20 juin 2019, 23:50

KNOTFEST

@ Clisson


Comme il est de coutume de crier « Apéroooo ! » depuis plusieurs années sur le site, celui de cette année prend la forme d’un festival dans le festival, ou plutôt sur son site, afin de commencer pour certains les festivités plus tôt que d’habitude. C’est ainsi que 37 000 personnes ont investi les pelouses du Hellfest où la caravane Knotfest avait posé ses flight-cases pour la première fois en Europe. Au programme de cet "apéro" musical, dix groupes américains et européens répartis sur les deux mainstages, chacune dédiée à un continent.

Le groupe de hardcore SICK OF IT ALL envoie le premier riff de cette journée à 16h pétantes devant une audience qui, si elle est encore clairsemée, n’en est pas moins conséquente et s’avère une entrée en matière percutante. Ça enchaîne à toute vitesse, ses titres courts permettant à la formation de tirer 14 cartouches en 30 minutes en débutant par "Take The Night Off'" et en refermant son set par "Step Down", deux titres bien nommés pour l’occasion.
Sans transition, c’est AMARANTHE qui suit, emmené par la chanteuse Elize Ryd (et le chanteur Nils Molin), qui, dans un style différent du hardcore sautillant entendu juste avant, fait plaisir à ses fans. Le groupe qui marche sur les mêmes terres que WITHIN TEMPTATION ou LACUNA COIL dans une certaine mesure, n’en a pas la stature, à l’instar d’une Elize Ryd qui n’a pas le charisme de Sharon Den Adel ou Cristina Scabbia, loin s’en faut d’ailleurs. Leur dernier album, « Helix », est le mieux représenté mais le groupe pioche également dans sa discographie, dont le titre éponyme de "The Nexus" ou "Amaranthine" (Dans certaines régions la chanson peut s'appeler "Amaranthe au Chocolat"). Mélodique dans son ensemble, ce sera la seule présence féminine de cette affiche qui va s’avérer bien plus "couillue" ensuite comme vous allez le lire.



Al Jourgensen et compagnie, j’ai nommé les papes de l’industriel MINISTRY, déboulent au son de "The Missing" pour un set assez court de 7 morceaux mais qui verra la triplette "Jesus Built My Hotrod'', ''Just One Fix'' et ''N.W.O.'' mettre tout le monde au pli. On a beau connaître le truc, ça marche à tous les coups.
La scène magnifiquement décorée des Polonais BEHEMOTH, formation black metal dirigée par le chanteur-guitariste Nergal, met littéralement le feu sur scène et attise l’envie des fans d’entendre des hymnes. Ainsi, leur dernier disque, « I Loved You At Your Darkest », est brillamment défendu (''Wolves Ov Siberia'', ''Bartzabel'' et "Sabbath Mater''), un fait assez rare pour des groupes dans un festival, auquel s’ajoutent deux morceaux du cultissime « The Satanist », entre autres. Imparable et pro en diable, BEHEMOTH fait un carton plein.



Arrive ensuite le metal groovy de PAPA ROACH qui s’avère très bon, une fois de plus, et le soleil éclatant qui se reflète dans les lunettes de Jacoby Shaddix, chanteur de son état, fait son effet sur le public. Tout acquis à sa cause, il répond positivement à chacune des sollicitations du frontman qui lui fait passer 45 minutes pleines d’entrain. Un show à l’américaine, bien rodé et très efficace. Il est à noter qu’un tel mélange de genres à l’affiche marche étonnamment bien sur la majorité des personnes présentes.
Avec 5 titres sur 9 en comparaison de sa prestation au Download France 2018 (je compare deux set-lists en festival uniquement), on ne peut pas dire que POWERWOLF s’embête beaucoup pour se renouveler auprès de ses fans français dont nombre devait être présent à ces deux concerts. Dommage car si ces morceaux sont efficaces sur scène, tels ''Demons Are A Girl’s Best Friend'', ''Amen & Attack'' ou la finale ''We Drink Your Blood'' et que leur chanteur Attila Dorn s’avère éminemment sympathique et communique entièrement en français (un fait assez rare pour le souligner), l’impression de redite est prégnante sur ce court laps de jeu dont ils bénéficient. Qu’on ne vous y reprenne pas de sitôt, messieurs…



Rob Zombie était déjà présent en 2014 sur le Hellfest et bénéficie d’un temps de jeu assez similaire (1h entre 21h15 et 22h15 cette année) et qui permet à la formation, la luminosité baissant un peu, de faire profiter l’audience d’un décor scénique visuellement beau et dont les animations ajoutent un plus à la prestation. Amateurs de groove, vous voilà servis ! Le quatuor dégaine des titres imparables, ''Living Dead Girl'', ''Dead Radio And The New Gods Of Supertown'' et la terrible ''House Of 1000 Corpses'' tirée du film du même nom réalisé par Rob Zombie en 2003 (suivi de The Devil’s Rejects en 2005 et dont le troisième volet, 3 From Hell, sortira cette année et pour lequel la bande-annonce est diffusée en fin de concert). Deux reprises au menu ce soir, ''Helter Skelter'' des BEATLES, assez méconnaissable, et l’intemporelle ''Blitzkrieg Bop'' des RAMONES qui voit le public donner de la voix.
Le drakkar est cette fois resté au port (rapport à sa précédente production scénique) et les Vikings AMON AMARTH sont venus conquérir le public du Knotfest avec un nouveau décor et un nouvel album sous le bras, le récent « Berserker », qu’il place en avant ce soir avec trois extraits complétés par les obligatoires ''Twilight Of The Thunder God'' ou bien ''Deceiver Of The Gods'', pour n’en citer que deux. Pas de faits marquants à noter ici, un set sans surprise mais carré et efficace, qui "fait le job" comme on dit. « Sköll ! ».



Très attendus et patrons du jour, SLIPKNOT débarque à 23h30 avec l’hymne ''People = Shit'' et ''(sic)''. Difficile de faire plus bourrin comme entrée en matière. Ça part en sucette direct dans le public et je me félicite d’être un peu en retrait pour profiter du typhon sonore qui se déroule sous mes yeux et dans mes oreilles mises à rude épreuve. Car c’est un bémol à cette prestation : le son. Très (trop ?) fort, ça sature beaucoup dans les basses et entre les guitares, samples divers et autres percussions, la voix de Corey Taylor peine à se faire entendre, le bougre ayant pourtant du coffre. L’album éponyme « Slipknot » se taille la part du lion et le single ''Unsainted'', tiré de l’album à paraître à la rentrée, « We Are Not Your Kind », passe l’épreuve de la scène avec brio. Je ne vais pas rentrer dans le détail mais il est évident que ''Vermilion'', ''The Devil In I'' ou ''Spit It Out'' (qui ouvre le rappel) fédèrent les fans. Curiosité pour certains, bête de foire pour d’autres, rouleau-compresseur pour la majorité, SLIPKNOT retrouve la France depuis 2015 et un passage au Hellfest justement et fait plaisir aux fans qui ont fait le déplacement et ont investi dans un billet supplémentaire.
Ce sera ensuite à SABATON de clôturer la soirée mais n’étant pas fan (loin de là d’ailleurs car un groupe s’inspirant si fortement d’ACCEPT sans en avoir le talent, et qu’il ose emmener comme première partie, suscite chez moi une certaine forme d’indifférence à l’égard de ce qu’ils proposent), et trois jours m’attendant derrière, je quitte le site. Suite à un événement inattendu, l’occasion me sera donnée le lendemain de les voir. Ou pas... à suivre dans les lignes consacrées au Hellfest… 



Bilan positif et très beau succès pour ce premier Knotfest européen donc, avec une affiche éclectique qui permet d’en avoir pour tous les goûts et qui, avec 37 000 billets vendus comme précisé au début, a contenté ses organisateurs.
Lors de sa conférence de presse en clôture du Hellfest, Ben Barbaud a indiqué que cette journée supplémentaire n’était pas vouée à être pérennisée mais qu’à l’occasion, il était possible qu’une quatrième journée puisse avoir lieu si l’occasion s’y prête et que cela ait du sens (il a dit aussi réfléchir à un concept de double Hellfest, affaire à suivre…). Une belle mise en jambe en tout cas pour débuter ce marathon de l’Enfer…


Portfolio © Fred Moocher


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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