C'est plutôt rare de se retrouver vers la fin de l'année avec... un des albums de l'année, justement ! Parce qu'à l'évidence on en est quasiment là.
CALVA LOUISE, trio de la scène rock alternative basé à Manchester avec deux albums au compteur, puisant ses origines en France (le bassiste Alizon Taho), au Venezuela (la chanteuse/guitariste Jess Allanic) comme en Nouvelle Zélande (le batteur Ben Parker) mixe à la fois l'electro avec du punk, de l'indie rock, du metal, le tout agrémenté d'un soupçon de MUSE. Dit comme ça, cela ressemble à un joyeux bordel, un curieux mélange qui ne peut qu'aboutir à un chaos imbuvable d'influences et condamner à ne plaire en définitive qu'à un nombre limité de personnes.
C'est en réalité tout le contraire qui se produit !
Car la principale force de CALVA LOUISE, c'est de passer de moments calmes et aériens (faisant penser presque à de la pop commerciale grâce à la voix très sensuelle de Jess) à du gros metal saturé et saccadé en quelques secondes sans perdre en cohérence. Autre gros point fort : celui de pouvoir proposer des refrains imparables quasiment à chaque chanson, exploit qui n'est malheureusement pas donné à tout le monde ("Human Becoming").
L'influence de MUSE demeure omniprésente tout au long de « Over The Threshold » (totalement évidente sur la magnifique outro au clavier ou sur la chanson-titre) sans se résumer à du copier/coller pour autant. CALVA LOUISE enchaîne les titres de gloire comme autant de perles : parmi les meilleurs, le surpuissant "Third Class Citizen" s'oppose au planant "Con Corazon" entièrement chanté en espagnol, ajoutant à la richesse de l'incroyable musique proposée par la formation britannique.
De sa chrysalide multiculturelle, CALVA LOUISE réussit à s'extirper pour proposer un tout beau, cohérent autant qu'efficace, achevant sa mue et s'apprêtant à s'envoler pour passer (on l'espère) au stade supérieur.
Un album à commander de toute urgence au Père Noël !