3 août 2023, 23:59

WACKEN OPEN AIR 2023

@ Wacken (Jour 2 - Par Withacs B.)

Harder, Faster, Louder!


L'avantage d'une météo capricieuse c'est que le matin on peut dormir un peu plus longtemps sous la tente, et pour ne rien cacher je n'ai jamais aussi bien dormi à Wacken ! Il ne fait pas froid et on ne crève pas de chaud sous la toile... Idéal ! Bon, le terrain n'est pas aussi rétabli que je l'avais espéré, il faut dire qu'en fin de soirée je suis généralement encline à être très (trop ?) optimiste...

Malgré toute la bonne volonté que j'y ai mise ce matin, je n'arrive pas à rejoindre le site pour le concert de TERROR. Et c'est bien dommage, apparemment c'était énorme, les copains sont ravis !

La journée commence donc pour moi avec les Mexicains CEMICAN. Je suis curieuse de voir ce que donne du metal aztèque (j'avais trop souvent fait l'impasse sur leur prestation au cours de précédents festivals...). Le groupe défend ses origines précolombiennes, arborant peintures corporelles et tenues traditionnelles et chantant tantôt en nahuatl, tantôt en espagnol. J'ai été quelque fois déstabilisée par le rendu un peu brouillon mais il ne doit pas être aisé de sonoriser autant d'instruments traditionnels et folkloriques dans un contexte de festival en plein air. Pas besoin de parler leurs langues pour comprendre la thématique des chansons, il suffit de regarder le véritable spectacle qui s'offre à nous car, outre leur accoutrement, de véritables scénettes se déroulent en arrière-plan : cérémonie sacrificielle, résurrection... Les croyances de leurs ancêtres sont au coeur de leur musique. Ils n'en négligent pas pour autant leur public, auquel ils s'adressent régulièrement, contrairement à un groupe comme HEILUNG qui reste autocentré durant toute sa prestation (attention, j'adore le concept qui fait de nous une petite souris assistant à sa célébration !). Impeccable pour débuter mon programme qui m'excite pas mal aujourd'hui !  

Cemican


Mais en attendant on profite des endroits où le terrain est plutôt stable pour flâner devant les stands de nourriture histoire de repérer nos futurs lieux de restauration et faire un tour au metal market, visiter la tente de vente de CD et vinyles où non seulement on peut trouver les albums & coffrets des groupes présents à cette édition, mais aussi se faire plaisir avec d'autres productions bradées à 50% ! De quoi rafraichir une cdthèque déjà bien trop chargée... 

L'Infield ouvrant avec une demi-heure de retard, je choisis de faire l'impasse sur SKYLINE pour mon chouchou Mikael Stanne.  

Direction donc la Louder pour DARK TRANQUILLITY. C'est avec "Encircle" que commence le show, Mikael est toujours aussi souriant, il fait partie de ces artistes qui prennent leur pied sur scène et cela se voit, il respire la bonhommie et ça fait du bien ! Il échange avec le public, plaisante sur le fait qu'on patauge dans la boue. Il est toujours dommage de voir ce groupe en plein jour, sa musique se prête beaucoup plus à l'intériorisation, les yeux fermés, en secouant la tête. Et même si je les aime beaucoup, que les musiciens se donnent à fond, il faut dire que scéniquement c'est quand même plutôt monotone. En tout cas, il y a du monde pour eux, ils étaient très attendus ! La set-list est assez convenue, comme d'habitude j'en aurais casé d'autres (avec leur discographie il y aurait de quoi varier un peu) mais en festival je peux comprendre leur choix...  "Cathode Ray Sunshine" est très appropriée,  puisque nous nous trouvons présentement sous un soleil de plomb (pourvu que ça dure). Alors que résonne "Misery's Crown", je prends la route de la W:E:T Stage tout en chantant à tue-tête...

Dark Tranquillity


Traditionnellement le jeudi c'est la "Night to Dismember" du côté de la Bullhead City (en réponse à la "Night to Remember sur l'Infield"), traduisez par "attention groupes bourrins !!". C'est au tour de KOLDBRANN d'investir la scène. Du gros black metal, sans fioritures. Simple, efficace. Je suis loin de prendre une claque, mais j'avoue que ça me plait. Les Norvégiens ne sont pas prolixes en albums, « Vertigo », le dernier en date, est sorti il y a 10 ans et s'il semblerait que son successeur soit bouclé, ils prennent leur temps pour nous le faire découvrir. Les lives nous en donne un aperçu, mais c'est trop peu ! 

Je me dirige ensuite vers l'Infield pour jeter une oreille sur VIXEN. Les Américaines envoient du lourd mais je ne sais pas pourquoi je n'accroche que moyennement... Certainement parce que j'ai faim. Cependant il y a des priorités dans la vie et après la décharge de noirceur ingérée devant la W:E:T Stage, je prends ma dose de légèreté pour le Showcase de RAGE à l'espace presse. Concert en petit comité, sur une petite scène mais tant d'émotions partagées par le trio allemand ! Le guitariste Jean Bormann se lâche et ne cache pas le plaisir qu'il prend, Peavy est très en voix et le batteur Lucky ne se ménage pas. Le groupe joue à domicile et ça se sent ! 

Mon estomac se rappelant bruyamment à moi, il est temps de satisfaire ce besoin primaire et de flâner d'une scène à l'autre, laissant mes oreilles guider mes pas. Mon tour se termine par BAEST, groupe de death danois. Je ne vois que la fin de son set, juste assez pour regretter de ne pas en avoir vu plus.

L'heure de se rendre sur la Faster approche pour le marathon de la soirée. Il commence par HAMMERFALL. Ils sont en forme, Oscar Dronjak (guitare) fait le show comme à son habitude. Joacim est très en voix, dommage le vent pourri un peu le son... Il faut être bien placé pour en profiter un maximum mais comme on chante avec eux ça passe crème ! La set-list balaie plutôt bien leur discographie, avec un accent sur le dernier album « Hammer Of Dawn », mais elle reste assez classique. Pour le coup c'est ce que j'attendais d'eux, donc je suis satisfaite ! La demi-heure de retard prise dès le début de la journée sur les Mainstages de l'Infield fait que je dois partir avant la fin du concert des Suédois pour rejoindre la Louder...

Hammerfall


Le running-order initial me faisait rater PENNYWISE alors je ne boude pas mon plaisir d'aller les voir, même si ce n'est qu'en partie. La pluie s'invite juste avant son entrée sur scène, se joignant à la horde de fans qui scandent des « oh oh oh » et crient le nom du groupe. Les écrans bordant la scène diffuse la cinématique de la célèbre machine à sous façon guitare, propre au Wacken Open Air, annonçant son arrivée imminente. Les trois noms PENNYWISE s'alignent et la cloche retentit : Jackpot ! Le public exulte et le chanteur Jim Lindberg apparait et encourage la foule conquise avant que les premières notes ne se fassent entendre. Les fans se trémoussent au rythme des "My Own Country", "Straight Ahead" ou "Fuck Authority". Le guitariste Fletcher Dragge cause pas mal pour annoncer les chansons. Il y a une ambiance de folie, ça slamme dans tous les sens. Je quitte la fosse au moment d'un medley de riffs classiques (MOTÖRHEAD, H2O, BAD RELIGION, AC/DC...) car...

...S'il y a bien un concert que je ne voulais pas rater aujourd'hui c'est bien celui de KREATOR et c'était forcément génial parce que c'est KREATOR ! Bon j'avoue, la set-list est quand même moins percutante que sur la dernière tournée, où elle ne nous donnait presque pas de répit. Encore un bel exemple de l'importance de l'ordre des chansons dans un concert...  La scène est de toute beauté, à l'image du visuel de « Hate Über Alles », mannequins empalés et pendus, buste 3D en fond de scène, présence des démons en tenue processionnaire... Le jeu de lumière est superbe, et même si la pyrotechnie n'est pas concurrentielle à celle de RAMMSTEIN, elle vient divinement agrémenter le show.  Frédéric Leclercq (basse) est à fond, nul ne peut contester sa place au sein du quatuor allemand, Sami Yli-Sirniö, à la guitare, sourit sans cesse et à l'air de prendre son pied, Ventor (batterie), fidèle à lui-même, tabasse sans relâche. Quant à Mille je l'ai trouvé à peine plus en retrait que ses musiciens, mais peut-être parce que pour une fois j'ai plus regardé que vécu le concert. Sofia Portanet monte sur scène sur "Midnight Sun", mais j'avoue que ça me laisse de marbre, je ne suis sensible ni à sa voix ni à sa prestation... Malgré la boue, des circle-pit sont tentés et techniquement réussis, mais non sans efforts, tandis que des crowdsurfeurs remontent la fosse... L'enchaînement "Violent Revolution" / "Flag Of Hate" / "Pleasure To Kill" clôture en beauté ce set et même si leur performance était légèrement en deçà de ce à quoi ils m'ont habituée je ne regrette pas d'être restée !

Kreator


Les festivals de l'envergure du Wacken Open Air créent forcément, au niveau du running-order, des clashes de programmation... Et me concernant pour ce soir c'est CARPATHIAN FOREST et AMORPHIS qui en font les frais... Je reste donc en place pour attendre HELLOWEEN. Je ne les ai pas revus depuis la Réunification et j'avoue que j'ai hâte. Michael Kiske et Andi Deris (chant) sont en grande forme, voix cristallines (oh cette montée sur "Eagle Fly Free"... ça m'impressionnera toujours !) mises en valeur sur un "Forever And One" à deux voix, magistral... Malgré les années, ils sont toujours aussi en place les deux compères. Je trouve qu'Andi est globalement plus expressif corporellement. Ce qui prédomine dans le groupe, c'est l'envie de partager sa joie d'être sur scène en regardant le public, Sascha (Gerstner, guitare) me fait trop rire avec sa coupe à la INDOCHINE et ses guitares improbables. Markus et sa basse en forme de citrouille, Kai Hansen se déchaine et même Michael Weikath a le smile ! Je vais certainement me répéter mais le problème quand on traverse la frontière franco-allemande c'est que les groupes germaniques ne s'expriment que peu en anglais... Andi et Michael Kiske discutant pas mal je regrette de ne rien comprendre... Au niveau de la set-list, nous avons droit surtout à des hits et ayant un petit faible pour les « Keeper Of The Seven Keys » je suis ravie, "Future World", "Save Us", "Dr Stein", "I Want Out"... J'aurais aimé un petit "Asshole" qui me met toujours la patate mais ils ont (encore) fait l'impasse sur « Straight Out Of Hell ». Final en apothéose avec le retour des drones qui font pousser des citrouilles dans le ciel, faisant un pied de nez aux nuages décidés à camoufler les étoiles.

Helloween


Entre temps une partie de l'équipe décide, elle, de se rendre du côté de la Bullhead City pour CARPATHIAN FOREST. Les musiciens entrent sur scène pendant que l'intro résonne, saluent rapidement le public puis lui tourne le dos (prometteur le t-shirt "Destroy Planet Earth" !) Du pur black metal traditionnel, jolie mise en scène avec des masques disséminés un peu partout. Niveau accessoires, Nattefrost (chant) semble adorer les crucifix et par-dessus tout les jeter dans la fosse ! Son physique, son maquillage et sa voix particulière font inévitablement penser à Dani Filth, en plus ''true'' évidemment. Comme pour le début du show, tous restent sur scène en attendant le rappel, et malgré quelques "attitudes" provocatrices du frontman, le temps est un peu long. Globalement on est loin de la réputation sulfureuse des Norvégiens, mais le job a été fait. Quelques petits gestes de la part des musiciens envers leurs fans laissent à penser qu'ils sont contents d'être là, mais tous restent dans leur rôle de méchants. Comme c'est exactement ce que le public attend d'eux, on leur pardonne...

De mon côté je choisi de terminer la journée avec la tête d'affiche de la "Night to Dismember". ABBATH entre en scène sur "To War!", enchainé avec "The Rise Of Darkness" d'IMMORTAL. Le ton est donné, le groupe veut faire plaisir à son public qui n'attend que ça ! La quasi intégralité de « Abbath » est joué, contre trois titres de « Outstrider » et seulement deux du dernier « Dread Reaver ». Il faut dire que les critiques de ces deux derniers albums n'ont pas été des plus tendres et le père Abbath doit le savoir. Il joue les cracheurs de feu mais ça manque de conviction, le résultat est plat visuellement. Dommage ça aurait ajouté un peu de peps à un jeu de scène assez plat, et globalement à une prestation plutôt mollassonne.

On a appris au cours de la journée que trois des six Metal Battle qui ont vu leur prestation annulée hier serait reprogrammées aujourd'hui, et c'est le cas des Français XAON. Je n'ai pas eu la patience de les attendre, ABBATH ayant pas mal puisé dans mes ressources et l'humidité s'insérant vicieusement dans mes os... Je retrouve donc l'équipe pour un dernier verre avant de rejoindre ma tente...

See you tomorrow, Muddy Warriors !
Withacs B.

Abbath
Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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