27 octobre 2023, 19:20

MASS HYSTERIA

"Tenace - Part. 2"

Album : Tenace - Part. 2

Une deuxième partie très attendue pour ce dyptique de MASS HYSTERIA. Voici donc les premières impressions de ce « Tenace - Part. 2 ».

Pas de surprise, ou bonne surprise, nos amis ambassadeurs de la scène française poursuivent leur concept metal moderne et dense, "L’inversion des Pôles" se fait force de peindre en musique l’esprit de la révolte évoqué dans la première partie. Quel genre de musique me demanderez vous, tant MASS HYSTERIA a évolué ces dernières années, d’un metal fusion, dont on sent encore les effluves dans l’introduction, à un metal industriel et massif au cœur des derniers albums.

N’en déplaise aux nostalgiques des premiers braillements, aujourd’hui Mouss et sa bande ont, devant une actualité toujours plus malaisante, des humains à la versatilité 2.0 et égoïste, alourdi les riffs, et les rythmes sont des machines pulsant un écho Fritz Lang-uissant. L’agressivité des guitares sur "L’Air Bien" est une revendication que reprend le chant enragé. La résilience ne s’obtient pas au travers d’une sage obéissance, mais par une résistance active. Le concept de l’humain avec sa passivité consumériste devient une cible, il s’agit d’atteindre l’impossible, le réveil de l’humanité, en détournant avec force les jeux de maux. « prudence partout, courage nulle part », de par leur volonté les chiens de la casse doivent définitivement devenir des loups.

"Washington Décès" annonce la chute d’un empire traumatisé, comme un souhait d’une humanisation de la mondialisation ? Et toujours ces samples vivants et obsédants que griffent les riffs. "Un Assange Passe" enfonce le clou du cercueil d’un mode de pensée contrôlé. C’est, il me semble, une première pour MASS HYSTERIA de se positionner si explicitement, en comparant un messager moderne à Nelson Mandela. Osé oui, engagé absolument. Un groupe se posant en sirène d’alarme dans un final déchaîné. Un écho semblable aux machines lugubres des morlochs affamés.

"Ex-Voto" est presque une bouffée d’air pur, avant de se muer en hymne martial, le refrain retentissant tel une foule revendiquant l’urgence, l’importance de la vie en ces temps obscurs. Magistral MASS HYSTERIA, qui s’exprime tel "L’Emotif Impérieux", toujours avec force de guitares lourdes et batterie fracassante, sur lesquels se posent des chœurs paradoxalement angéliques. Dualité entre le feu de la colère et l’aspiration à la paix ? Certainement. Le fantôme dans la machine s’éveille, avec la grâce d’un opéra manga de Kenji Kawaii.

C’est tout naturellement sur "Le Club du Feu" que s’achève le diptyque de MASS HYSTERIA. La ténacité aura bel et bien été au rendez-vous. L’apaisement est palpable pour le groupe, comme si à travers ses deux disques, l’expression de la colère avait exorcisé tous les démons intérieurs qui rongeaient les membres du groupe. Jamais furia n’aura été aussi explicite. Les machines sont enfin des êtres vivants et conscients. Mission accomplie avec métronomie, bienvenue dans un monde métropolicé.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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