19 août 2023, 23:59

SLEEP TOKEN

@ Charleville-Mézières (Cabaret Vert)


Aller voir le phénomène SLEEP TOKEN, ce n’est pas juste assister à un concert : c’est participer à un spectacle vivant, un délicieux cauchemar collectif.
Le groupe gravite dans un univers à la mythologie très travaillée : ce sont des apôtres anonymes - tous sont masqués - rendant hommage au Dieu-Sommeil avec leurs chansons.

  
© Léa Derossi & Jean-Baptiste Lamet | HARD FORCE 


On se délecte de voir ces créatures hanter la scène, chacune incarnant sa personnalité : l’esprit frappeur qui fait de grands jetés et se déplace comme une ballerine avec sa basse, le trio de chœurs solennel et immobile, le spectaculaire batteur et le guitariste (qui soutient le chanteur de son growl puissant) épousant leurs instruments, nous offrant un jeu à la technicité sublime.


Ils sont menés par Vessel, réceptacle des rêves du Dieu-Sommeil à la voix tantôt rauque et possédée, tantôt claire comme du cristal.
Pas besoin de parler au public, leur présence et leur musique sont magnétiques et plongent tout le monde dans une transe, du fan des premières heures qui faisait sans doute partie des quelques dizaines de personnes présentes au premier concert aux Etoiles à Paris en septembre 2019, au festivalier qui passait là par hasard et qui se fait happer.
Les morceaux ont été judicieusement choisis, mélangeant d’anciens albums ("Alkaline", "The Offering") au nouveau ("The Summoning", "Chokehold") afin d’hypnotiser toujours plus de nouveaux adeptes.
L'exceptionnelle maîtrise vocale de Vessel lui permet également une immense liberté d’interprétation face aux versions studio.


On admire la simplicité, mais aussi l’attention portée aux détails : les jeux d’ombre, de lumière et de fumée, les costumes, les masques et évidemment les chansons, mélange entêtant de styles éclectiques, magnifiquement accordés ensemble pour un résultat totalement unique.
Avec, pour seul regret, qu'un rendez-vous comme celui-ci contraigne SLEEP TOKEN à écourter son set habituel de cinq titres, dont le joyau "Aqua Regia".


Enfin, le somptueux décor offert par le Cabaret Vert à la nuit tombée (tous les arbres sont décorés et illuminés) apporte une touche finale à l’intensité du moment.
Le tout confère à l’expérience un charme et un mystère irrésistibles.


On ignore si le Dieu-Sommeil a bien reçu leur message, mais celui de la musique était comblé ce soir-là.

Blogger : Léa Derossi
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Léa Derossi
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