7 février 2019, 23:28

GHOST

@ Paris (Le Zénith)

In Ghost We Trust ?
GHOST a upgradé son niveau, c’est un fait avéré ! 6000 personnes étaient présentes au Zénith parisien, rempli comme la Place St Pierre à Rome lorsque sa Sainteté s'adresse à ses fidèles. La grande salle de la capitale s’est transformée hier en Vatican mystique débordant de fidèles de toutes générations, tous styles confondus. Tobias Forge, en acteur/artiste polyvalent, chef d’orchestre, visionnaire, revient à l’endroit où il avait ouvert pour MASTODON et SLAYER en 2014. Il est à son Zénith. L’ascension de son projet, de son bébé démoniaque, est progressivement exponentielle.

Exit les Emeritus, le Cardinal Copia, en rouge et noir, est bien présent. Ses Ghouls et Ghouless l’assoient sur un futur trône papale du hard pop à consonance esotérique, érotique, poétique, épique, franchissant les frontières du grand public. Forge a amené avec lui sur cette tournée ses amis CANDLEMASS (il en est fan) qui ouvrent la soirée dans le doom le plus absolu. En attendant l’arrivée de GHOST sur scène, les queues au merchandising sont dantesques et tout est proposé dans l'esprit KISS, question goodies !

Le spectacle, car il faut le dire ainsi, est dans le style Broadway, avec le Cardinal se changeant régulièrement. Les lights sont somptueux. Le son est parfaitement calibré et non source de futures consultations continues chez l’ORL.
Il y a deux actes ce soir...
 


ACTE I

Petites musiques d’ambiance avec les habituels "Klara Stäjnor" et "Miserere Mei, Deus" - le Zénith plongé dans le noir. "Ashes" avec ses chœurs juvéniles retentit. Gros light, le groupe se positionne et envoie le single "Rats" avec son côté heavy FM eighties. L’arrivée du Cardinal est bien sûr ovationnée. Annonçons-le de suite, le concert est largement au-dessus de celui de la seconde édition française du Download. Le Cardinal va être dans une forme physique, psychique et vocale redoutable. Un sans-faute dans ses interprétations, ses rôles, la transcendance qu’il veut impulser au public tout acquis à sa cause tel un buvard de LSD lors d’un voyage psychique.
Ca enchaîne avec le heavy "Absolution" de l’album « Meliora ». Copia harrangue la foule « France ! », « Paris ! », « Are you with us ? ». Un peu de « Opus Eponymous », avec "Ritual" et "Con Clavi Con Dio", fait retomber la pression, le public ayant l’air surtout de mieux connaître le répertoire récent. GHOST part sur le "Per Aspera Ad Inferi" et son spectre malsain à la BLUE ÖYSTER CULT revisité. Le Cardinal laisse le champ libre à ses musiciens sur les longues plages sans chant mais reste néanmoins très présent. Place aux orgues et aux lignes mélodiques de guitares avec "Devil Church", puis au duel de guitares sur les extrémités de la scène. Une battle un peu longue qui voit gagner le Ghoul à la guitare blanche à droite de la scène. Tout cela pour introduire le hit "Cirice", époque Meliorienne.
Retour à l’instrumental "Miasma" avec Papa Nihil au saxophone et ce sacré son des années 1980. La foule est en folie. Petit break acoustique avec trois Ghouls assis sur les marches de cette magnifique scène, et Copia lance "Jigolo Har Megiddo". Cet acte donne la part belle à « Prequelle », le dernier album, avec les titres "Pro Memoria", "Witch Image", et "Life Eternal" qui clôt le show avec Copia vêtu de blanc...

Break annoncé d’une dizaine de minutes, le Zénith est dans le noir avec lights sanglants sur scène. Il faut générer de la frustration, de l’envie pour maintenir le public dans l’addiction positive !...
 


ACTE II

Le second acte est plus heavy avec les extraits de « Meliora » comme "Spirit", "From The Pinnacle To The Pit" et sa basse introductive, "Majesty" et ses riffs lourds. Les Ghouls assurent dans tous les sens. Le casting du groupe de Tobias lui permet d’aller où il veut. Les chœurs assurent depuis le début du spectacle. Back to the future avec un extrait heavy rock pour cette prière à Satan. La set-list est d’une homogénéité parfaite. Le choix des titres est minutieux avec "Faith", extrait du dernier album, ses « Yeah ! » du Cardinal, et son refrain magique.
Le 19ème titre du concert est le hit hard rock "Year Zero". Dès les premiers accords, tout le monde est en furie. Même dès les premières voix des chœurs enregistrés. Petite Spöksonat puis c’est au tour de "He Is", le "Still Loving You" de GHOST. A ce moment du spectacle, le public est en transe absolue. Le Cardinal Copia est en interaction absolue avec lui-même. Petit commentaire avant de partir sur "Mummy Dust". Le public surfe sur la main du Cardinal. Le groupe ne s’arrête pas là. Forge présente la reprise de Roky Erickson qui fait partie intégrante du répertoire du groupe. Sur ce titre, le Cardinal présentera tous les musiciens anonymes… Ghouououullllllls ! Ghououououlessssss !

Ensuite, c’est au tour du super single "Danse Macabre" avec ses lumières d'arc en ciel ! Tout le monde danse même les grands metalleux patchés de la tête au pied, tatoués, les filles sont en transe. Le Cardinal instille sa libido au public. Une vraie communion sexuelle pour ceux et celles happés par la langue et les cordes vocales de Forge. Finish one avec "Square Hammer", le Zénith est debout. Le groupe salue tout le monde ! Rappel final avec le classique "Monstrance Clock" avec au préalable le discours sexuel, appelant au plaisir personnel et aux orgasmes multiples. A noter que le Cardinal a proposé de copuler avec l’ensemble du public : « un par un mais que cela pourrait prendre beaucoup de temps ! »...

In Ghost We Trust ? OUI, définitivement. Copia, avec ses acolytes, a mis Paris à genou avec son hard pop mélodique et ses relents heavy. GHOST a marqué la France et a clairement mis un pied sur le haut de la scène rock, que l’on aime ou que l’on haïsse le groupe. Les GHOST lovers sont maintenant légion !  

5000 à Lyon, 6000 à Paris - Next step l’AccorHotel Arena à Paris ? - un nouvel album est en cours d’écriture... Que va nous sortir des connexions neuronales de Forge ? En attendant, GHOST revient le 12 mai au Stade de France en invité spécial de METALLICA.


Photos © CelEye Kopp - HARD FORCE


Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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