Quelle belle affiche que voilà : les Australiens KARNIVOOL, trop peu présents dans nos contrées, accompagnés des Berlinois THE OCEAN COLLECTIVE pour le "The Regeneration Tour"... Difficile de résister même pour quelqu’un peut être moins habituée du genre comme je le suis.
On est d’ailleurs dans un Bataclan presque complet pour ce concert attendu depuis septembre 2021 (et reporté deux fois). Pour ma part, la dernière fois que j’ai pu voir KARNIVOOL, le groupe se produisait au Trabendo et c’est un plaisir de les retrouver dans une salle un peu plus grande. Et l’évolution est flagrante en termes de lieu : après la Boule Noire, le Trabendo, voici le quintet rendu au Bataclan.
C’est donc avec THE OCEAN COLLECTIVE que la soirée commence. Une première partie qui n’en a que le nom. Si ce n’est la différence de longueur de set, rien ne les distingue dans leur professionnalisme de la tête d’affiche et la cohérence évidente entre les deux groupes fait que si dans le public, certains sont venus plus pour l’un que pour l’autre, tout le monde profite pleinement des deux groupes (ça peut paraître un peu bizarre de le préciser, mais avec les regroupements de tournée, ou les tournées avec des co-tête d’affiche parfois peu liées qu’on a pu avoir ces derniers temps, ça ne fait pas de mal).
Malgré une discographie conséquente, la set-list du groupe est axée sur deux albums : « Phanerozoic II: Mesozoic / Cenozoic », sorti en 2020, et « Pelagial » (2013). On aurait pu éventuellement s’attendre à un titre issu de « Holocene » son prochain album annoncé pour le mois de mai 2023, mais pas d’avant-première ce soir : le groupe ayant été privé de tournée rapprochée de la sortie de leur dernier album, c’est plutôt celui-ci qui est mis à l’honneur avec 5 titres sur 7.
Musicalement, on est donc sur du post-metal progressif qui pose l’ambiance très particulière du groupe, accentué par un magnifique travail sur les lumières : très beau à regarder et qui colle parfaitement à la musique (le genre cependant qui fait que je suis bien contente de m’occuper de ces lignes et non des photos). Un côté très planant qui permet au public de se laisser porter par les vagues musicales du sextet. Conquis d’avance, le public ressortira ravi de cette performance, excellente manière d’introduire KARNIVOOL.
Après la suspension d’usage, c’est sur les premières notes de C.O.T.E. que KARNIVOOL arrive. Pas d’album particulier à défendre pour les Australiens sur cette tournée. On aurait donc pu s’attendre à avoir plus de titres extraits de « Asymmetry », mais c’est « Sound Awake » et « Themata » qui sont mis en avant avec respectivement 7 et 3 titres, de quoi ravir les fans de la première heure.
Le quintet enchaîne de manière ultra fluide avec "All It Takes", "Shuterspeed", "Goliath" et "Simple Boy" presque sans coupure entre les morceaux, sans cassure dans le rythme. Tout comme avec THE OCEAN COLLECTIVE auparavant, la foule est acquise et il n’y a pas besoin d’en faire des tonnes pour le groupe afin que le courant passe.
KARNIVOOL n’est probablement pas le plus porté sur l’aspect scénique, mais là encore le travail sur les lights est particulièrement bien réalisé et permet d’accentuer le côté très ambiant du groupe et de se laisser planer accompagnés par la voix de Ian Kenny (qui lui, semble toujours autant dans son monde sur scène). Sans que ce dernier ne soit le plus communicatif, toujours aussi souriant, il adressera quand même quelques mots au public pour lui dire qu’ils sont contents de pouvoir enfin faire cette tournée et être de retour sur Paris (classique, mais ça fait toujours plaisir).
Ce sont "Umbra", "All I Know", "Deadman", "Themata" et "Change", que les Australiens nous proposent en deuxième partie de set. Pas vraiment de surprise donc, mais que du bon, et on ne va pas se mentir, il y a un petit côté "bonbon" dans ce set qui est quand même bien agréable en ce mercredi soir. C’est avec "Alpha Omega" et "New Day", en rappel, que le groupe termine sa prestation, dans une belle communion avec le public.
On en ressort peut-être sans avoir été surpris, mais sur un petit nuage de douceur (enfin selon mes critères) et avec deux très bonnes prestations. On attend donc avec impatience d’écouter le prochain album de THE OCEAN COLLECTIVE et de voir ce que KARNIVOOL nous réserve pour la suite !
Photo © Axelle Quétier | Portfolio
