Un retour passif d'un an aura été désormais nécessaire à l'élaboration active du huitième album des Américains AVENGED SEVENFOLD qui amorce une idyllique prise de décision, suite à cette incompréhensible attente jugée plus qu'insoutenable auprès du discipliné public acquis à sa cause principale, à savoir la volonté farouche de séduire un panel d'admirateurs toujours plus malléables. En effet, sans ce groupe phare de la New Wave Of American Heavy Metal devenu immensément populaire à force de labeur, de sueur et entaché par un deuil, FALLING IN REVERSE, BLACK VEIL BRIDES, MOTIONLESS IN WHITE et consorts auraient-ils la même exposition médiatique en somme ?
A question posée, réponse honorée, cela rime avec frime lorsque l'on aperçoit pour la première fois le chanteur M. Shadows avec ses lunettes de pilote de ligne sur scène assurément. L'essor d'un poids lourd majoritaire dynamise toujours un ressort minoritaire, c'est en une ovation d'opportunités à saisir selon un plan d'action servile à vocation mercantile tragiquement mondiale. Bienvenue solennellement donc à « Life Is But A Dream...», un recueil musical de heavy/rock-metal d'une profondeur incantatoire à méditer avec sagesse, caresses et ivresse essentiellement adressé en priorité aux aficionados d'ALICE IN CHAINS, BLACK SABBATH, BAD RELIGION et THE MISFITS transfigurés de part en part. Pour rappel, c'est inopinément grâce à l'annulation du groupe pour cause de rallonge de temps nécessaire à la finalisation de cet album qu'un certain GOJIRA a pu jouer en tête d'affiche du Hellfest 2022 les remplaçant superbement après KORN d'ailleurs.
Ce somptueux album est au final le plus court de sa discographie fortement déjà fournie mais indéniablement le plus introspectif, abouti et complexe à la fois. La formation californienne mérite amplement son statut culte de tête d'affiche de festival tant la conjecture globale lui est si favorablement accordée : plébiscité salutaire du public sur scène, accroissement planétaire du volume des ventes (tous supports confondus) et reconnaissance salutaire du succès en tournée. L'emblème du "Deathbat" fidèle sur chacune de leur pochette à l'image de celle d'Eddie chez IRON MAIDEN ou de la Faucheuse chez CHILDREN OF BODOM, est subtilement illustré dans une ambiance mortifère délivrée au sein d'une version digipak de très haute orfèvrerie consacrée.
Vous serez subjugués par ce bijou manuscrit de premier ordre protégeant un album parcheminé par les hypnotiques hymnes "Nobody", "Easier" et "(O)rdinary", exquises perles exaltant une production massive de Joe Barresi, magnétique et magique à la fois. On se retrouve en face d'une avalanche de mélodies puissantes, chavirantes et oppressantes, se faisant porte-voix implacable d'un spleen musical inconfortable que l'on distingue furtivement pas à pas. Il nous aura fallu attendre allègrement sept longues années d'incertitude chronique chez AVENGED SEVENFOLD mais le résultat artistique final dépasse littéralement les espérances puisées en chaque fan converti à son endroit. Un groupe atypique au talent elliptique qui saura vous apaiser durement à travers des écoutes tant bénéfiques qu'honorifiques en première instance de rédemption cyclique.
