THE OLD DEAD TREE faisait déjà partie du paysage metal français dans les années 2000, avec à son actif, 3 albums à succès. C'est un groupe unique mélangeant habilement metal gothique / dark / extrême et surtout incluant des vocaux enchanteurs entre growls et chant clair plein d'émotions. Malheureusement, la formation a splitté en 2009 pour ne revenir qu'épisodiquement sur scène en 2013 afin de célébrer les 10 ans de « The Nameless Disease », laissant derrière lui un grand vide.
Heureusement, ce n'était pas tout à fait la fin du groupe puisque THE OLD DEAD TREE revient cette année avec un ultime EP sobrement intitulé « The End... ». Et même si, d'après les dires du chanteur et leader du groupe, Manuel Munoz, il s'agit cette fois du dernier maillon de la chaîne, on ne peut que saluer cette sortie, toute de nostalgie vêtue.
Tout d'abord, « The End... » n'est pas simplement un EP. Il sort combiné avec un documentaire très intime sur le groupe qui décrit avec humilité la vie de musiciens semi-professionnels. Cette vidéo poignante montre les difficultés d'accéder à l'industrie musicale mais aussi le plaisir du partage avec le public. Elle retrace la carrière du groupe de façon authentique, adjectif qui prime lorsque l'on parle de THE OLD DEAD TREE.
Et puis, il y a 5 titres pour un total de presque 23 minutes d'une musique à l'émotion intense. L'un des morceaux, déjà composé en 1999 avant le terrible suicide du batteur du groupe, Frédéric Guillemot, marque un retour aux sources mêmes de THE OLD DEAD TREE, comme si la boucle était enfin bouclée. Un dernier hommage en somme pour les 20 ans du décès de cet ami cher.
Dès les premières notes au clavier et guitares de "Sorry", on est replongé comme 12 ans en arrière, avec une émotion intacte. Le jeu de batterie est subtil et la mélodie intense, les vocaux posés et mis en valeur par des échos valorisants. Puis au détour du morceau, la structure devient plus brute avec les growls puissants de Manuel Munoz et des riffs incisifs. Une vraie belle entrée en matière.
"Someone Should Know ( The Truth )" joue la carte de la sobriété et de la mélodie avec des riffs punchy et une ligne vocale extrêmement travaillée. Metalliquement efficace. "Kids" est plus groovy, plus rock avec un refrain presque pop mais des riffs très syncopés. Une réelle surprise entêtante dans le monde de mélancolie de THE OLD DEAD TREE.
"Raise" mise sur une structure très atmosphérique et éthérée avec des beaux passages parlés, des mélodies qui prennent aux tripes aussi bien à la guitare qu'aux claviers. Entre virilité et sensibilité, "Raise" est un joyau musical aux milles et un feelings. Enfin, le single qui est extrait de l'album, "The End... Again", referme le livre après avoir écrit 20 ans d'une histoire sombre hantée par une mort incomprise et des sentiments avoués. Un morceau aussi triste que sublime qui ne peut laisser indifférent, même les plus durs d'entre nous.
« The End » est indubitablement la façon la plus noble de terminer sa carrière pour THE OLD DEAD TREE. Ils repartent comme ils sont arrivés : avec sobriété, authenticité et surtout un grand professionnalisme en tout point. Il ne reste plus qu'à espérer que, tel un phœnix, le groupe renaisse de ses cendres encore incandescentes et que la fin ne soit qu'un nouveau début. Après tout, on a déjà vu des vieilles souches refaire des jeunes pousses. Espérons...
