16 décembre 2023, 23:55

SLEEP TOKEN

@ OVO Wembley Arena

C’est une journée riche en émotions qui attend le groupe SLEEP TOKEN et ses admirateurs pour la date finale de sa tournée européenne, et il a mis les petits plats dans les grands.
La célébration commence plusieurs heures avant le concert, à midi : un pop-up store éphémère ouvre ses portes au cœur du quartier de Camden et réunit affiches, médailles commémoratives et t-shirts en édition limitée, spécialement édités pour l’occasion.

Nous y rencontrons quelques fans, dont ceux en tête de la (très) longue file d’attente qui s’étend sur plusieurs rues : ils sont là depuis 7h30 du matin pour certains, l’un d’eux ayant même fait le déplacement depuis Edimbourg, et se rendront à Wembley aussitôt après avoir terminé leurs achats.  Tous sont là pour célébrer SLEEP TOKEN et son ascension triomphante au cours de l’année. Ce soir, le groupe joue sa plus grosse date à ce jour, le fruit extraordinaire d’une vente de billets écoulés dès l’année dernière en un temps record d’une quinzaine de minutes. 
Et puis, symboliquement, les musiciens jouent en terrain connu, à domicile. 

A l’OVO Arena de Wembley, la salle est remplie par près de 12 500 personnes et une ambiance de fête règne : certains se sont déguisés, des chants éclatent et l’impatience est palpable.

Après la prestation de HEALTH que nous n’aurons malheureusement pas la chance de voir, le concert de notre tête d’affiche s’ouvre sur les accents distordus de "Chokehold", et l’atmosphère explose : le public chante à l’unisson avec son maître de cérémonie. Le bassiste (III), qui avait dû s’absenter de la tournée en Allemagne pour raisons familiales, s’avance sous les acclamations de la salle entière. 

On est instantanément balayé par la puissance du groupe ; la musique et les artistes sont magnifiquement mis en valeur par une scénographie incroyablement efficace : un set de lumières LED disposées en triangle pointe vers le public et donne une dimension monumentale au décor, offrant au groupe une cathédrale pour vénérer leur Dieu-sommeil. Un light show de puissants lasers vient sublimer l’ensemble, et habille la salle entière. Le spectacle n’est plus sur scène, il est partout. Chaque morceau possède sa propre identité visuelle astucieusement choisie : les palettes de couleurs et les lumières changent. Pour "Rain", par exemple, les barres LED diffusent des lumières intermittentes reproduisant la pluie ; lors de "The Love You Want" des danseuses apparaissent et nous offrent une chorégraphie hypnotique.


Surprise : le groupe arbore aussi de nouveaux masques. Divulgués sur Instagram peu avant le lever de rideau, ils marquent selon les membres "le début d’une nouvelle ère". Fini les cagoules flanquées de l’emblème SLEEP TOKEN, voilà nos créatures dotées d’une individualité propre, avec de somptueux motifs dorés et des rictus terrifiants sur leurs visages. 
On passe d’une chanson à l’autre dans ce qui paraît une seconde tant le spectacle est dense. Un interlude commence, un bruitage de nature avec des grillons et des cigales ramène un peu de calme, mais il est brusquement interrompu et les lumières se rallument.
Que se passe-t-il ?
Le technicien Sam Hallett (un élément estimé dans l’organisation du groupe) entre en scène accompagné du leader mutique et tête pensante de SLEEP TOKEN, Vessel. 
En son nom, puisque le chanteur ne s’est jamais exprimé de vive-voix publiquement, il prend la parole. 
« Comment allez-vous ? 
- Bien ? Voilà, Vessel ne peut plus chanter, mais vous, vous pouvez. Nous allons poursuivre le set, il va rester et chanter avec vous à l’occasion s’il le peut, mais sa voix ne va pas bien. Chantez aussi fort que vous le pouvez ! ».


Après un court silence, le public explose en acclamations et "The Summoning" commence. L’émotion se fait sentir : le public et le groupe ne font plus qu’un, et c’est toute la salle qui devient SLEEP TOKEN. Une communion magnifique naît de cet infortuné revers, et tous les fans s’appliquent à montrer leur soutien. On ne peut qu’admirer le courage qu’il a fallu au groupe pour rester authentique et continuer le concert. C’est un message très fort, et tout le monde s’y retrouve : dans un monde où nous sommes poussés à la performance et la perfection, nous restons des êtres imparfaits et humains. Tomber malade, cela peut aussi arriver au plus énigmatique des musiciens actuels, et plutôt que de s’en désoler, groupe et public ont su transformer l’instant en un happening à la fois musical et émotionnel.

Sur le plan personnel, je dois dire que j’ai été extrêmement conquise par cette expérience, car il est rarissime d’assister à un concert dont les morceaux sont uniquement interprétés instrumentalement ! 
Vessel reprendra bravement le micro pour achever les trois derniers titres du concert, sans doute dans la douleur et avec beaucoup d’émotion. Un show qui se clôturera sur le morceau "Blood Sport", issu du premier album.


Les messages de soutien et souhaits de bons rétablissements à Vessel n’ont pas manqué d’affluer les jours suivants, et de nombreux fans se sont réjouis d’avoir fait partie de ce qu’ils ont affectueusement surnommé le "karaoké SLEEP TOKEN". Ce concert a été pour tous un incroyable moment hors du temps, une date très spéciale, dont ils chériront longtemps le souvenir.
Elle restera gravée dans les mémoires, et reflète parfaitement l’histoire d’amour entre le groupe et son public : The night belongs to you . Cette nuit leur appartient.

A l’issue de ce show, nous avons fait la connaissance de Victoria Milward, dont la passion des concerts l’amène à photographier en amateur. Elle a accepté de partager avec nous les photos qui illustrent cet article. Vous pouvez la suivre sur son compte Instagram @scarlet_ultraviolet
 

  
© Victoria Milward

Blogger : Léa Derossi
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