27 décembre 2022, 18:46

TOP ALBUMS 2022

Par Jérôme Sérignac


L’année 2022 touche à sa fin et avec elle, arrive mon "Top albums", le mien, à moi, mon précieux... mes précieux même ! Comme à chaque fois, un classement par ordre alphabétique sans considération de place sur un podium ou de date de sortie. Et puis, du ressenti, rien que du ressenti, le mien à moi tout seul. "Likez" ou pas, débattez, faites le vôtre, partagez vos impressions car « du choc des idées jaillit la lumière » selon l’expression consacrée par Nicolas Boileau, homme de lettres ayant headbangué ou pas (bis repetita) au 18e siècle. Une seule règle : la joie et la bonne humeur. Et selon la formule consacrée par l’aristocrate sujet de Sa Majesté Brett Sinclair et le self-made man américain Danny Wilde dans la série britannique du même nom : « Amicalement vôtre... »
 

BLOODBATH - « Survival Of The Sickest »
Un bain de jouvence qui fouette les sangs ! Si le plat et ses ingrédients sont bien connus des gastronomes en culotte courte, les chefs aux fourneaux connaissent leur métier et assènent aux compositions de gros coups de boutoir comme l’a fait en son temps l’inénarrable Maïté sur de pauvres anguilles qui n’en demandaient pas tant. Les fans de gros gore qui tache opteront eux pour le single "Zombie Inferno" et son titre aux doux relents du film culte L’enfer des Zombies du transalpin Lucio Fulci ou le cataclysmique final de "No God Before Me". Alors ok, c’est pas très fin mais ça se mange sans faim.


DAN REED NETWORK - « Let’s Hear It For The King »
Si l’expression lâcher des perles s’apparente à quelque chose de généralement foireux, l’expression peut être ici revue en ce qui concerne le sixième album du gang originaire de Portland. Une fois encore, le savoir-faire du quintet mené de main de maître par le claviériste Rob Daiker distille des compositions qui font mouche, dotées qui plus est d’une production qui les met en valeur et portées par la voix reconnaissable entre mille de notre hôte Dan Reed. Un son, un style, une voix ? L’apanage des grands tout simplement.


MEGADETH - « The Sick, The Dying… And The Dead! »
N’en déplaise aux pisse-vinaigre et autres détracteurs de ceux qui trouvent que Davidoff™ a le cigare, le quatuor californien a rappelé aux blancs-becs et freluquets ce qu’est un album de thrash incisif à la MEGADETH. Du beau, du bon, du (gros) bonnet et une flopée de titres qui atteignent leur cible sans coup férir ("Dogs Of Chernobyl", "We’ll Be Back", "Nightstalkers"). Tout juste reprochera-t-on une fois encore à Mustaine et Co. de ne pas défendre ce disque sur scène à sa juste valeur. Mais nous commençons à en avoir l’habitude et ceci est une autre chanson.


NO RETURN - « Requiem »
Pour qui est un peu gourmand, ce nouvel album de nos compatriotes s’apparente à un lot de dix tartelettes. Obélix lui, dirait que ça distribue de la bonne baffe et il n’aurait pas tort. Oscillant majoritairement en terres thrash tout en cochant parfois la case death par la voix puissante de Steeve Petit (ex-ZUUL FX), le tout parsemé de saillies typiquement heavy metal dit "classique" en ce qui concerne les échanges des six-cordes, NO RETURN signe là l’un de meilleurs albums de sa carrière. Et après bientôt 35 ans de métier, peu de formations en sont capables. Bravo messieurs ! Bis ! Ter !


Ozzy Osbourne - « Patient Number 9 »
Après un mitigé « Ordinary Man » paru en 2020, qui pouvait s’attendre à ce que notre Madman préféré sorte un album d’une telle qualité ? Pas votre serviteur en tout cas et ce fut donc au-delà d’une belle surprise lors de son arrivée sur ma platine. Cerises sur le gâteau, la présence de Zakk Wylde et Tony Iommi en tête (de manche) ou celle du bassiste Robert Trujillo, des compagnons de route et de longue date d’Ozzy qui ne nous avait plus mis à la fête comme cela depuis belle lurette. Compositions, musiciens, production, tout est là et rien ne manque. A classer parmi les grands crus de sa discographie. « All aboard, ah ah ah ah! »


QUEENSRŸCHE - « Digital Noise Alliance »
Chers lecteurs, je  fais partie de ceux qui trouvent que QUEENSRŸCHE n’a jamais vraiment sorti de mauvais disque mais qui a plutôt eu à souffrir de la comparaison avec ses cinq premiers albums. Et voilà déjà dix ans que le chanteur Todd La Torre tient sa place dans les rangs de la Reine et après un solide « The Verdict » en 2019, voici ni plus ni moins qu’une série de nouveaux morceaux qui cristallisent l’ADN de la formation, d’où l’acronyme de son titre en anglais (DNA). Une écoute attentive vous fera d’ailleurs pointer les nombreux rappels – volontaires ou non – à des disques comme « Rage For Order » ou « Empire ». Enregistré par ailleurs sur du matériel de cette époque, « Digital Noise Alliance » capitalise sur l’héritage du groupe tout en lançant une ligne vers le futur.


Joe Satriani - « The Elephants Of Mars »
En matière de guitare instrumentale, surtout concernant la carrière d’un guitariste en particulier, peut-on encore être surpris après plus de 35 ans, voire s’extasier au vu du résultat ? Oui, six fois oui, un pour chaque corde de ses JS 1. Maître Satch a clairement réussi un tour de force en proposant un concept-album dont le thème sied totalement à sa personnalité d’alien. Et une fois encore, il parvient à faire parler sa guitare aussi bien que le ferait un chanteur en bonne et due forme. Niveau technique on évolue bien sûr dans la stratosphère mais si certains s’arrachent les cheveux sur ses plans, Joe s’en fout lui, il ne se sent pas concerné.


SMITH/KOTZEN - « Better Days… And Nights »
"Chouchous" d’un grand nombre de membres de la rédaction de HARD FORCE, le duo Adrian Smith (IRON MAIDEN) et Richie Kotzen en remet une couche, un an après un impeccable premier album et six mois après un EP de quatre titres sorti en vinyle uniquement. Dans un premier temps seulement car aux quatre morceaux de l’EP sont venues s’accoler cinq chansons live enregistrés sur l’unique tournée du binôme. La preuve par la scène que cette association est tout à fait légitime et qu’on les attend donc de pied ferme sur le continent européen dès que cela sera possible, surtout au vu de l’agenda surchargé de Mr Smith pour les deux ans à venir.


SOEN - « Atlantis »
Revisitant en live quelques-unes de ses plus grandes réussites, SOEN s’adjoint les services de cordes et de choristes qui viennent rehaussés de manière opportune (comprendre que l’on n’est pas là dans une démarche à la METALLICA et ses deux « S&M ») des titres qui prennent un autre envol et atteignent ainsi une autre dimension, très floydienne à l’envi – pour les néophytes du quintet. On y retrouve ça et là d’émouvantes versions de "Monarch" ou "Illusion" notamment, qui parleront à votre sensibilité comme peu de groupes savent le faire, en l’occurrence de véritables gemmes, à l’instar d’une étonnante, surprenante mais concluante revisite du "Snuff" de SLIPKNOT.


THE CULT - « Under The Midnight Sun »
Tels d’anciens combattants, les plus vieux d’entre nous se rappellent de l’époque "Electric", « Sonic Temple » ou bien « Ceremony » quand les p’tits jeunes eux ne sourcillent pas. Pourtant, les uns comme les autres devraient se passer le mot pour poser leurs deux oreilles et leurs yeux ébaubis sur ce disque. Dire qu’il s’agit de l’un des meilleurs albums de THE CULT relèverait du cliché si à l’écoute, il était permis d’affirmer le contraire. La voix de Ian Astbury tel un Jim Morrison qui serait issu d’un sérail hard rock classieux accolée aux guitares aériennes de Billy Duffy et à leurs talents combinés de compositeurs/interprètes fait des étincelles. Electrique diront certains.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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