21 octobre 2023, 14:24

THE NECROMANCERS

Interview


THE NECROMANCERS a terminé sa tournée européenne estivale le 13 septembre dernier au SLB Fest, à Saint-Laurent, près d’Arras. Avant de monter sur la scène de ce festival "rock, familial et gratuit", le groupe de doom/stoner, formé à Poitiers en 2015, a répondu à nos questions... sous forme de règle de trois.


Comme vous finissez une tournée, restons sur le live. Quels sont vos trois meilleurs souvenirs de scène ?
En premier lieu, l’ouverture de la Valley au Hellfest en 2019. C’était notre première expérience devant une telle jauge, avec entre 6000 et 7000 personnes devant nous. Nous avons reçu un super accueil et cette date reste un souvenir très fort. En deuxième, il y a la date d’hier, au Supersonic, à Paris, ville dans laquelle nous recevons toujours un super accueil. Le public était fou furieux, nous avons dû calmer les gens. Même si nous avons été bookés assez tard, c’était blindé. On avait eu la même ambiance à Petit Bain, il y a quelques années. Faut croire qu'a Paris tu as beaucoup de gens qui écoutent le groupe ! Enfin, il y a le Rocksound, un bar/club de Barcelone, une salle de 200 places, basse de plafond... mais où les gens, dans un état second, slamment quand même ! Après le concert, nous avons eu du mal à sortir, car il fallait traverser la salle !

Quelques mots sur chacun de vos trois albums ?
« Servants Of The Salem Girl » (2017) est né de rien, avec des morceaux créés les uns après les autres. Cet album a trouvé sa cohérence grâce au mixage, au niveau de la réverbération. Il baigne dans une esthétique occulte, une thématique sombre, avec des références au diable, à Salem, dans une logique de série B... voire Z !
« Of blood And Wine » (2018) est plus réfléchi. Quand nous commençions à travailler sur ce disque, nous savions où nous allions, nous nous attaquions au mythe du vampire. Nous avions donc une ligne directrice. L’enregistrement a été rapide, au rythme de cinq jours par semaine. En six mois, tout était plié. C’était un exercice différent du premier album. C’était intéressant car nous avons beaucoup appris.
« When The Void Rose » (2022) marque l’arrivée, durant dans la phase de création, d’un nouveau chanteur, Basile, que nous connaissions depuis longtemps. Nous avons travaillé sur un rythme soutenu, sur une durée de 4/5 mois. Nous avons fait beaucoup de répétitions, de résidences et accompli un gros travail d’arrangement. Les musiques ont été écrites pendant la période de COVID. Nous avons composé chacun dans notre coin puis nous nous envoyions les partitions.
Basile : Pour les paroles, je suis plus dans le clair-obscur, dans une horreur davantage psychologique, lovecraftienne qui joue sur l’inconnu sur un mode attraction/répulsion. Je file métaphore de l’océan.

Quel seraient les trois groupes que vous auriez en commun ?
On est tous d’accord sur PINK FLOYD. BLACK SABBATH aussi est important, bien sûr.
Robin (guitare) : Moi, je suis surtout rock progressif.
Simon (basse) : DEEP PURPLE ! Il n’y a que DEEP PURPLE !
Benjamin (batterie) : En fait chacun met son petit truc à lui. Du DREAM THEATER, du progressif, du Devin Townsend, du metal moderne. Nous apportons chacun ce que nous aimons mais nous n’écrivons pas par rapport à un groupe précis.


Comment composez-vous ?
Chacun compose de son côté puis nous nous envoyons nos fichiers par Guitare Pro. Nous nous réunissons en visio... et il y a beaucoup de débats, de modifications. Ensuite nous nous voyons en vrai pour jouer ensemble, travailler le son, les arrangements des riffs que nous interchangeons souvent. Nous travaillons par soustraction : nous virons tout ce qui ne nous semble pas nécessaire, puis nous reconstruisons. Nous sommes très lents, nous nous attardons sur des détails, des éléments futiles. Nous traversons aussi des phases de doutes...

Et pour les textes ?
Le chanteur écrit les textes !
Basile : Après une phase de recherches, quand j’ai testé les lignes de chant, quand la base brute est posée, il reste un travail de vernis : il faut polir le texte, créer une continuité au fil de l’album. Il s’agit d’un exercice satisfaisant, d’un jeu musical et sonore... tout en devant raconter une histoire. Il faut garder du sens, du contenu. Je fais attention car j’ai parfois tendance à être verbeux. Chaque morceau suit son propre processus, tantôt lent, tantôt rapide.

Trois anecdotes de tournée pour finir.
Nous avons eu une date annulée en Suède. Nous avons recherché un hébergement que nous avons fini par trouver dans une cabane en forêt. Nous sommes passés de la vie en tournée à trois jours dans la nature. Nous avons fait des randonnées et nous sommes montés en haut d’une sorte de tour de guet pour voir le paysage... mais tout était noyé de brouillard. Drôle d’ambiance... Sinon, il y a aussi Romain qui s’est fait jeter une chaussure durant un concert...
Et nous nous arrêterons à ces deux-là !

Thenecromancersband

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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