7 avril 2024, 17:28

KORPIKLAANI

Interview Jarkko Aaltonen


C’est tambour battant que reviennent les Finlandais KORPIKLAANI avec leur nouvel album intitulé « Rankarumpu ». Douze titres de metal folk et épique, avec lesquels le groupe va forcément faire danser les foules en festivals et ailleurs. Le bassiste Jarkko Aaltonen a pris le temps de répondre à quelques questions à propos de ces nouvelles chansons festives, rapides, efficaces et rythmées.
 

Comment te sens-tu avec la sortie de « Rankarumpu », le nouvel album de KORPIKLAANI ?
Très bien. Je suis très fier de le présenter et d’en faire la promotion car à chaque nouvel album, on essaye de proposer quelque chose de mieux que sur le précédent. Et c’est le cas avec celui-ci. Il est bien meilleur que le précédent !

Ce doit être un réel défi de faire toujours mieux. Ça met la pression ?
Oui en quelque sorte. Mais on est toujours en train d’apprendre et de progresser donc c’est aussi un processus naturel.

Vous êtes des perfectionnistes ?
Je ne sais pas si nous sommes perfectionnistes, mais on essaye de donner le meilleur de nous-mêmes à chaque fois, ça c’est sûr.

Est-ce que tu as l’impression que le temps file pour KORPIKLAANI ou est-ce que tu as le temps d’apprécier chaque moment de votre maintenant longue carrière ?
Oui, le groupe existe depuis 20 ans maintenant et je suis dedans depuis 18 ans ou quelque chose comme ça. J’ai encore du mal à réaliser que le groupe a pu subsister toutes ces années et grandir encore et encore. C’est gratifiant d’avoir une si longue carrière, plutôt que de faire le buzz et disparaître aussi vite qu’on est arrivé.

Parlons un peu de ce « Rankarumpu ». Que veut dire le titre de ce nouvel album ?
On pourrait le traduire par "tambour", un vieux tambour traditionnel par exemple, un peu comme celui de la pochette de l’album.

Oui, d’ailleurs elle est très belle cette pochette... Elle symbolise d'anciennes croyances, d'anciens modes de vie et traditions. Est-ce que vous vouliez transmettre une image d’un retour à une civilisation primitive ?
Je ne sais pas s’il s’agit d’un retour à quelque chose de primitif. Nos albums ont toujours été très variés, certains plus modernes que d’autres, certains qui font appel à de plus anciennes symboliques. Du point de vue des paroles, « Rankarumpu » ne serait pas forcément un retour au passé, mais plutôt un retour vers quelque chose de plus campagnard, de plus naturel.

Qui s’est occupé de la partie visuelle justement car elle semble avoir beaucoup d’importance à vos yeux ?
Oui, bien sûr, les visuels sont toujours importants. L’imagerie représente la musique. Par le passé, la plupart de nos pochettes étaient des peintures ou assimilées basées sur le thème de l’album. Mais cette pochette se démarque un peu. La figure masculine que l’on a eue sur les 10 dernières pochettes précédentes n’apparaît pas ici. On voulait quelque chose de différent même si bien sûr, on n’a rien contre l’ancien style. Et bon, un changement tous les 20 ans, ça va !

« Rankarumpu » semble être encore plus énergique et plus joyeux que les précédents. Est-ce un album optimiste ?
Je n’y ai pas réfléchi mais je pense qu’il est juste réaliste, mais musicalement, en effet, le tempo y est plus rapide que sur « Jylhä », l’album précédent, par exemple. Et je pense que si tu ne parles pas finnois et donc que tu ne comprends pas les paroles, il va te sembler sûrement que les chansons sont plus lumineuses, plus drôles ou plus optimistes. Ça vient plus de la musique que des paroles en tous cas.

Le tempo plus rapide donne un style plus épique et dansant aux titres. D’où tenez-vous toute cette énergie ?
Eh bien en fait, ce n’est pas quelque chose que nous décidons avant d’écrire l’album. On ne sait pas à l’avance s’il sera plus rapide, plus heavy, plus épique... On écrit les chansons, on enregistre l’album et seulement ensuite, on se rend compte de ses subtilités. Quoique cette fois, on a eu envie de quelque chose de rapide, en tous cas plus rapide que le précédent. Nous sommes plusieurs compositeurs : Jonne (Järvelä, chanteur et multi-instrumentaliste) est le principal, bien sûr, mais tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice et quoi que nous fassions, chaque démo sonnera comme du KORPIKLAANI.


Est-ce que le fun est important dans votre musique, dans votre message ou prenez-vous les choses très au sérieux ?
Quand on compose de la musique, nous prenons les choses très au sérieux. On n’est pas un groupe sérieux, mais on prend la musique très au sérieux. On ne veut pas faire les choses à la va-vite, on a besoin de faire de notre mieux pour les gens qui achètent l’album. C’est notre marque de respect.

Et est-ce que votre pays d’origine a une influence sur la façon dont vous composez ?
Bien sûr, une grande influence même. Quoi que tu écrives, que ce soit de la musique, des paroles, un livre... sera influencé par l’endroit où tu vis, où tu as grandi car il a ou a eu un impact sur toi.

Et est-ce plus dur pour un groupe finlandais de percer mondialement, d’être reconnu dans les autres pays du monde ?
Je pense oui, en tous cas plus qu’un groupe anglais ou américain dont la langue est internationale. Le fait que nous parlions finnois nous donne un aspect exotique, mais RAMMSTEIN a bien réussi à devenir mondialement reconnu même s’ils chantent en allemand. Après, pour tous ceux dont la langue anglaise n'est pas la langue maternelle, finalement, que les chansons soient en finnois, en allemand ou en anglais ne change pas grand-chose. Et puis, quoi qu’on chante, ce sera toujours du KORPIKLAANI. Et même nos fans anglais nous ont dit qu’ils préféraient lorsque l’on chante en finnois car il est plus naturel pour nous et sonne donc mieux. C’est plus authentique et nos émotions sont mieux transmises dans notre propre langue.

La musique de KORPIKLAANI prend toute son intensité quand elle est jouée en live. Quand vous composez vos albums, est-ce que vous pensez en termes de scène, de public aussi ?
Pas au moment de la composition, mais dès que les chansons sont enregistrées. On voit tout de suite lequelles se prêteront au live et d’autres moins. Enfin en tous cas, on a l’impression qu’elles seront bien en live ou non, après c’est le public qui juge !

Qu’est-ce que tu préfères toi : être sur des grosses scènes de festivals ou sur de plus petites, dans des clubs par exemple ?
Les deux sont bien. Dans les festivals, c’est quand même techniquement bien mieux : le son est toujours bon, les lights sont parfaits, tout est nickel. Tu as la place de te déplacer tellement les scènes sont grandes, mais tu as beaucoup moins d’interaction avec le public. Pour le partage sincère, les plus petites scènes sont plus propices car tu as des gens qui viennent pour toi et partagent ton émotion et ta musique. Deux salles, deux ambiances ! Nous avons la chance de pouvoir vivre les deux situations et on en est très reconnaissants.

Comme votre musique est très variée, vous devez attirer un public qui l’est tout autant ? Avec des gens qui viennent d’univers très différents non ?
Oui, on fait des festivals metal mais aussi des festivals plus folk, où les gens viennent voir comment on joue de l’accordéon. On fait aussi des festivals pop-rock où les gens sont curieux de nous voir. On a en tous cas toujours eu des retours positifs, quel que soit le public présent.

Vous avez des concerts prévus pour promouvoir « Rankarumpu » ?
Oui, on commence à tourner ce mois-ci au Etats-Unis. Et puis ensuite, il y aura les festivals d’été partout en Europe, une tournée au Royaume-Uni, puis aux Etats-Unis. La tournée avec ALESTORM aussi s’annonce des plus fun. Et je pense qu’il y aura plein d’autres dates...

Est-ce que c’est le meilleur moment pour vous que d’être sur scène ?
Oui, tout à fait et c’est pour ça que beaucoup de musiciens font ce métier. C’est fatigant mais bon, on ne travaille vraiment que 2 heures par jour, alors on n’a pas à se plaindre !

Tu pensais un jour jouer sur les plus grandes scènes quand tu as commencé KORPIKLAANI ?
J’en ai toujours rêvé. Je pense que qui que ce soit qui commence à jouer de la guitare s’imagine un jour sur scène à jouer sa musique devant un public. Tu as envie de devenir une personnalité et de jouer dans les stades ! On n’en est pas là, mais on a encore du temps devant nous ! En tous cas, nous avons toujours cette passion qui nous anime depuis toutes ces années, cette envie d’aller toujours plus loin. On a eu de la chance d’arriver jusque-là, mais on se donne les moyens d’avancer encore et encore. Et même si on évolue, il me semble que chacun de nos albums reste encore d’actualité.
 


© Korpiklaani - DR

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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