23 juin 2019, 23:50

HELLFEST OPEN AIR 2019

@ Clisson

Vendredi 21 juin :

37 000 personnes étaient déjà présentes la veille pour le KNOTFEST auxquelles se sont rajoutées environ 23 000 personnes dès le premier jour des réjouissances de cette édition du HELLFEST 2019. Plus de 160 groupes une nouvelle fois répartis sur 6 scènes dédiées (Main Stages 1 et 2, Altar, Temple, Valley et Warzone) afin de permettre à toutes les ("Haunting The") chapelles d’être représentées et aux ouailles de se vouer aux saints qu’ils vénèrent. Ben Barbaud, grand manitou du fetival, a une nouvelle fois su accueillir ses invités en réaménageant la zone restauration, qui bénéficie désormais d’une superbe fontaine, de gazon synthétique et qui propose un large choix convenant aux plus exigeants. Côté décor, de nouvelles sculptures ont été installées aux côtés de l’arbre HELLFEST ou de l’entrée du bar à vins, le Kingdom Of Muscadet. Le coin VIP/presse est toujours somptueux sans compter une fois encore sur une restauration de qualité, un point capital pour tenir trois jours (quatre même pour certains cette année !), les journées étant longues, très longues dès lors que les premiers riffs résonnent à 10h30 et ce, jusqu’à 2h du matin. Allez, c’est parti ! « I’m on the highway to Hell! ».



Il fallait être un lève-tôt pour voir FREITOT, groupe français dont font partie le chanteur Arno Strobl, confrère de plume de Rock Hard qui a œuvré avec CARNIVAL IN COAL entre autres, Etienne Sarthou (AqME) et Fabien Desgardins (BENIGHTED). Ceux-là ne font pas de quartier avec leur death enlevé et magistralement interprété. Un public conséquent les applaudit, ce qui est amplement mérité. Première claque du jour, c’est fait. Au détour du parvis de ces Main Stages, on tombe presque nez à nez sur Chris "Mean Man" Holmes, ex-guitariste de W.A.S.P. lors des "trente glorieuses" et qui habite depuis bien longtemps déjà dans le Sud de la France. Le géant blond suit avec intérêt la prestation de LAST TEMPTATION dans lequel officient notamment le chanteur El Butcho (ex-WATCHA) et Yves "Vivi" Brusco (ex-TRUST). Un hard rock qui ne révolutionne en rien le genre mais joué avec entrain et sincérité. Moment sans prétention en cette fin de matinée.

C’est à la fin du concert de KLONE que j’assiste ensuite, et au vu de ce que j’en entends et des retours qui ont été faits sur leur prestation, nul doute que le groupe va poursuivre sur sa lancée. La formation joue sur la Main Stage 2, laquelle est réservée en ce vendredi à la scène française exclusivement, elle qui le mérite bien. Vient GLORYHAMMER qui est un monument de kitsch éhonté et débridé qui a dans sa poche une bonne frange du public selon le nombre que l’on recense lors de son passage mais auquel je n’adhère pas, en dépit d’une exécution maîtrisée du groupe. Apéro oblige, THE RUMJACKS, groupe de chansons "à boire" passe sur la Warzone (juste le temps de se jeter un p’tit titre, à la vôtre !) avant les Savoyards glam de BLACKRAIN, toujours à fond dans leur truc.



Bientôt un nouvel album à paraître et une bonne occasion d’en faire la promotion devant un parterre conséquent. LOFOFORA, si j’avais peu goûté leur prestation au DOWNLOAD 2016, me fait ravaler ma salive et me casse quelques dents au passage. Leur prestation fait l’effet d’un tremblement de terre. Sonné, je titube vers la Warzone à nouveau (non sous l’effet de l’alcool) pour voir NO FUN AT ALL qui n’est pas si fun que ça en effet, la faute à un répertoire un peu redondant à mon goût. Deuxième (et là, très grosse) claque du jour : POWER TRIP. C’est bien simple, le gang texan démolit l’Altar avec ses riffs thrash monstrueux, bourrés de groove et qui font naître nombre de circle pits, le tout avec une mise en son absolument parfaite. Cassage de nuques ! Ce n’est donc pas une mince affaire pour le légendaire guitariste de la NWOBHM Brian Tatler, leader de DIAMOND HEAD, de succéder à pareille dévastation, pas aidé qu’il est à cause d’un gros point noir : le son.

C’est bien simple, pour le figurer, une blague de mauvais goût m’est soufflé par un ami : « Ils ont embauché l’ingé-son de MEGADETH ou quoi ? » en référence à leur son catastrophique de l’an dernier et à l’issue de laquelle l’intéressé s'est vu congédier sans autre forme de procès. Un concert qui peine à décoller et survole à peine le public lors des classiques que sont "It’s Electric", "Am I Evil?" ou bien "The Prince", des titres pourtant bien connus des fans de METALLICA qui les ont repris à leur sauce (en bien mieux, me soufflent certains). Déception globale malgré une envie de bien faire et des titres du dernier et excellent album qui passent le test scène avec brio. Je retourne à nouveau sous l’Altar où le trio PESTILENCE, dont le backdrop magnifique orne le fond de scène, débarque enfin. Attendu, le groupe tient ses promesses et délivre un set éreintant. Pas pour eux je parle, mais pour le public. Chaque titre est un coup de boutoir asséné sur le crâne des fans. On en ressort groggy mais on en redemande.



Le calme après la tempête m’entraîne devant DREAM THEATER. Une heure bien plus soft où le quintet virtuose (bon OK, LaBrie n’est pas Pavarotti, j’en conviens) débute par "Untethered Angel" du dernier album « Distance Over Time » et dont trois autres titres (sur sept) seront interprétés. Une set-list qui, à l’issue, divisera les inconditionnels de Portnoy mais ravira ceux du groupe (les musiciens brillant sur leurs parties respectives), qu’importe l’homme qui œuvra derrière les fûts. A noter aussi que le son est cristallin et permet de profiter au mieux des soli à foison que le groupe propose.
Apôtres du "nawak" organisé, du lancer de boulettes sur les profs, soyez les bienvenus ! Les plus adorables des agitateurs co(s)miques du metal français débarquent sur scène et gratifient le public durant une heure non-stop de parodies plus drôles les unes que les autres (en prévenant d’ailleurs par avance avec l’humour qui les caractérise vouloir pulvériser MASS HYSTERIA). Ceux qui étaient au DOWNLOAD l’an dernier et/ou à « l’Olymputaindepia » connaissent la (parodie de) chanson. Les running-gags font (Monic La) mouche et cerise sur l’e-tron, de beaux circle-pitres, un grand moment et une belle reconnaissance pour ULTRA VOMIT. Présents plus tard à l’affiche, on aurait adoré voir débarquer un Joe Duplantier, chanteur-guitariste de GOJIRA, venir sur "Calojira".
De Clisson à Quincy, Massachussets, il n’y a qu’un jet de canette et voilà DROPKICK MURPHYS, nos punks celtiques préférés, venu faire guincher le public tanné par les UV qui ont précédé. On danse, on trinque, on chante, on est dans un pub géant avec 50 000 copains de comptoir et le fédérateur "Rose Tattoo" (chantée sur album avec le Boss, Bruce Springsteen) d’achever les sceptiques de la fosse (décidément, l’humour d’ULTRA VOMIT m’a contaminé).



Très attendus en tant que deuxième tête d’affiche française après les basques, MASS HYSTERIA a mis le paquet dans le show proposé à ses fans. Colonnes de fumée, animations sur le gigantesque écran derrière la scène, pyrotechnie, sans compter sur l’interaction avec la fosse pour des circle-pits et des walls of death de furieux (et furieuses !) ainsi qu’une set-list absolument démoniaque. Pas de demi-mesure, pied au plancher du début à la fin, le batteur Raphaël Mercier en cassant sa caisse claire au troisième titre (respect à lui, il tiendra encore trois autres morceaux avant que son technicien n’intervienne). Le dernier album en date, « Maniac », très agressif, est bien représenté et MH accomplit la mission qu’il s’est donné : jouer le plus gros concert de sa vie et tout casser. Beau boulot les gars et rendez-vous au Zénith de Paris le 6 décembre.
En remplacement de MANOWAR, c’est de nouveau SABATON qui monte sur scène, étant resté sur place pour assister à leur concert s’il avait eu lieu en fans qu’ils sont, les aficionados présents la veille exultent, eux qui ont droit à du rab’ mais malheureusement, Joakim Brodén, la voix mise à rude épreuve la veille, ne peut encaisser le choc et laisse ses guitaristes prendre le relais après quelques morceaux. Un show diminué donc mais intéressant dans le fait que ce soit les guitaristes qui soient en chant lead. Une telle demi-teinte cependant ne me pousse pas à rester et passe devant HELLHAMMER (PERFORMED BY TOM WARRIOR’S TRIUMPH OF DEATH) (ouf !) avec Tom Gabriel Warrior donc (TRIPTYKON et ex-CELTIC FROST). C’est énorme, le son est très bon et le public se régale.

Après avoir rechargé les batteries et alors que GOJIRA est sur scène, je reste certain que mes camarades sauront vous en parler, je me rue direction l’Altar pour le dernier laminage en règle de la soirée et voir CARCASS que je ne souhaitais pas manquer. Grand bien m’a pris car Jeff Walker et ses sbires sont en forme et découpent au scalpel l’audience présente.  Terrassé à 1h du matin mais avec l’envie de voir SUM 41, direction la Warzone. Peine perdue, celle-ci se trouve tellement engorgée que son accès est impossible (certains auront mis près de 20 minutes à s’y frayer un passage). La prochaine fois, il faudra leur prévoir un créneau sur une Main Stage. Allez, on plie la Gaule (ben oui, c’était la journée française) et à demain !



Samedi 22 juin :

Quoi de mieux qu’un bon gros death de chez DAWN OF DISEASE pour se réveiller, hein ? Derechef, je me sacrifie sous l’Altar avant d’aller voir le dernier morceau de LIKE A STORM car ce groupe de metalcore en a sous la pédale et mériterait mieux qu’un 10h30-11h. Puis arrive KORITNI, groupe de Lex Koritni qui, avec ses Reebok Pump et son hard bien burné, fait taper du pied ce qu’il faut. Et tant mieux car le créneau était occupé ailleurs par SHAÂRGHOT et BANANE METALIK, deux groupes bien frappadingues qui ont assuré la quiche aux dires alentours et dont vous pouvez noter les noms dans votre calepin s’ils s’aventurent près de chez vous. Et là, mesdames et messieurs, un des hold-ups du festival avec SKINDRED. C’est bien simple, le gang mené par le dreadlocké Benji Webbe assure tellement (notamment sur "That’s My Jam" et le traditionnel "Newport Helicopter") que le groupe de vétérans FM, que j’apprécie en temps normal, plombe l’ambiance. On passe de + 50° à l’ombre pour SKINDRED à un petit 20° avec une brise chez FM en l’espace de quelques minutes. Alors, pour éviter le chaud-froid, je gagne la Warzone où se produit THE CREEPSHOW, formation de psychobilly canadienne plutôt banale mais assurément plus vivante que celle de la Main Stage.
Passage aux stands avant l’arrivée de Richie Kotzen qui, durant 40 minutes, va éclabousser de sa classe et sa maestria (ah, ce jeu aux doigts cher à Mark Knopfler) l’assemblée massée devant sa prestation. Un moment bien trop court et qui réclamerait un bon quart d’heure de plus lors de son prochain passage, si possible.

Puis deuxième hold-up du jour signé, non pas Furax mais FEVER 333. On m’avait prévenu qu’en live, ça envoyait mais je n’étais pas prêt à pareil tsunami. Pour se faire une idée, dites-vous que leur chanteur Jason Aalon Butler a dépensé plus d’énergie à lui seul en 40 minutes que l’ensemble des musiciens de tous les groupes réunis sur la journée complète, notamment sur "One Of Us", hymne imparable. Incroyable et l’un des meilleurs concerts de tout le festival. De l’industriel, de l’allemand ? Non, ce n’est pas RAMMSTEIN qui arrive mais EISBRECHER, ersatz de son homologue sans que cela ne soit péjoratif. Les deux ne jouent pas la même chose, ni dans la même cour. Un set assez convenu pour un groupe qui l’est aussi mais le mélange de genres sur la journée fait qu’on l’apprécie. Du travail de pros ! Arrive sur le tapis le cas épineux de DEADLAND RITUAL. Comment ce groupe, composé de Steve Stevens (Billy Idol, ex-Vince Neil) à la guitare, du batteur Matt Sorum (ex-GUNS N’ ROSES et ex-VELVET REVOLVER) et surtout le bassiste Geezer Butler (BLACK SABBATH) allait-il s’en sortir. Eh bien, avec difficulté. Certes, leurs titres ne sont pas mauvais mais ne révolutionnent rien du tout alors qu’avec de tels talents, ils pourraient tirer de belles cartouches mais surtout, les reprises de leurs groupes respectifs n’apportent pas d’eau au moulin même si "Slither" (VELVET REVOLVER) ou "Neon Knights" (BLACK SABBATH) font passer un bon moment dans le public. Un super-groupe donc qui n’en a que le nom. Changement de pneus au stand car ça chauffe dur et voilà le groupe de David couvre la dalle (elle n’est pas de moi), WHITESNAKE. Activation du mode juke-box avec hits à gogo ("Bad Boys", "Still Of The Night") et extraits du récent « Flesh & Blood » avec un "Shut Up And Kiss Me" qui envoie le bois. Seul bémol, le double solo (branlette de manche le cas présent) des deux bretteurs qui semble ne plus en finir, surtout que le batteur bouclé Tommy Aldridge en remet une couche derrière. Bah, on n’est pas dupe car cela permet à Coverdale de reposer ses cordes vocales. Ne nous en plaignons pas, il chante très bien, ce qui n’est pas tout le temps le cas depuis quelques années.



La délicieuse Sharon den Adel et ses amis de WITHIN TEMPTATION prennent le relais et le groupe batave de dispenser une heure de metal symphonique plaisant qui en dix titres, dont 4 extraits de « Resist » sorti en fin d’année dernière, ravit ses fans. Le set se referme sur "Mother Earth" et fait place aux très attendus DEF LEPPARD. Alternant morceaux mid-tempo et ballades (son batteur Rick Allen a besoin de repos, lui qui ne joue qu’avec un bras), le Léopard Sourd de Sheffield aligne hit sur hit  dont la dernière demi-heure démontre que DEF LEP a gravé son nom dans l’histoire du rock. Jugez-en : la doublette "Bringin’ On The Heartbreak" et "Switch 625" puis "Hysteria", "Pour Some Sugar On Me" et enfin "Rock Of Ages".
Les heures passent et la moyenne d’âge ne baisse pas. Ce n’est pas cela qui va empêcher ZZ TOP de mettre les choses au point en 1h chrono. La touch inimitable du guitariste-chanteur Billy Gibbons nous gratifie avec ses comparses de belles versions de "Cheap Sunglasses", "Jesus Just Left Chicago", "Got Me Under Pressure" et "La Grange" bien sûr malgré un petit pain. On aura noté que le batteur Frank Beard passe l’intégralité du set ou presque à jouer les morceaux les yeux fermés. La classe ultime des vieux briscards. Respect.

Une fois encore, KISS aura mis les petits plats dans les grands pour ce qui doit être – normalement – son dernier et ultime show en terres françaises. Au programme ce soir, du grand, du grandiloquent, du fun, de la pyrotechnie à outrance, La Grande Bouffe version musicale. Simmons et Stanley alignent les étoiles et les hits avec la régularité d’un coucou suisse, pays que le bassiste démon doit certainement apprécier. Plus de 2h non-stop où se croisent tubes intemporels tel un "Detroit Rock City" qui ouvre le bal ou des "Lick It Up", "God Of Thunder", "Deuce" mais aussi les plus récents "Psycho Circus", "Say Yeah" et l’explosion disco-rock de "I Was Made For Lovin’ You". On aura droit à un petit feu d’artifices final, des confettis, bref la totale ! Si c’est un adieu, alors il n’en sera que plus mémorable. Au revoir et merci messieurs ! Que dire, que faire après un tel déferlement visuel et sonore ? C’est ce que doit penser le groupe ARCHITECTS qui délivre un set énergique, arrachant leurs dernières forces à ceux qui sont encore debout et lancés dans la bataille du jour sur la plaine des Main Stages. Bon, il est 2h...



Dimanche 23 juin :

Paraphrasant le poète et collègue de Ouï FM Mathieu David, aujourd’hui c’est « thrash dans ton froc ! ». Artillerie lourde, cartouchière, jeans serrés et sneakers montantes pour se la jouer old-school, le tout sous un soleil de plomb dans et sur la tête, mettant à rude épreuve les capacités individuelles de tout un chacun lors de cette ultime journée en Enfer. Car oui, il fait une chaleur d’enfer. Loupant de peu ALIEN WEAPONRY, je me rattrape avec INSANITY ALERT, formation thrash ultra-fun qui finit sur une reprise détournée d’IRON MAIDEN que le groupe renomme ici "Run To The Pit" (« Mosh For Your Liiiiiiiiife! »). Enorme ! Présent en première partie des PROPHETS OF RAGE à Paris fin 2017, le duo féminin NOVA TWINS se lance à l’assaut du Hellfest et… fait un gros plouf ! Le son est exécrable, les basses saturent et déforment les titres, tant et si bien que je gagne l’Altar pour profiter du show de PSYCROPTIC, du bon death technique des familles ! Et là, le son est bon. Fort, très fort devant les enceintes mais bon. MUNICIPAL WASTE se mue en coach sportif où le public n’a cesse durant TOUT leur set de "circle-pitter", un bel effort alors qu’il est 12h15 et que le soleil est écrasant. Ce n’est pas très subtil mais diantre, que c’est efficace !
TESLA, annoncé en remplacement est une belle surprise mais le souvenir que j’en avais dans les années 90 n’est plus du tout le même sur scène ce jour. Oui, on vieillit tous et le temps a une emprise sur tous. Bien dans l’ensemble mais la magie n’est pas au rendez-vous et on se console en se disant qu’ils n’étaient pas prévus au départ. Carpe diem ! Quart de tour à nouveau pour le set de DEATH ANGEL. « Clisson calls for blood ! ». Toujours aussi bonne, la bande à Mark Osegueda, mais c’est trop court malheureusement. Dommage.



Après un set convaincant de BLACKBERRY SMOKE dans un style tout autre, arrive TRIVIUM. Matt Heafy aime la France, la France aime TRIVIUM donc nous avons droit à une prestation énergique (ah, ce "The Heart From Your Hate"), les lances à incendie arrosent le public et tout le monde est content ! La massue CLUTCH prend le relais, bat le public tant qu’il est chaud bouillant (il attaque presque direct avec "The Mob Goes Wild") et avec son groove imparable, met le public dans sa poche. Club ou festival, ce groupe fédère et met tout le monde d’accord. La bonhomie habituelle du frontman Chuck Billy (dont c’est l’anniversaire) fait de TESTAMENT un groupe qu’on aime à retrouver régulièrement. Alex Skolnick impressionne toujours par ses soli, les titres alternent classiques récents ou non et d’où émerge une rareté ("Electric Crown" tiré de l’album « The Ritual »). Rare en nos contrées, STONE TEMPLE PILOTS a sorti l’an dernier un très bon album avec son nouveau chanteur. Cependant, ce dernier en live n’est pas le regretté Scott Weiland. Poseur au possible (dans ce qu’il y a de plus agaçant), on a peine à voir autre chose alors que le groupe joue magnifiquement bien derrière ("Dead And Bloated") et qu’il chante bien. Prestation en demi-teinte uniquement à cause de cela. L’œil distrait, j’entends sortir de la sono le riff de "Cowboys From Hell" de PANTERA. Pourquoi mettent-ils cela dans les enceintes ? Tout simplement parce que c’est ANTHRAX qui débarque sur cet extrait (avant d’enchaîner sur "Caught In A Mosh"), qu’il joue avec une puissance digne des originaux. Les mâchoires tombent, l’œil devient humide et on en prend plein les dents pendant une heure. "Antisocial" est bien sûre reprise à pleine voix par l’audience et on ne voit pas le temps passer.



LYNYRD SKYNYRD bénéficie de son statut de formation culte et intouchable, ce qui l’aide grandement à assurer derrière cette déferlante thrash. Choix cornélien de rester car passe, à une heure avancée sur celle prévue initialement, Philip H. Anselmo & THE ILLEGALS. Son groupe joue normalement une sorte de grind ultra-énervé, pas la tasse de thé de votre serviteur. Sauf que là, l’invité d’honneur du Hellfest (qu’il joue ou non, il est là tous les ans) a prévu un set spécial PANTERA. La Valley est blindée, certains en ressortent en pleurant d’émotion. Pour beaucoup, LE concert du festival. « Dis Philou, tu reviens quand tu veux pour refaire ça mais sur la Main Stage, OK ? ».
Ce qui va suivre est assez parlant. LAMB OF GOD, s’il n’y avait les patrons après eux, aurait remporté la palme du plus gros concert de thrash de la journée. La machine pilonne, pilonne et pilonne encore. Randy Blythe est impressionnant, la scène magnifique, la chaleur commence à tomber, bref i-dé-al ! Le groupe est si bien qu’il déborde même de cinq minutes avec un définitif et violent "Redneck". Pas de répit, quelques secondes à peine après le dernier riff que débute celui de "The Call Of The Wild". Le chapeauté jouit de son statut de légende et fédère une grosse partie du public ce soir qui se rassemble près des Main Stages pour le groupe qui va suivre. Une seule reprise des GUNS, "Nightrain", le répertoire de Slash feat. Myles Kennedy & THE CONSPIRATORS étant bien étoffé désormais. Arrive enfin (et malheureusement), le concert que presque tout le Hellfest regarde à ce moment donné.



SLAYER donne sur ce Final Tour son dernier show français avant de tirer sa révérence. N’écoutant que ma bravoure, je me faufile difficilement jusqu’au quatrième rang pour vivre ce moment avec « intensité », c’est le moins que l’on puisse dire. Dès le premier titre, la fosse prend feu. Et la scène aussi. Les Californiens vont prouver en un peu moins d’une heure et demie leur suprématie avec un florilège de presque tous leurs albums. De belles surprises nous attendent dont une inespérée "Gemini" tirée de « Undisputed Attitude » ou encore "Payback" (« God Hates Us All »). A leurs côtés, les incontournables bien sûr (pas besoin de les nommer) mais aussi "Evil Has No Boundaries" ou la récente "Repentless" en ouverture, qui n’est autre qu’un classique désormais. Tom Araya est très ému ce soir et lorsqu’il quitte la scène avec ses camarades, nombre de fans dans le public le sont aussi. Le superbe feu d’artifices tiré à l’issue du concert n’arrive pourtant pas à faire passer la pilule et oublier que « c’en est fini ». Si certains groupes annoncent leur tournée d’adieu et la font s’éterniser, on est pris à penser que si SLAYER faisait de même, on ne s’en offusquerait pas, loin de là. Mais l’intégrité de ce groupe étant ce qu’elle est, il ne faut pas trop tabler là-dessus. Et c’est peut être mieux ainsi au final, entrant ainsi de plain-pied et de son vivant (respect au regretté Jeff Hanneman) dans la légende. « SLAYER über alles ! »



Pour son retour en France après 11 ans d’absence, TOOL et son fantasque (fantastique) chanteur Maynard James Keenan allaient-ils faire carton plein ou l’effet d’un pétard mouillé ? La première option est la bonne. Prenant le public avec douceur et tact, bénéficiant d’animations psychédéliques et oniriques, le tout avec un son parfait, le groupe va enchaîner pendant 1h30 le meilleur du meilleur. Si votre serviteur estime que « Undertow » est sous-représenté avec un seul titre ("Intolerance"), le public a droit aux deux nouveautés "Descending" et "Invincible" et à trois extraits de chaque album. Comme d’accoutumée, Maynard reste en fond de scène tandis que ses trois compagnons s’affairent devant. Un concert « qu’il fallait y être », où l’on se sent un peu hors du temps et une très belle fin, presque en douceur, pour le festival après trois jours (quatre !) de furia.

Que dire à l’issue de cette édition 2019 qui n’ait pas été dit les fois précédentes ? C’est toujours parfait, de mieux en mieux même et les détracteurs du festival et adeptes du « c’était mieux avant ! » ne sont plus légion. D’aucuns disent que « ce n’est plus le Hellfest », eh bien si ! Le HELLFEST, c’est ÇA ! Il a toujours été voué à évoluer et il n’est pas devenu une machine mais juste l'un des plus grands et des plus beaux festivals de metal au monde. Point. A l’année prochaine, rendez-vous est d’ores et déjà pris les 19, 20 et 21 juin 2020. « J’peux pas, j’ai Hellfest ! » HELL YEAH !


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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