Résurrection symphoniquement orchestrée en une résilience vaillamment parcheminée, telle est l'essence parfumée d'un dessein argenté à son retour savamment sublimé... DELAIN rejaillit désormais en un éveillé panache et reconquiert merveilleusement bien son abandonné trône avec une audace nacrée d'entre les "eaux sombres" intronisées. Ecumées par l'intense furie destructrice du Kraken, ces dernières vagues auraient pu faire chavirer, définitivement et à juste titre, son œuvre collective durant plus de deux enivrantes décennies déployées à plein régime pourtant parmi des tournées récurrentes à souhait.
Aux lointains confins d'un malsain quasi split en 2021 organisé en une mutinerie à nul vécu pareil où tous les membres emmenés par la sensuelle chanteuse Charlotte Wessels, ont drastiquement sonné le glas, l'unique capitaine à bord, Martijn, créateur, claviériste et frère du guitariste Robert Westerholt (WITHIN TEMPTATION) a puissamment soufflé sur les braises ardentes d'un fiasco annoncé et foncièrement évité de justesse. Passionné et passionnant, ce nouvel album se veut résolument optimiste et tourné vers un futur radieux et empli d'espoir assurément.
Fournissant un revigorant calice d'un metal symphonique punchy, les amateurs férus d'EPICA, POWERWOLF, BEAST IN BLACK et de NIGHTWISH seront toujours aussi ravis de retrouver l'emblématique sceau d'un DELAIN converti à redorer son blessé blason. S'entourant brillamment du retour gagnant en duo percutant du batteur et guitariste d'origine combinée de l'époque « Lucidity » (2006) ainsi que l'arrivée inespérée de la chanteuse Diana Leah, le groupe renforcé à l'extrême revient plus soudé que jamais dans une ferveur des plus contagieuses qui soient.
Précédent quatre singles délivrés et sobrement ciselés pour la scène, à savoir les futurs hits en perspective "The Quest And The Curse", "Beneath", "Moth To A Flame" et "Queen Of Shadow", la nouvelle et rafraîchissante entité néerlandaise surprend allègrement par sa continuité mélodique en phase avec ses dernières productions d'ailleurs. Habillé d'un soyeux metal symphonique mâtiné de souffrance exacerbée, « Dark Waters » dépeint un univers lancinant peuplé de méandriques odes enchevêtrées à outrance.
Par une persévérance conviée, une passion raffinée et une détermination affamée, DELAIN rallume la vibrante étincelle d'un succès à reconsolider d'urgence auprès des fans déboussolés par cet orage foudroyant d'un passé révolu après leur dernier opus au patronyme si révélateur « Apocalypse & Chill » (2021). Suivant l'exemple concret de ses compères NIGHTWISH qui aura également dû faire face à deux évictions de chanteuse (Tarja Turunen en 2005 puis Anette Olzon en 2012), le revivifié quintet aborde paisiblement une reprise en main complète de sa carrière couronnée d'autrefois.
Il en aura finalement fallu de très peu pour tragiquement assister à la poisseuse mort subite d'un courageux groupe qui n'aura cessé de progresser au gré d'une dynamique discographie de six albums à la profondeur empathique si louable et à la saveur musicale si reconnaissable. Notons en dernier lieu la présence du bassiste Marko Hietela (TAROT, ex-NIGHTWISH) sur le titre "Mirror Of Night" et du guitariste Ruud Jolie (WITHIN TEMPTATION, ex-AGUA DE ANNIQUE) sur "Invictus" également. Tel un phœnix enflammé à la saveur vengeresse, DELAIN redéploye glorieusement ses larges ailes replumées en une amère passerelle de talent acide au goût salé d'une renaissance suavement sucrée...
