4 janvier 2013, 10:49

BULLET FOR MY VALENTINE : Moose

 

 
 
BULLET FOR MY VALENTINE est un groupe qui fait désormais partie des meubles dans le paysage de la scène metal mélodique internationale. Si tout gosse ayant grandi dans les années 2000 n'a pas échappé à la fièvre "Tears Don't Fall", le simple fait que la formation galloise nous délivre en ce début d'année un quatrième album : "Temper Temper", à paraître le 11 février prochain en France, rase de la table les moindres doutes sur sa légitimité.
 
Rajoutons à cela une date en tête d'affiche au Bataclan au mois de mars, ainsi qu'une participation à l'édition 2013 du Hellfest, nous n'aurions pas pu rêver mieux en matière à travailler pour préparer cet entretien avec Moose, batteur et fondateur du groupe.

Le musicien est à Londres, arrivé il y a peu de New-York pour la promotion de cette nouvelle publication, le décalage horaire dans ses bagages. A partir du moment où une séduisante attachée de presse met le téléphone dans les mains du batteur et claque la porte, Moose nous offre un entretien sans langue de bois ni prise de tête, à notre plus grand plaisir. C'est donc ça, le flegme gallois ? 
 


Comment ça va Moose ? Tu viens de mettre sur twitter que le jetlag et la journée de promotion qui t'attend étaient en train d'avoir ta peau, je me suis dit que tu allais être de mauvaise humeur ! (Rires) 
Nooon ça va, je ne fais pas la tête ! (Rires)

 

"Encore à l'horaire de New-York ! Vous faites chier la presse !"  (ndlr : Rassurant n'est-ce pas ?) 


C'est parti pour l'interview alors ? 

Ça roule ! 
 
"Temper Temper", le nouvel album de BULLET FOR MY VALENTINE, sera disponible en février 2013 : rythmiques saccadées, guitare heavy, refrains mélodiques... Selon toi, qu'est ce qui fait de ce disque le digne successeur de "Fever" ? 
Je trouve que "Temper Temper" est un album beaucoup plus sombre et moins commercial si on le compare à "Fever". Il est également à la fois plus lent et plus heavy, personnellement je le préfère à son prédécesseur !
 
Vous étiez déjà tellement confiants à la sortie de "Fever", en ne tarissant pas d'éloges et en le décrivant comme votre meilleur album en date... Vous êtes dans une bonne phase d'inspiration ? 
Si tu me poses la même question à la sortie de notre prochain disque, je te répondrai aussi que c'est notre meilleur album en date ! (Rires) Plus sérieusement, je pense vraiment que "Temper Temper" détient une véritable signature stylistique... (Il réfléchit) Les chansons sont meilleures, donc l'album l'est aussi par extension !
 

Vous avez déclaré avoir approché l'enregistrement de ce disque d'une manière différente, peux-tu développer le côté technique à ce sujet ?
C'est vrai oui ! Matthew (ndlr : chanteur du groupe) et moi sommes partis en Thaïlande pour écrire et enregistrer, nous n'avions absolument rien de composé à ce moment là. Il se trouve que nous nous sommes retrouvés avec 14 chansons, ce qui est plutôt pas mal, puis nous sommes rentrés à la maison pour en écrire d'autres avec le reste du groupe, Jay (ndlr : bassiste) et Padge (ndlr : guitariste), c'est d'ailleurs à ce moment précis qu'est née la chanson "Riot" qui figure sur l'album. J'ai également décidé à cette même période de ré-enregistrer mes parties de batterie, car ce que j'avais fait en Thaïlande ne me plaisait pas, néanmoins la plus grosse partie de l'album a été écrite là-bas, en à peu-près 6 semaines.

C'est un laps de temps habituel pour vous ?
C'était assez différent car notre album précédent avait été conçu d'une manière très standardisée : en gros le groupe se réunit dans une salle, écrit la musique ensemble, enregistre des démos, puis apprend à jouer ses propres morceaux. Pour "Temper Temper" ça a plutôt été : partir en Thaïlande pour composer. Notre objectif principal était vraiment d'écrire et d'enregistrer en même temps.

Cela fait-il de "Temper Temper" un album plus... Spontané ?
Oui ! Si ça ne tenait qu'à moi j'aurais tout même préféré le faire à l'ancienne, apprendre les chansons avant de les enregistrer ! (Rires) Ainsi tu sais tout de suite vers où est-ce que tu te diriges. Là c'était un peu comme conduire une voiture les yeux bandés, tu ne sais pas où tu vas ! (D'un air illuminé) Je ne savais absolument pas ce que j'étais en train de faire ! C'était assez amusant dans un sens...

Le titre "Temper Temper" est le premier single de l'album, quels ont été les premiers commentaires de vos fans à sa sortie ? 
La chanson "Temper Temper" est très étrange. Nos fans la détestent, mais elle nous a permis d'attirer un nouveau public. Maintenant je comprends parfaitement ce que METALLICA a ressenti à la sortie du Black Album, si tu vois ce que je veux dire ! (Rires) Nos fans sont en train de nous traiter de tous les noms en ce moment, mais ils vont revenir à la sortie de l'album. C'est très bizarre, quand j'ai vu ça j'étais : "Aaaaaah !" (Cri d'étonnement). Pour te dire la pure vérité, et je le jure, "Temper Temper" est loin d'être ma chanson préférée de l'album... 

C'est vrai qu'elle est assez différente du reste du disque, elle s'inscrit vraiment dans des tons particuliers que l'on ne retrouve pas forcément sur les autres titres. A qui doit-on ce choix de single étrange ? 
En toute honnêteté je rejette tout sur notre maison de disques, c'est eux qui l'ont voulu. A la base cette chanson devait juste être distribuée gratuitement pour débuter la promotion de l'album ! Ici en Angleterre elle doit être diffusée 30 fois par semaine sur Radio 1, on hallucine complètement : "Vraiment ? Mais c'est la pire chanson du disque ! (Rires)". Je le comprends dans un sens, car si tu n'aimes pas trop le heavy metal, c'est une chanson rock assez accessible. J'aurais tout de même choisi un autre extrait pour le premier single de l'album, mais la maison de disques est à l'origine de cette décision, tout comme la vidéo pour "Temper Temper", nous n'avons eu aucun mot à dire là-dessus.
 
Bon je crois qu'il ne faut pas s'inquiéter pour le reste de l'album.... 
Je l'espère ! "Temper Temper" se trouve tout de même aux antipodes des autres titres.
 
Et pas de bol, l'album s'appelle "Temper Temper" ! (Rires) 
Oui j'espère que les gens ne vont pas être : (D'un air un peu attardé) "Uuuh non je vais pas acheter l'album si c'est de la merde comme ça !". (Rires)
 
 

L'intro de "Dead To The World" fait penser agréablement à des groupes comme SAIGON KICK ou WHITE LION par exemple, est-ce que ce genre de formations qui ont bercé les années 90 font parties de vos influences et de votre adolescence ou pas du tout ?
J'aime bien WHITE LION oui, Mike Tramp est un très bon compositeur. J'ai toujours dit que "Dead To The World" aurait pu être sur l'album "Ride the Lightning" de METALLICA, c'est le genre de chanson qui se serait très bien intégrée sur ce disque. 

Tu ne serais pas fan de METALLICA par hasard ? (Rires)
J'adore METALLICA oui ! (Éclats de rire) 

Sur l'album figure également le titre "Tears Don't Fall part.2", qui est donc la suite d'une première chanson du même nom parue sur l'album "The Poison" en 2005, d'où vous est venue cette idée originale ?
Notre première intention n'a pas été d'écrire une suite, c'est lorsque Matthew et moi étions en Thaïlande pour composer que nous nous sommes retrouvés avec cette chanson et nous sommes dit : "Hey mais ça ressemble un peu à "Tears Don't Fall" non ?" - puis au fur et à mesure de son évolution, nous avons fini par utiliser la première chanson "Tears Don't Fall" comme une espèce de référence, c'est pourquoi nous l'avons appelé "Tears Don't Fall part.2". C'est bien au moins ? Je sais pas, personnellement je l'adore, j'ai trouvé ça très intelligent... (sic)

Ça l'est en effet, avec deux albums d'écart c'est assez surprenant... 
Ça ne ressemble pas tellement à "Tears Don't Fall" au final, mais ça en est pourtant la deuxième partie... 
 
Avec le recul, quel regard portes-tu sur votre évolution, votre comportement depuis le début du groupe en 1998 ? Vous étiez juste des gosses à l'époque... 
Nous sommes certainement plus matures, autant en tant que groupe que musicalement. Nos chansons détiennent également de plus en plus de sens, ce n'est plus la foire à la double pédale et aux riffs qui partent dans tous les sens. Nous nous attardons beaucoup plus sur le chant ainsi que la structure de nos morceaux, c'est d'ailleurs ce dernier aspect qui est devenu primordial dans notre travail.
 

La signature de BULLET FOR MY VALENTINE est toujours présente sur ce nouveau disque avec encore une fois un gros travail sur les harmonies vocales et les choeurs. Est-ce que Matt et Padge travaillent ensemble sur ces lignes de chant ou bien est-ce simplement Matt qui écrit tout seul et propose le baking-vocal ?
Je pense que cet aspect vient simplement du fait que nous avons grandi en écoutant ces grands groupes comme IRON MAIDEN, METALLICA, JUDAS PRIEST, tout comme nous avons pu écouter du Michael Jackson à côté de bien d'autres artistes... Tous de grands compositeurs, qui avaient le sens de la mélodie. Matthew et moi essayons d'entretenir ce groupe en le faisant sonner aussi heavy que possible, c'est pourquoi l'impact des refrains et des mélodies est si important, ça a toujours été la clé de notre processus d'écriture. Pour revenir à ta question, c'est Matt qui s'isole avec la musique et saupoudre un peu de sa magie dessus... Un peu de lui tout simplement ! L'influence de Matt est encore une fois clairement visible sur les lignes de chant de cet album.

 
En tant que batteur, même si tu es fondateur du groupe, en quoi consiste ton rôle dans tout ce processus créatif ? Te limites-tu seulement à tes lignes de batterie ? 
Pas vraiment non. Comme j'écris la musique avec Matthew, je dispose d'une vision assez claire en ce qui concerne la direction vers laquelle nous nous dirigeons, ainsi que ce que nous pouvons implanter dans certaines parties de nos morceaux. Comme nous avons fondé le groupe ensemble, Matthew et moi entretenons une très bonne connexion musicale, nous sommes souvent d'accord concernant la finalité de notre travail. 
 
La sortie de ce nouvel album va bien sûr engendrer une nouvelle tournée, vous êtes prêts à repartir sur les routes ? Allez vous inclure beaucoup de titres de "Temper Temper" dans votre set-list ? 
Je joue de la batterie pratiquement tous les jours quand je ne suis pas à promouvoir le groupe comme maintenant donc niveau préparation... Le set va être assez classique, avec un mélange d'anciens et de nouveaux titres. Personnellement j'adorerais jouer le nouvel album en entier, mais il nous est arrivé de partir en tournée avec des groupes qui l'ont fait avec leurs propres disques et ça n'avait pas fonctionné pour eux, donc bon...  
 
Vous allez tout de même jouer le premier single que tu n'aimes pas ? (Rires) 
Ouais ! Car il se peut que quelques personnes viennent nous voir en ne connaissant que cette chanson... C'est un bon titre tout de même... Juste différent de tout ce qu'on a pu faire auparavant...
 

BULLET FOR MY VALENTINE se produira notamment lors de l'édition 2013 du Hellfest...
J'ai déjà entendu parler de ce festival oui ! Je sais que MACHINE HEAD y était l'année dernière, je suis un gros fan ce groupe. Ça va être la première fois que nous allons y jouer, j'ai vraiment hâte d'y mettre les pieds !

Et quelques mois plus tôt, le 19 mars pour être exact, vous serez en tête d'affiche au Bataclan à Paris. Allez-vous abordez ces deux concerts différemment ? 

Pas vraiment non ! De toute façon nous essayons de nous adapter chaque soir en prenant compte du profil de nos spectateurs. Au Hellfest nous joueront surement un set plus heavy, tandis qu'en tête d'affiche nous allons sûrement intégrer quelques ballades... Mais bon, qui sait ? 
 
C'est le groupe HALESTORM qui va ouvrir votre concert à Paris, ce sont de bons amis ? 
Absolument, ils avaient déjà fait notre première partie il y a deux ans je crois, pendant notre tournée américaine. C'est un bon groupe, la chanteuse a une voix hallucinante ! 
 
Avant de te laisser partir Moose, chez HARD FORCE nous sommes en plein débat sur les albums qui ont le plus marqué l'année 2012, pour toi quel en est-il ? 
J'ai vraiment acheté beaucoup d'albums cette année en réalité... J'ai adoré le premier volet de la trilogie de GREEN DAY "¡Uno!", je trouve que c'est un excellent disque. L'album de DEFTONES "Koi No Yokan" est également fantastique... Je n'ai pas encore écouté à fond le nouvel album de VISION OF DISORDER (ndlr : "The Crused Remain Cursed" ), mais de ce que j'ai retenu de mon unique écoute, il est tout aussi excellent.  
 
Et sinon comment se porte Inkbred Clothing, ta marque de vêtements ? 
(Surpris) Très bien ! Ça se passe tellement bien que j'en suis à moitié étonné, c'est un projet que j'avais en tête avant même d'être dans groupe pour tout te dire. Je suis arrivé à un point dans ma vie où cette opportunité de fonder Inkbred s'est présentée à moi et je l'ai saisi. Je sais que c'est un peu cliché, pour quelqu'un qui joue dans un groupe de rock, ou qui est connu tout simplement, de lancer sa propre marque de vêtements mais pour ma défense, c'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire, même avant cette aventure musicale !  
 
Merci beaucoup pour cette interview Moose, à bientôt ! 
Merci à toi, salut !

 

L'album "Temper Temper" de BULLET FOR MY VALENTINE sortira le 11 février 2013 chez RCA / Sony Music.

01 - Breaking Point
02 - Truth Hurts
03 - Temper Temper
04 - P.O.W
05 - Dirty Little Secret
06 - Leech
07 - Dead to the World
08 - Riot
09 - Saints & Sinners
10 - Tears Don't Fall part.2
11 - Livin' Life (On the Edge of a Knife)



BULLET FOR MY VALENTINE se produira également au Bataclan à Paris le 19 mars, avant de faire escale au Hellfest au mois de juin aux côtés de KISS, ZZ TOP et bien d'autres !

Informations & réservations pour la date à Parishttp://www.avosbillets.com/page/509?select_id=509
Renseignements Hellfest : http://www.hellfest.fr/


 
Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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