22 août 2023, 16:56

U.D.O.

"Touchdown"

Album : Touchdown

Infatigable Udo Dirkschneider. Héros de mon adolescence, forgeron musical depuis 5 décennies, le voici de retour avec son groupe U.D.O. et un nouvel album, « Touchdown ». 

"Isolation Man" démarre sur des chapeaux de riffs bien graisseux et des caisses frappées frénétiquement, oui le rythme est bien rapide, le tout pour accompagner cette voix si typique, que l’on adore ou déteste c’est au choix. 50 ans après des débuts plus "qu’acceptables" Udo Dirkschneider demeure un taulier qui nous livre le meilleur de lui-même. Emotions, rage qui racle la gorge et soli heavy référentiels, une efficacité toute germanique qui sied bien au groupe. Ça commence très bien. On poursuit dans une lancée classique, avec "The Flood", du heavy metal ultra efficace mais auquel on peut reprocher un mode un tantinet automatique. On ne s’attarde donc pas, "The Double Dealer’s Club" est plus enlevé, il galope dans les pas de RUNNING WILD, les guitares se lâchant bien sauvagement, l’agencement du morceau est catchy, il y a une petite touche d’originalité dans l‘ambince bienvenue.

Idéal pour tracer la route comme j’ai coutume de dire, "Fight For The Right" fait tourner avec ses riffs les roues de nos carrosses, la rythmique imprimant la dose d’adrénaline adéquate, et nous savourons des soli typiquement ACCEPT. U.D.O. est avec DORO l’un des piliers du heavy metal, celui qui s’imprime si aisément dans nos sens, souvent facile, jamais désuet. Une musique repère, que l’on peut quitter pour de la nouveauté, mais que l’on saura toujours retrouver quand le besoin de confort se fera sentir. Comme la maison de Mémé et sa bienveillance chaleureuse. U.D.O. nous fait sentir "Forever Free" avec des riffs simples et puissants, des chœurs sincères cette voix si familière, rauque et chaude. Notre idole a encore du jus, et c’est bon à entendre. 

L’album s’inscrit totalement dans le style du groupe, on pourrait autant regretter l’absence d’une réelle originalité, tout comme on pourrait se féliciter de la saveur demeurée intacte au fil des ans, une rythmique hypnotique et une belle agressivité heavy metal. A chacun de choisir, "Punchline" me berce merveilleusement avec son tempo progressif et ses envolées de guitares. Devant un "Sad Man’s Show" hyper relevé à la sauce eighties difficile de bouder son plaisir. "The Betrayer" offre des instants bien vénères, occasion pour Sven, le fiston, de se lâcher et de briller avec des guitares presque indus. On retrouve le message de liberté et d’humanité immuables à notre teuton préféré dans chaque titre, "Heroes Of Freedom" mêlant lourdeur du riff à l’écho prégnant de chœurs profonds. 

Dernière ligne droite, "Better Start To Run", un véritable hymne à la gloire du heavy metal façon U.D.O., suivi des guerriers et excellemment speed "The Battle Understood" et "Living Hell", nous achevons ce ride avec le single "Touchdown". Carré, puissant et d’une improbable jeunesse pour l’adolescent de 70 piges qu’est Udo, nous prenons une dernière charge de metal pur jus. 

J’ai encore passé un moment jouissif avec U.D.O. et son « Touchdown ». Metal... Never dies.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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