4 août 2023, 23:59

IRON MAIDEN

@ Wacken Open Air (par Alexis Chauvin)

6 août 2022, on apprenait sur les écrans du Wacken Open Air l'annonce d'IRON MAIDEN pour l'édition 2023 et ce quelques jours après la fin de la partie européenne de la tournée ''Legacy Of The Beast''. Le festival créant ainsi la surprise et la joie des fans de MAIDEN de voir leur groupe favori déjà de retour en 2023 en Europe. Mais pour quelle tournée? Il faudra alors attendre 2 mois pour que le 6 octobre les Britanniques dévoilent quelques dates supplémentaires, mais surtout le nom de la tournée : "The Future Past" avec un visuel des plus magnifique. Programme très prometteur sur le papier qui annonce un mixte entre le dernier album en date « Senjutsu » et le célèbre « Somewhere In Time » de 1986. Et forcément l'unique question que tout le monde se pose : vont-ils jouer "Alexander The Great" ?


Retour en 2023, passé le stress des jours précédents, à savoir si on pourrait accéder au site, voir même si le festival serait maintenu, en ce 3e jour de festival c'est le d-day avec LA tête d'affiche, donc tout va pour le mieux. De plus, le temps de la veille entre soleil et vent a considérablement amélioré la qualité du sol dans ces terres nord allemandes.
21h approche, MEGADETH vient tout juste de terminer sur la scène de gauche, la Faster, délivrant un show de haute volée finissant en apothéose avec ''Holy Wars... The Punishment Due'' et la présence de Marty Friedman, excusez-moi du peu (ndr : déjà présent un peu plus tôt pour l’enchaînement ''Trust/Tornado Of Souls/Symphony Of Destruction''). On se dirige alors vers la scène de droite, la Harder, où se trouve déjà un public bien compact à ce moment là, et contrairement aux autres soirs, on ne ressent pas vraiment les 35 000 personnes en moins. Les écrans géants commencent à annoncer le groupe anglais avec l’animation "machine à sous guitare" et les metalheads commencent à se faire entendre.
C’est enfin l’heure grâce au fameux ''Doctor Doctor'', le public réagit aussitôt et ça fait plaisir d’entendre ça après un Hellfest plutôt silencieux. Les écrans géants changent de configuration et passent de portrait à paysage, exigence de MAIDEN oblige. Les lumières passent du vert au bleu, et c’est parti pour l’intro ''Blade Runner'' extrait du film du même nom, laissant apparaître le nouveau light-show en forme de prisme et agrémenté de bandes LED. Dans le même temps, on découvre le nouveau décor futuriste en lien avec les visuels dévoilés pour cette tournée.


Les premières notes de ''Caught Somewhere In Time'' se font entendre et le public avec des « oh oh oh » est sur le même rythme. Les anciens seront nostalgiques du ''Somewhere on Tour'' de '86/87 avec la même entame de set, chanson d’ailleurs jouée pour la première fois depuis cette période. La nouveauté de cette tournée ce sont les deux écrans verticaux qui font leur apparition en fond de scène de chaque côté du backdrop et viendront compléter ce dernier et agrémenter le décor tout au long du concert, et pour cette mise en bouche c’est un Eddie de chaque côté qui arrive : le cyborg de « Somewhere In Time » et le samurai de « Senjutsu ». Nicko se dévoile derrière son imposant kit, et une montée d’émotion se fait ressentir dans le contexte des révélations du jour précédent. Une petite explosion et les quatre musiciens débarquent sur scène et prennent immédiatement place au premier plan, rapidement suivis par Bruce Dickinson bien dans le thème avec un accoutrement "futuriste". Premier refrain et le chanteur lance déjà son célèbre « Scream for me Wacken », la foule lui répond bien, il profite également des premiers soli du show pour partir se dégourdir les jambes entre les Mainstages et haranguer le public resté devant l’autre scène. Décidément, il ne tient toujours pas en place celui-là !


Le premier backdrop laisse apparaître la rue principale d’une ville en reprenant certains visuels de « Somewhere In Time » modifiés à la sauce japonaise pour le côté « Senjustu », on y trouve pas mal de petites références au groupe avec par exemple le pub Ruskin Arms avec la bannière "Trooper IPA" ou alors des panneaux "Mars Shuttle" et "Saturn Shuttle" pour renforcer le côté futuriste.
Sans pause le groupe enchaîne avec ''Stranger In a Strange Land'' qui n’avait pas été rejouée depuis '99, lors des quelques premières dates du retour dans les rangs de Bruce et Adrian Smith. Son riff martial qui fait taper du pied et des mains maintient le public dans le même rythme. Juste après le solo d'Adrian, Eddie fait sa première apparition sur scène en version cyborg agrémenté d’un manteau et chapeau tout comme sur la pochette du single. Pour ma part le petit bémol en ce début de set c’est la durée de sa présence et son manque d’interaction avec les musiciens. Pour en revenir à la pochette du single, les nouveaux écrans de scène montrent l’intérieur du bar pour s’imprégner de l’ambiance du titre, et laissent apparaître Eddie sous la bannière du ''saloon'' dans un style plus western pour terminer.


Petit speech de Bruce (le coup de chance de cette année est d’éviter la blague sur le mur des chiottes) et Adrian, équipé de sa guitare acoustique, lance ''The Writing On The Wall'' en guise de premier extrait de « Senjutsu ». Titre accompagné d’un backdrop représentant un "rider of the storm" à moto en haut d’une falaise surplombant une vallée, tout comme on peut le voir dans le clip-vidéo qui sera d’ailleurs diffusé entièrement sur les écrans arrière. Entre les solis de Dave Murray et Adrian, Bruce profite du break instrumental pour se promener avec la caméra en traveling (quel souvenir de gosse en repensant à la même scène lors du visionnage du Rock in Rio).
Sans transition Adrian s’exécute presque seul pour le plus rythmé ''Days Of Future Past''. Bruce prend la parole et demande à la foule comment est le sol ? Plutôt mou ou dur ? En ajoutant que généralement quand c’est dur c’est bien et mou pas terrible... Blague à part, il demande au public s’il est possible pour lui de sauter, et bien sûr on s’exécute sans trop de difficulté de notre côté, (on pourra découvrir à la fin de show que dans l’axe de la scène le sol est encore bien boueux).


Quelques mots sur la DeLorean et les voyages dans le futur, sans pour autant parler des impressions de déjà-vu pour une fois, afin de présenter ''The Time Machine''. Chanson habituellement calme dans le public... à Wacken, c’est à partir de ce moment que les metalheads se réveillent vraiment, après le premier couplet en suivant Steve Harris sautant également sur scène. Ça commence à bouger dans tous les sens, mouvements de foule, crowd-surfing à répétition, et ce jusqu’à la fin du concert (ndr : contrairement au Hellfest où le public aura attendu ''Fear Of The Dark'').
Pour ces deux extraits de « Senjutsu », un nouveau backdrop est mis en place, pour la configuration, il s’agit de la cover du single de ''Wasted Years'', à savoir l’intérieur d’une machine à voyager dans le temps avec quelques modifications notoires. Dans l’écran du centre on retrouve le visuel de la tournée 2023 entouré par ceux de « Senjutsu » et « Somewhere In Time » pour les deux autres écrans. Et bien sûr les trois dates de l’instrument de vol sont remplacées avec 25.12.1975, date de création du groupe, 03.09.2021, celle de la sortie de « Senjutsu » et enfin 29.09.1986, jour de sortie de « Somewhere In Time ». Contrairement à ''The Writing On The Wall'' déjà sur la set-list de l'année dernière, ces deux chansons sont interprétées pour la première fois.
« We want information... information... information... Who are you ? The new number two. Who is number one ? You are number six. I am not a number ! I am a free man ! », on enchaîne avec le plus surprenant, ''The Prisoner'', qui n'a pas été joué depuis 2014, que l’on découvre ici avec un nouveau backdrop des plus coloré et pour cause, il reprend les décors de la série TV provenant de la petite ville de Portmeirion où apparaît le célèbre échiquier au premier plan. Steve Harris et Adrian sortiront leur plus belle voix pour les refrains !


Bruce profite du festival et de son public cosmopolite pour parler des civilisations et annoncer « la mort des Celtes mais pas tout à fait » pour la chanson ''Death Of The Celts''. Steve se présente avec une basse acoustique pour ce long titre de plus de 10 minutes qui fait légèrement retomber l’ambiance. On est cependant happé visuellement par le light-show verdâtre et la fumée ainsi que par le magnifique backdrop représentant un champ de bataille dans une vallée où des corps gisent au sol avec une multitudes de flèches, un épée ensanglantée plantée au premier plan et la croix celte où niche un corbeau sur le côté.
Mais ça repart de plus belle avec le dispensable ''Can I Play With Madness''... Grosse partie du spectacle avec ''Heaven Can Wait'' où l'Eddie Cyborg vient défier Bruce à coup de pistolet laser, Bruce se défend grâce à une tourelle sur le haut de la scène, après quelques échanges de tir, c’est Eddie qui gagne en détruisant la tourelle et créant une énorme explosion. On en oublierait presque la musique mais il reste du temps pour chanter les « oh oh oh » repris en chœur par l’ensemble de l’audience.
37 ans... c’est le temps qu’il aura fallu attendre (un peu moins pour ma part...) pour entendre en live le majestueux ''Alexander The Great''. Sauf erreur, il s’agit du premier titre non interprété sur la tournée suivant la sortie de l’album mais joué par la suite. Certainement LE titre le plus attendu de toute la carrière de MAIDEN par les fans du groupe. Les Anglais viennent contredire les détracteurs qui disaient dernièrement que Bruce ne voulait pas la chanter. Non seulement il le fait, mais il maîtrise ses parties et surtout le maintien de note sur "Babylon" à la fin du morceau. Backdrop impérial mettant en scène un front de guerriers équipés de lances et boucliers mené par un Eddie "Alexander" épée à la main, à noter le détail des boucliers sur lesquels on retrouve différents Eddie.


Le set se termine avec les traditionnels ''Fear Of The Dark'' et ''Iron Maiden''. Durant cette dernière, place au big Eddie après le break, représentant le pictogramme d’une tête de samurai et agrémenter de mouvement d’ombrage via mapping 3D. On retrouve les deux Eddie du début qui s'élèvent sur les écrans au même rythme que le big Eddie. Dans le même temps, le groupe recycle le Eddie samurai de "Senjutsu 2022" qui vient arpenter la scène et interagir avec les musiciens, se battant avec Janick Gers puis faisant du air-guitar aux côtés de Dave Murray.
Après une pause bien mérité nos 6 anglais préférés remontent sur la scène surplombée par le backdrop post-apocalyptique où seule la statue de la libert’Eddie est en état, au milieu d’un désert de bâtiments détruits. Dave se pose sur son retour et joue les premières notes de ''Hell On Earth'', dernier extrait de la soirée pour le récent « Senjutsu » et également le plus long titre avec ses plus de 11 minutes. Bruce crée de son côté une marée de vagues humaines grâce aux bras levés en mouvement de la foule. Dans le cadre d’un open air comme ce soir le résultat est assez joli sur les écrans géants. Le titre est accompagné par un jeu de pyrotechnie orientable assez exceptionnel suivant le rythme de la musique, et le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe n’est pas avare en flammes sur cette chanson, de quoi réchauffer les premiers rangs.
Le rappel se termine avec les plus classiques ''The Trooper'', assez sommaire sans drapeau ni tenue de soldat pour Bruce, et ''Wasted Years'' avec la mise en scène d’un nombre incalculable de différent Eddie projeté sur les écrans provenant des events-designs des dernières tournées du groupe, Dave et Janick viennent entourer Adrian qui chante à nouveau les refrains. Enfin, le salut chaleureux du groupe où Bruce, en ce dernier concert européen, nous promet un « rapide retour » et on compte bien là-dessus.


Une très belle performance d’IRON MAIDEN donc, qui assurent haut la main la place de tête d'affiche. Les membres du groupe sont encore loin d’être fatigués et donc bien en place après quelque 33 dates. L’ambiance du public allemand est au top, même si on se serait bien passé des crowd-surfeurs en nombre. Côté set-list, l'équilibre est parfait, cinq titres de « Somewhere In Time », cinq de « Senjutsu », et cinq classiques. On pourrait cependant, pour faire la fine bouche, regretter les toujours présents ''Fear Of The Dark'' ou ''The Trooper'', ou encore l’incompréhensible ''Can I Play With Madness'', mais parallèlement on trouve quelques belles surprises presque inattendues. Point de vue du show, on retrouve un côté plus simpliste comme on a l’habitude sur les tournées d’album, au risque de froisser les amoureux de la précédente ''Legacy Of The Beast'' qui avait peut-être proposé ce que le groupe avait fait de mieux jusqu’ici. Toutefois, nous sommes ravi de retrouver Bruce en toute capacité vocale sans être perturbé par une multitude de changement de costumes. Nicko en héro après les nouvelles sur son état de santé, on comprend un peu mieux certaines réductions de tempo et on excuse donc les quelques problèmes techniques. Steve de son côté est infatigable, il confond toujours la scène avec un terrain de foot, Dave est malheureusement de plus en plus discret, je ne le compare pas à Janick bien entendu, et un Adrian impérial et excellent là où la set-list est très exigeante pour lui... Comme en 2016, on termine donc en beauté cette partie européenne du ''Future Past Tour'' à Wacken, rain or shine... and mud !
Alexis Chauvin.
 

Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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