Lorsque GHOST est de retour à Lyon, on ne peut que rejoindre la grand messe pour assister au spectacle. Le groupe suédois s'est lancé ce printemps dans une tournée française de 8 dates, dont la première s'est déroulée à Rouen le 21 mai, ce qui n'est pas habituel pour un groupe de metal de cette trempe. En principe, les groupes majeurs ont plutôt tendance à favoriser une à trois villes à travers l'hexagone, mais le groupe a fait le pari de passer une partie du mois de mai chez nous et de profiter du bon vin afin de défendre son dernier album en date, « Impera », paru en mars 2022, et le récent EP « Phantomime ».
Le succès rencontré par le groupe justifie les moyens, et ceux déployés sur cette tournée sont pour le moins importants. GHOST a toujours offert à son public ce qu'il est venu chercher, mais là, les décors sont plus que jamais impressionnants. Un véritable intérieur de cathédrale est érigé en fond de scène. Il ne s'agit pas d'un gigantesque backdrop tiré en fond, mais bien d'une structure importante qui habille l'espace. À cela s'ajoutent des jeux de lumières particulièrement bien travaillés et une excellente production sonore.
Le groupe se lance dans l'arène avec un premier titre issu de l'album « Impera », "Kaisarion". On se met très vite dans l'ambiance avec cette chanson particulièrement heavy. Le public est instantanément conquis par l'énergie de ces riffs et à point pour accueillir "Rats" et "Faith". Malgré les masques, on imagine des musiciens ravis d'être ici et de partager leur musique. L'occupation de la scène par le maître de cérémonie et ses fidèles sujets est également au cordeau.
Sur une scène de cette taille, il est intéressant de relever les déplacements de chacun. Il n'y a rien de statique avec ce show, ce qui témoigne encore du travail réalisé en amont pour livrer au public le meilleur concert possible. Cette offrande passe inévitablement par des morceaux de choix comme "Ritual", "Year Zero" ou encore "Miasma". On est aussi surpris par la facilité avec laquelle la reprise de GENESIS, "Jesus He Knows Me", s'intègre au reste du répertoire. Il faut admettre qu'elle correspond bien au groupe, autant en live que sur le récent EP. En effet, il y a une certaine évidence dans le style, comme un héritage que le groupe porte dans ses décisions et sélections musicales.
Avant un rappel de rigueur, GHOST délivre "Mummy Dust" et "Respite On The Spitalfields". Le groupe revient en habits de lumière pour un final explosif composé de "Kiss The Go-Goat", "Dance Macabre" et enfin "Square Hammer".
GHOST aura livré un show dans le vrai sens du terme et immanquable à plus d'un titre. Les fans sont légions en France, et après quelques concerts d'anthologie (Hellfest, avec METALLICA au Stade de France ou l'Accor Arena l'année dernière), il est bon de retourner dans des salles à taille humaine et de faire perdurer la flamme du metal qui n'avait pas été aussi intense depuis quelque temps.
Photos © Anthéa Bouquet - Portfolio
