! Un album à la fois, dans l’ordre chronologique de leur sortie dans la discographie du groupe.

Un grand merci à Laurence Faure et l’aide précieuse qu’elle m’a apportée à l’élaboration de cet article.
 

« The Number Of The Beast » (1982)

"Children Of The Damned"

Suite directe de Village Of The Damned, le film anglais Children Of The Damned (Les Enfants Des Damnés), sorti en 1964, suit un groupe d’enfants aux pouvoirs paranormaux qui, bien qu'ils aient d'angéliques têtes blondes, n'en sont pas moins capables de se comporter de façon aussi maléfique que pourrait le faire une entité démoniaque ou extra-terrestre. L'habit ne fait pas le moine dit-on. MAIDEN a rejoué ce morceau en 2016 et 2017 lors de la tournée “The Book Of Souls World Tour”.
 


"The Prisoner"

« We want information... information... information / Who are you? / The new number 2 / Who is number 1? / You are number 6/ I am not a number! I’m a free man!  » Cette réplique que l’on entend dans l’introduction du morceau ''The Prisoner'' est tirée de la série culte Le Prisonnier diffusée la première fois en septembre 1967. Sous couvert d’une intrigue de thriller d’espionnage se mêlent des éléments de fantastique, de science-fiction et de nombreuses allégories. Elle raconte l’histoire d’un agent secret britannique qui démissionne brutalement de son poste et rentre chez lui mais alors qu'il boucle ses valises, un gaz anesthésiant est diffusé dans son appartement. A son réveil, il est dans un lieu appelé Le Village. Endroit étrange, à l'architecture baroque, dirigé par Numéro 2 et habité par une communauté de villageois atypiques pour ne pas dire étranges. Un badge numéroté sur la poitrine les identifie tous. Notre héros est désormais Numéro 6 mais il réfutera tout du long cette appellation et se déclarera libre envers et contre tout. C’est Patrick McGoohan qui joue le rôle du prisonnier et lorsque MAIDEN voulut utiliser ses répliques, c’est le manager Rod Smallwood qui se chargea de l’appeler directement car McGoohan détenait les droits de la série. Il demanda alors qui était IRON MAIDEN et lorsqu’on lui répondit : « Un groupe de rock », il y eut un silence au bout du fil puis un bref et directif « Do it! » (« Allez-y ! ») avant de raccrocher net, laissant Smallwood et Harris abasourdis.
 


"The Number Of The Beast"

Faire d’un cauchemar l’un des titres les plus connus et emblématiques de son groupe, il faut s’appeler Steve Harris pour que cela se produise. En effet, même si le sujet de la chanson n’y fait pas directement référence, c’est après avoir visionné le film Damien la malédiction II que le bassiste se réveille à la suite d’un mauvais rêve, celui qu’il décrit dans ce morceau. Ce film sorti en 1978 et réalisé par Don Taylor raconte la suite des aventures (si tant est que cela en soit) du jeune Damien Thorn qui est l’incarnation de l’Antéchrist et apprend dans ce film à contrôler ce pouvoir. Par ailleurs, des scènes d’un film de 1958, How To Make A Monster, ont été utilisées et incluses dans la vidéo en support de ce morceau. Les paroles elles, parlent d’une personne qui assiste à une messe noire et qui, incapable de résister, rejoindra finalement les satanistes.

Quant à l’introduction narrée, « Woe To You O Earth And Sea… », elle n’est autre qu’un extrait du livre des Révélations et plus précisément des versets 12:12 et 13:18. Elle fut déclamée par l’acteur Barry Clayton qui demandait bien moins d’argent que leur premier choix, Vincent Price, célèbre acteur de films d’horreur des années 60 en particulier mais qui connut également une carrière importante dans d’autres genres.
 


 


"Run To The Hills"

Cette chanson, sous ses airs gais et rythmés par les « tagada tagada » des guitares et de la basse rappelant la course d’un équidé, dépeint des faits autrement plus graves, celui du conflit durant la colonisation entre les Indiens natifs d’Amérique et les Tuniques Bleues (les vraies, pas celles plus amusantes de la bande dessinée). Elle est écrite selon le point de vue des Amérindiens dans le premier couplet (« L’homme blanc a traversé les mers et nous a amené la douleur et la misère ») et des Tuniques Bleues dans le reste du morceau (« Chassant les peaux rouges et les renvoyant dans leur trou, les battant à leur propre jeu »). Dans le troisième, c’est un narrateur “neutre” qui raconte les faits (« Violant les femmes et tuant les hommes, les seuls bons Injuns sont domptés. Ils leur ont vendu du whisky et ont volé leur or, ils ont réduit les jeunes en esclavage et ont détruit les vieux »)…

Et pour clore ce troisième chapitre, la vidéo de "Run To The Hills" qui contient des images du film The Uncovered Wagon réalisé par Jay A. Howe en 1923, un film burlesque où les wagons (ici, des chariots en VF) sont en fait des voitures bâchées et où les Amérindiens chevauchent des bicyclettes.
 


« Iron Maiden » (1980)
« Killers » (1981)
 

Photos – Source : Wikipedia Creative Commons

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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