24 février 2024, 23:59

Frank Carter & THE RATTLESNAKES

@ Paris (Bataclan)

Blogger : Manu Wino
par Manu Wino


Frank Carter divise depuis plusieurs albums. Après des débuts tonitruants avec GALLOWS, c’est avec ses deux premiers albums en compagnie des RATTLESNAKES, sans même parler des performances live complètement folles (on a tous un souvenir ému du Hellfest 2017 sur la Warzone en plein soleil), que le Londonien a mis à peu près tout le monde d’accord. Puis est arrivée l’ère plus sage, moins punk, plus "indie", avec des concerts toujours bons, mais sans doute plus prévisibles et un peu moins inspirés (l’Elysée Montmartre de 2019 en a laissé plus d’un(e) sur sa faim).

Pourtant, malgré l’accueil mitigé de « Dark Rainbow » sorti il y a quelques semaines (que je trouve pour ma part très réussi), le concert de ce soir au Bataclan affiche complet. Et à y regarder de plus près, ce n’est pas tant que les fans de la première heure se sont convaincus de laisser une dernière chance à l’artiste (« c’est un traiiiiiiitre », nous explique-t-on à longueur de stories depuis 4 ans), mais plutôt que le public a évolué, plus rock, moins punk et surtout quasiment plus metal du tout. La meilleure preuve étant l’ambiance chantante et dansante lorsque, à quelques minutes du démarrage du show, on entend IDLES, ROYAL BLOOD, FONTAINES D.C. dans les enceintes de la salle parisienne. On est loin de MINOR THREAT ou BLACK FLAG...

En apéritif, les MYSTERINES, groupe de Liverpool très inspiré par HOLE et la scène 90's, fait le job. 40 minutes efficaces, rien d’inoubliable, mais l’accueil est bon et mérité.
Après 35 minutes d’attente, les RATTLESNAKES prennent la scène. Le show est visuellement un peu plus élaboré que lors des précédentes tournées, mais ce n’est pas un "spectacle" auquel nous allons assister ce soir, plutôt une communion.
Et la couleur des spots et leur nombre n’auront que peu d’incidence sur l’intensité de ce qui nous attend.
On sait le chanteur extrêmement sensible, et il est nul besoin de revenir sur la symbolique d’un concert dans cette salle du Bataclan ; alors, si on ajoute à cela un public en partie renouvelé et acquis à la cause du groupe, on a tous les ingrédients pour un show mémorable. A chacune de ses prises de parole, Frank Carter insiste sur sa gratitude à jouer dans cette salle et n’hésite pas à rendre hommage à ceux qui sont venus ici un soir de 2015 et ne sont jamais rentrés chez eux...
Il leur dédie notamment le morceau "Paradise" extrait de « Blossom », le premier album du groupe, qui avait disparu des set-lists depuis 2018.
Intense.


La set-list de 19 titres fait la part belle aux 3 derniers albums (14 dont 8 pour « Dark Rainbow »), sans surprise, et quand le groupe pioche dans ses anciennes pépites ("Devil Inside Me" ou "Lullaby"), on retrouve l’énergie et les gimmicks des concerts d’antan (Dean Richardson courant dans tous les sens, Frank Carter et son fameux poirier dans la fosse, etc...). 
Le chanteur lâche des larmes à plusieurs reprises, jusqu’au moment où il s’écroule complètement sur "End Of Suffering", chanté par le public, juste avant le rappel.
Difficile de ne pas avoir la gorge qui se noue, tant l’émotion est forte.
C’est ce moment et le hug final des 5 membres du groupe qui, s’ils avaient eu les bras assez longs auraient enlacé les 1500 personnes présentes dans le public, qu’on retiendra.
Le reste n’étant que de la statistique pour setlist.fm et de la came à rageux.
L’amour triomphe toujours.

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