12 avril 2024, 19:21

BENIGHTED

"Ekbom"

Album : Ekbom

Le vice personnifié et chevillé au précipice sanctifié d'une infâme porcherie ensanglantée, BENIGHTED nous conte épouvantablement, en blast-beats enchevêtrés, un méticuleux inversement de fausses croyances limitantes, à savoir une pleine résurrection du sacro-saint mythe de l'élève discipliné qui dépasse foncièrement le maître des plus honorés. De REPULSION à ABORTED en passant par EXHUMED et CATTLE DECAPITATION, l'influence juvénile du brutal death/grind metal en devient une résurgence indélébile tant la digestion colique de ses mentors en est jouissivement devenue une sinécure sans commune mesure. Ce retour annoncé en trombes renforcées, refonde solidement leur mirifique parcours artistique et sonde fraternellement un honorifique recours tectonique à la vocation platonique au-delà de la passion bénéfique de leur style cataclysmique. Sémantiquement abonné au volet pathologique d'un trouble psychiatrique notoire, ce fabuleux dixième chef-d'œuvre anthologique « Ekbom» fera drastiquement office de trépas cognitif au sein de votre si précoce orifice auditif en matière d'extrême brutalité avilissante, redondante et entêtante à la fois.

Dépeignant cryptiquement les ravages psychiques du caractérisé syndrome d'Ekbom soit le fantasmé délire mono-thématique à mécanisme hallucinatoire d'infestation parasitaire (conviction inébranlable d'avoir une peau infestée d'insectes et/ou de parasites), l'articulation musicale est d'une complexité pachydermique absolue. Flirtant atrocement entre rafales rythmiques désarticulées à outrance, disséminant maladivement des caverneux riffs effrénés et sublimant l'ensemble systémique par cette toujours vindicative alternance d'ulcérations vocales à l'animalité si sauvage, le groupe accouche sanguinairement d'une terrifiante nouvelle obscénité démembrée à plus d'un titre exécuté. De l'angoissant marteleur "Scars" au tonitruant déboucheur "Nothing Left To Fear" en duo avec Oliver Rae Aleron, le chanteur "shotgun" d'ARCHSPIRE en passant par le galvanisant décapeur "Fame Of The Grotesque" en proie avec le hurleur Xavier Chevalier de BLOCKHEADS, la ferveur redoutable d'interprétation y est assommante en une rigueur chirurgicale diaboliquement percutante. 

Sempiternellement enregistré au Kohlekeller studio (POWERWOLF, ABORTED, CREMATORY, CYTOTOXIN...), la vélocité cauchemardesque de cet album, en devient abrasivement décadente et hantée d'ambiances répulsives en tous points convergents. A travers une orgie dantesque au vernis passagèrement pittoresque, cette dernière augmente cruellement au gré d'intenses écoutes répétées en une carnivore rotation sublimée. Accouplée à un sadique dessein festoyé à l'orée d'une folie délibérée, les amateurs éclairés d'escalade vomitive, les prédateurs amputés d'exaltation punitive et les fossoyeurs emportés d'excitation primitive seront servis sur l'autel morbide de la motivation perfide. Ayant déjà collaboré avec lui sur « Obscene Repressed » (2020), cette déroutante prouesse antinomique esquissée est la sidérante caresse anthropomorphique renouvelée du talentueux tatoueur hongrois Róbert Borbás (SOILWORK, ANGELMAKER, HELFRO, BONECARVER...) qui restitue à la perfection ce troublant concept disséqué. Pendant presque quarante minutes d'un déluge fétide insatiablement dégoulinant de torpeur exquise, l'écrin volcanique de ses douze étrons exaltés se conjugue atrocement à une putride insolence perfusée en un festin d'acide lysergique. 

Avec plus d'un quart de siècle (1998-2024) au compteur, le groupe salutaire continue de parfaire sa tradition séculaire au gré d'une carrière avant-gardiste modulaire (passez du black metal au brutal death/grind metal reste forcément un périlleux virage artistique assumé) tout en se bonifiant à merveille. Dans les sillons d'une communauté vitale toujours plus acquise à sa cause virale requise, la zombification récréative de cette dernière s'intensifie continuellement en somme. En un sacrifice de cicatrices non factices, l'antalgique bal international BENIGHTED est, a été et sera toujours vicieusement une révélation antidouleur unique à savourer névrotiquement à l'image de l'emblématique transcendantal CARCASS. Ce propice nectar toxique est à prescrire tel un novice sévisse comme l'utile anti-inflammatoire à DIAURA ("Reason For Treason"), le subtil antihistaminique à EYE FOR THE ENEMY ("A Reason For Treason") ou l'ultime antidépresseur à KASABIAN ("Reason Is Treason"). Mortellement enracinée, au poitrail ornemental décharné de leurs frayeurs anales déchargées, surgit viscéralement ainsi, toute l'horreur instrumentale acculée de leurs causales suppurées entrailles...

Blogger : Charles CesÂme Zampol
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Charles CesÂme Zampol
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