26 avril 2023, 23:59

OVERKILL + EXHORDER + HEATHEN

@ Paris (Le Trabendo)

HEATHEN est le premier de cette sainte trinité thrash old-school US à se mesurer au public parisien, avide de sensations métalliques. Les cinq acolytes ne prennent que physiquement peu de place sur la mince scène du Trabendo, mais largement plus à travers leurs compositions dont les BPM ne cessent de flirter avec le rouge. En bonne forme et malgré un son quelque peu "crunchy", l’heure est à la bonne humeur et les fans sont ravis de leurs refrains entraînants. Et surtout pour la dernière danse, à en croire l’état du pit. Le frontman vient checker quelques paluches au niveau des premiers rangs, un chouette moment et la bonne nouvelle c’est que le meilleur reste à venir...

Sans doute l’événement de cette affiche. Car hormis un passage au Hellfest 2018, les vétérans EXHORDER ne nous avaient pas fait l’honneur de leur présence indoor depuis Mathusalem (c’est-à-dire le début des années 90 tout de même). Et pour eux, la route à travers l’Europe n’a visiblement pas été que joie et bonheur. D’une part leur bassiste Jason Viebrooks n’est tout simplement pas présent, pour raison médicale. Et d’autre part leur guitariste de tournée Waldemar Sorychta s’est cassé le pied, et se déplace avec des béquilles.

Un groupe qui enchaîne les malchances, mais brille par son intensité et sa précision sur scène. Une set-list résolument thrash ancienne génération et donc pile dans le thème de la soirée, mais pas que ! Le groovy étant l’autre grande compétence du groupe de la Nouvelle-Orléans, qui porte même le statut de précurseur du style. Une caractéristique non négligeable qui va bien évidement se faire ressentir par moment. L’expérience parle et va mettre d’accord, à nouveau, un public qui ne demande que cela. Ils nous achèvent sur l’éponyme "Hexorder" puis "Desecrator", deux pierres qui ont leur place sur l’édifice thrash metal.

Lorsqu’arrive enfin la tête d’affiche, dès les premières notes les fans vont facilement reconnaitre "Scorched", dont l’intro faisant monter lentement la pression semble tout particulièrement adaptée à la situation. Et pendant que les spots à la couleur distinctive du groupe, à savoir un vert qui illumine les quelques amplis Marshall, les cinq gars d’OVERKILL investissent la scène pour interpréter la chanson-titre de leur tout dernier et vingtième album... bon sang que le temps passe !

Mais le poids des années n’a aucune influence négative sur la qualité musicale du groupe, ni sur la voix de Bobby Blitz qui est impeccable. Et justement, l’authentique des années 80 arrive très vite avec la référence "Hello From The Gutter" après un sympathique discours de bienvenu. Et comme OVERKILL ce n’est pas qu'une décennie, on appréciera grandement une set-list ultra équilibrée, qui ne cesse d’aller du plus récent au plus ancien, en passant par toutes les périodes. Ils n’ont rien à cacher et prouve leur régularité à travers les générations.

De "Coma" à "The Surgeon", la double trigger file à 100 à l’heure et les solos démoniaques de Dave Linsk sont de vraies démonstrations. Une petite déception tout de même concernant l’absence du bassiste et pilier, D.D. Verni, qui s’est donc vu remplacé. Décidément, les tournées en Europe semblent compliquées. Sinon, comme à son habitude, Bobby fera des allers-retours systématiques derrière les amplis lors des passages où il n’intervient pas, comme s’il laissait la parole à ses musiciens.

« One More » avant le rappel avec l’ode speed metal "Elimination", pendant laquelle le public va improviser de lui-même et de façon disciplinée un wall-of-death. Dernière ligne droite avec le bouquet final, trois classiques à savoir "Overkill", puis "Rotten To The Core" et enfin le traditionnel et magistral "Fuck You", qu'OVERKILL a fait son slogan intemporel (et majeur). Sans surprise la grosse machine américaine a encore frappé. Et pour ceux qui voudraient les revoir en live, l’heure de la tournée d’adieu ne semble pas d’actualité, bien au contraire.

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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