12 janvier 2023, 8:41

Jeff Beck

Disparition d'un géant


Pas de longue maladie, pas d'accident. Le 10 janvier, Jeck Beck « victime d'une méningite bactérienne soudaine, s'est éteint paisiblement » peut-on lire dans le communiqué de presse publié dans la soirée du 11. Parmi les derniers enregistrements du légendaire guitariste, âgé de 78 ans, dont la carrière s'est étendue des années 1960 au début des années 2020, on retiendra “Patient Number 9” et “Thousand Shades”. Ses deux collaborations avec Ozzy Osbourne, autre légende du rock britannique, sur « Patient Number 9 », dernier album solo en date du chanteur sorti en septembre 2022. 


Remplaçant d'Eric Clapton au sein de THE YARDBIRDS, Beck côtoiera Jimmy Page en 1965-1966. Un groupe d'une importance capitale, aussi bien pour le rock que pour le hard rock, qui classera plusieurs singles dans le top 10 dans son Angleterre natale avec des morceaux comme “Heart Full Of Soul” ou “Shapes Of Things”. Sans oublier leur version du désormais classique “Train Kept-A-Rollin'” de Tiny Bradshaw, repris par la suite par LED ZEPPELIN ou AEROSMITH. 

Novateur, adepte du feedback et précurseur du rock psychédélique, Beck amène avec lui le blues. Mais il est également connu pour son caractère imprévisible et ceux qui le côtoient disent qu'il est parfois difficile de travailler avec lui. Alors, quand il manque à l'appel sur une tournée américaine de THE YARDBIRDS, il se fait virer. De son passage, ne demeurera qu'un unique album, éponyme ou connu sous le titre de « Roger The Engineer » selon les pays, sorti en 1966. Et quand, 26 ans plus tard, il sera intronisé au Rock and Roll Hall Of Fame avec le groupe avec qui tout a commencé pour lui, il déclarera dans son discours, le sourire aux lèvres : « On m'a dit que je devrais être fier ce soir, mais ce n'est pas le cas. Parce qu'ils m'ont viré. Ils m'ont viré ! Qu'ils aillent se faire foutre ! » Ambiance… Il sera intronisé une seconde fois en tant qu'artiste solo en 2009.


Jeff forme alors le JEFF BECK GROUP, d'abord avec Rod Stewart au chant et Ronnie Wood (futur guitariste des ROLLING STONES) à la basse, avec qui il enregistre « Truth » et « Beck-Ola ». Avant de revenir avec un tout nouveau line-up, dont le batteur Cozy Powell (futur MSG, WHITESNAKE, BLACK SABBATH, RAINBOW), pour deux disques supplémentaires, « Rough And Ready » et « Jeff Beck Group » en 71 et 72. Il enchaînera par la suite avec BECK, BOGERT & APPICE (alias B.B.A.), un supergroupe également composé du bassiste Tim Bogert et du batteur Carmine Appice (VANILLA FUDGE, CACTUS et futur Ozzy). Il n'y aura qu'un album éponyme avant qu'il ne s'en retourne – avec succès – à sa carrière solo avec « Blow By Blow » et « Wired », deux albums principalement instrumentaux sortis respectivement en 1975 et 1976, qui assoient, si besoin en était encore, sa réputation de génie de la six-cordes, qui mêle jazz rock, fusion, rock et blues dans un univers qui n'appartient qu'à lui.


Moins productif dans les années 80 et 90, Beck, qui apparaîtra sur divers albums, comme « Blaze Of Glory » (1990), première incartade solo de Jon Bon Jovi, « Amused To Death » (1992) de Roger Waters des PINK FLOYD, ou « The Red Shoes » de Kate Bush, n'en demeurera pas moins une référence absolue, dont les autres musiciens parlent avec des trémolos dans la voix. Et qui remportera la bagatelle de sept Grammy Awards.


Son dernier album demeurera « 18 », enregistré avec Johnny Depp, sorti en 2022.


Un géant, dont le nom restera à jamais synonyme d'excellence, s'en est allé et les hommages pleuvent, dont celui d'Ozzy. Ce soir, jeudi 12 janvier, Heavy1 rendra hommage à la légende à 21h, comme indiqué en toute fin de news.

 

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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